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GAMALIEL — GAMZO


les tentatives récentes de Theudas et dé Juda le Gaïilécn. Le cas présent pourra avoir la même solution, et au lieu de recourir à une répression violente, il faut laisser au temps la conclusion de l’affaire. « Si l’idée ou l’entreprise des Apôtres, dit-il en terminant, vient des hommes, elle se dissoudra d’elle-même ; si elle vient de Dieu, vous n'êtes pas capables de l’entraver et vous vous exposez à combattre contre Dieu même. » Cet avis sage et modéré prévalut dans le Sanhédrin qui renvoya les Apôtres après les avoir fait frapper de verges. Act., v, 33-40. On a discuté le mobile qui avait inspiré Gamaliel. .On a prétendu tour à tour qu’il avait parlé ainsi par opposition aux Sadducéens et pour faire échouer leurs projets, : Ou par politique, afin de ménager la situation .dû Sanhédrin en face du peuple et des Romains, ou par un sentiment de droiture naturelle, ou enfin par un secret penchant vers la nouvelle doctrine. H.-J. Crelier, Les Actes des Apôtres, Paris, 1883, p. 67-71 ; C. Fouard, Saint Pierre, Paris, 1886, p. 45-48 ; E. Le Camus, L'Œuvre des Apôtres, Paris, 1891, p. 84-92.

L’enseignement de Gamaliel, que son disciple Saul

.déclare conforme à la plus exacte interprétation de la Loi dans le sens des Pharisiens, Act., xxii, 3, ne nous est connu que par quelques décisions juridiques que lui .attribue la Mischna. Au traité Orla, ii, 12, Talmud de Jérusalem, trad. Schwab, t. iii, Paris, 1879, p. 34, il a .décidé, d’accord avec les sages, que la levure profane tombant dans la pâte avec la levure d’oblation, n’entraîne l’interdit de la pâte que si elle suffit à la faire fermenter. Au traité Yebamoth, xvi, 7, ibid., t. vii, 1885, p. 219220, on rapporte qu’il permettait d'épouser une femme .sur l’avis du décès de son mari, énoncé par un seul témoin, et qu’il autorisait les veuves à se remarier sur l’assertion du décès de leurs époux par un seul témoin. D’après le traité Guitin, iv, 2, ibid., t. ix, 1887, p. 2, il modifia, dans l’intérêt de l’ordre du monde et des bonnes règles, les conditions de l’annulation de l’envoi de l’acte de divorce. Il ne permit plus qu’elle se fit à l’insu de la femme et voulut que l’on inscrivît sur l’acte les noms de l’homme et de la femme avec tous leurs surnoms. Il établit aussi, ibid., iv, 3, p. 5, que la veuve pourrait désormais se faire payer son douaire, en vouant tel olijet que les orphelins désigneront. Il est raconté, Scliabbath, xvi, 1, ibid., t. iv, 1881, p. 161, que Gamaliel, se trouvant debout sur un échafaudage de con. struction à la montagne sainte, reçut un exemplaire de Job transcrit en chaldéen, et qu’il dit aux maçons de l’enfouir sous le mur fondamental. Cette action est rapportée pour prouver qu’il faut enfouir les exemplaires sacrés hors d’usage, en quelque langue qu’ils soient écrits. Les autres paroles de R. Gamaliel, reproduites dans le Talmud, ont été prononcées par Gamaliel II. On ne peut, sur de si faibles indices, déterminer le caractère théorique ou pratique de l’enseignement du maître ." de saint Paul. Cf. Fouard, Saint Pierre, p. 143-150. Gamaliel I er est mort avant l’an 70, puisqu’il n’est pas question de lui dans les récits du siège et de la prise de Jérusalem par les Romains, tandis que son fils Siméon joua alors un rôle important. La Mischna, Sota, ix, 16, ibid., t. vii, p. 342, dit que, depuis cette mort, « la gloire de la Loi s’est éteinte, et avec elle sont ruinés la pureté et le pharisaïsme. » Cela signifie seulement, . d’après le contexte, que depuis son époque l’austérité et la vie religieuse des pharisiens stricts ont disparu. L’auteur des. Récognitions clémentines, i, 65-67, t. i, col. 1242-1244, suppose que Gamaliel, encore membre du Sanhédrin, était secrètement chrétien et n'était resté extérieurement attaché an judaïsme que pour mieux servir ses frères. Au ve siècle, l’ancien sanhédrite apparut au prêtre Lucien et lui révéla l’endroit où il avait ense. veli les restes mortels du diacre Etienne ; il lui apprit qu’il s'était converti au christianisme avec son fils Abib et Nicodème et qu’ils avaient été baptisés par

saint Pierre et saint Jean. Epistola Luciani ad omnem Ecclesiam, 3-4, t. xii, col. 809-812 ; Photius, Bibliotheca, col. 171, t. an, col. 500-501. Cf. Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, Paris, 1694, t. ii, p. 10-13, 27-30. Son corps, découvert alors à Caphargamala avec celui de saint Etienne, serait conservé à Pise. J.-C. Wagenseil, Sota, Altdorꝟ. 1674, p. 992-993. Plusieurs martyrologes citent Gamaliel comme saint et le martyrologe romain mentionne, au 3 août, l’invention de ses restes mortels et de ceux de saint Etienne. — Cf. J. Derenbourg, Essai sur l’histoire et la géographie de la Palestine, t. i, 1867, p. 241 ; H. Grsetz, Geschichte der Juden, 3e édit., 1878, t. iii, p. 373 ; M. Bloch, Institutionen des Judentums, t. n 1, 1884, p. 118-202 ; E. Schûrer, Geschichte desjûd. Volkes, 2e édit., t. ii, p. 300 ; M. Braunschweiger, Die Lehrer der Mischnah, 1890, p. 50.

E. Mangenot.

    1. GAMARI AS##


GAMARI AS, nom de deux Juifs mentionnés par Jérémie.

1. GAMARIAS (hébreu : Gemaryâh ; Septante : Vajjxpîaç), fils d’Helcias, envoyé à Babylone près de Nabuchodonosor avec Elasa fils de Saphan. Jérémie leur remit une lettre pour les captifs afin de les prémunir contre les faux prophètes qui annonçaient un prompt retour et les engager à s'établir en paix dans la terre d’exil au moins pour soixante-dix ans. Jer., xxix, 3, 4.

2. GAMARIAS (hébreu : Gemaryâhû ; Septante : IV (iapia « ), fils de Saphan, un des conseillers du roi Joachim, devant lesquels Baruch lut, dans la chancellerie, une prophétie de Jérémie. Effrayés de cette lecture, ils en donnèrent connaissance au roi qui déchira le rouleau et le jeta dans le feu, malgré les représentations de Gamarias. Jer., xxxvi, 12, 13, 25.

    1. GAMUL##

GAMUL (hébreu : _Gâmûl ; Septante : rafioyX), chef de la vingt-deuxième des familles sacerdotales, distribuées en vingt-quatre classes par David. I Par., xxiv, 17.

    1. GAMZO##

GAMZO (hébreu : Gimzô, « lieu fertile en sycomores ; » Septante : Codex Vaticanus, TaXeCw ; Codex Alexandrinus, rajiaiîai'), ville de Palestine mentionnée une seule fois dans la Bible. II Par., xxviii, 18. Située dans la plaine de Séphélah, elle fut prise, avec les villages qui en dépendaient, par les Philistins, qui s’y établirent. Cet événement eut lieu sous le règne d’Achaz, roi de Juda. Les autres cités qui eurent le même sort appartiennent ou au nord-ouest de la tribu de Juda, comme Socho (Khirbel Schuéikéh)^ ou à la limite de Juda et de Dan, comme Bethsamès ÇAîn Schems), , Thamna (Khirbet Tïbnéh), pu au sud-est de Dan, comme Aïalon (Yâlô). Gamzo était la plus septentrionale, et elle a subsisté jusqu'à nos jours exactement sous le même nom. On trouve, en effet, un peu au sud-est de Loudd ou Lydda, un village dont le nom arabe i_ » w^-> Djimzû, reproduit parfaitement la forme hébraïque, "itdj Gimzô.

Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heuligen Palâstina und Syrien, dans la Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t, xvi, 1893, p. 34. Il couronne une colline assez élevée. Des bouquets d’olivier » et quelques palmiers s'élèvent alentour. Il compte 400 habitants, et l’on y rencontre plusieurs puits, probablement antiques, mais celui qui approvisionne actuellement le bourg en est assez éloigné. Cf. V. Guérin, Judée, t. i, p. 335 ; Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ri, p. 249 ; Surveyof Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 297.^— Le Talmud de Babylone, Taanith, 21 a, cite Ginizo comme ville natale d’un certain Nahum, qui avait, dit-il, pour maxime que Dieu dirige toutes choses pour le mieux. Lui arrivait-il un désagrément ou un