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JASUB

JAVAN

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lettre v, S, laquelle s’est conservée dans le Pentateuque samaritain. Il fut le père de la famille des Jasubites.

2. JASUB, fils d’Isaie, voir Sciiear-Jaslb.

3. JASUB, descendant de Eani qui, du temps d’Esdras, avait épousé une femme étrangère et la quitta. Esd., x. 29.

    1. JASUBÉLÉHEM##

JASUBÉLÉHEM (hébreu : YâSubî làhêm), nom propre qui a été traduit dans les Septante par : xoe’i à7ts<7Tpei{<5v kùtoûc, » et il les ramena, » et dans la Vulgate par : et qui reversi sunt in Lahem. I Par., iv, 22. C’est un nom de personne ou plus probablement de lieu, du reste inconnu.

    1. JASUBITES##

JASUBITES (hébreu : hay-YâSubi ; Septante : i’Iauouêc ; Vulgate : Jasubitse), descendants de Jasub, de la tribu d’Issachar. Num., xxvi, 24. Voir Jasub 1.

    1. JATHANAEL##

JATHANAEL (hébreu : Yafnî’êl ; Septante : ’IevourjA ; Alexandrinus : NaOavdé), lévite, le quatrième des sept enfants de Mésélémias, descendant de Coré, portier du Tabernacle du temps de David. I Par., xxvi, 2.

    1. JAUNISSE##

JAUNISSE (hébreu : yèrdqôn ; Septante : î’xTepo ;  ; Vulgate : aurugo), ou ictère, coloration en jaune de la surface du corps, quand la bile s’infiltre dans le sang et pénètre les tissus. La jaunisse est moins une maladie qu’un symptôme de maladies diverses. La grande frayeur peut la causer. Sous l’empire d’une crainte un peu vive, les vaisseaux du corps se resserrent et empêchent la circulation normale des liquides organiques. La bile, constamment produite par le foie, ne trouvant plus de passage suffisant vers l’intestin, est résorbée par les tissus et arrive jusqu’à la peau qu’elle colore en jaune. — Jérémie, xxx, 6, parlant de l’effroi des Israélites captifs, dit qu’ils sont comme des femmes en travail d’enfantement et que leur visage tourne au yêràqôn. Ce mot désigne la couleur jaune, voir t. ii, col. 1067. Il est également employé, ainsi que le latin aurugo, à propos de la rouille des végétaux, qui les fait jaunir et dépérir. Deut., xxviii, 22 ; II Par., vi, 28 ; Am., iv, 9 ; Agg., ii, 18. Il a donc bien ici le sens de jaunisse que lui donnent les versions. Quelques-uns le traduisent seulement par « pâleur » ; mais la pâleur d’un visage brûlé par le soleil, comme le visage des Orientaux, est nécessairement jaunâtre et terreuse. L’apparence est à peu prés la même que dans la jaunisse ; seulement elle est transitoire. La comparaison que Jérémie fait, dans le même verset, de l’Israélite épouvanté avec une femme en travail, semble réclamer ensuite une image plus forte que la simple pâleur. Il s’agit donc ici, bien plus probablement, de la jaunisse, ainsi que l’ont compris les versions. Cette affection n’est point nommée ailleurs dans la Bible.

H. Lesèire.

JAUS (hébreu : Ye’uS ; Septante : ’Iwâs), lévite, le troisième des quatre enfants de Séméi, qui vivait du temps de David. I Par., xxhi, 10. Il descendait de Gersom. Son plus jeune frère Baria, ayant eu comme lui peu de postérité, leurs deux maisons ne furent comptées que comme une seule famille. I Par., xxiii, 10-11. Trois autres personnages dans la Bible portent le même nom hébreu, mais la Vulgate a écrit leur nom Jelius. Voir Jéhus.

    1. JAVAN##

JAVAN (hébreu : Yâvdn ; Septante ; ’Iwùav, y|’EXXi ;  ; Vulgate : Javan ; Grsecxa), nom d’un fils de Japheth et d’une ville ou d’une contrée de l’Arabie. Gen., x, 2, 4 ; Is., "lxvi, 19, etc. ; Ezech., xxvii, 19.

1. JAVAN (hébreu : Ydvân, Gen., x, 2, 4 ; I Par., i, 5 7 ; Is., ixvi, 19 ; Ezech., xxvii, 13 ; Dan., viii, 21 ; x, 20 ; xi, 2 ; Zach., ix, 13 ; [benê] hay-Yevànîm, Joël, iii, 6 ;

Septante : ’Iwùocv, Gen-, x, 2, 4 ; I Par., i, 5, 7 ; ^’E/Xâç, Is., lxvi, 19 ; Ezech., xxvii, 13 ; ol "E)Xï]v5ç, Dan., viii, 21 ; x, 20 ; xi, 2 ; Zach., ix, 13 ; Joël, iii, 6 ; Vulgate : Javan, Gen., x, 2, 4 ; I Par., i, 5, 7 ; Grsecia, Is., lxvi, 19 ; Ezech., xxvii, 13 ; Dan., xi, 2 ; Zach., ix, 13 ; Grxci, Dan., viii, 21 ; x, 20 ; Joël, iii, 6), quatrième fils de Japheth, Gen., x, 2 ; I Par., i, 5, qui donna lui-même naissance à plusieurs peuplades grecques, Elisa, Tharsis, Céthim et Dodanim. Gen., x, 4 ; I Par., i, 7. Il est facile de déterminer et l’origine et l’extension de ce nom.

De tout temps on a reconnu, d’après la Bible et la tradition, que le nom de Javan n’est autre que celui des Ioniens, "Icave ? étant la torme contractée de Tâoveç, laquelle était primitivement TiFovsç, avec le digamma, et était encore conservée à l’époque de la composition des poésies homériques. L’hébreu p>, Ydvàn, qu’on trouve identique dans tous les passages de l’Écriture (une seule fois au pluriel, hay-Yevdnim, Joël, iii, 6), est donc bien la transcription régulière et inaltérée de’IâFtov. La dénomination grecque désigne une fraction spéciale de la race hellénique, c’est-à-dire les Ioniens proprement dits, distingués des Éoliens et des Doriens, mais comme cette fraction fut le plus en contact avec les peuples asiatiques, son nom engloba chez eux tous les Grecs sans diclinction. C’est ce que nous constatons d’abord dans la Bible. Dans le tableau ethnographique de Gen., x, 2, 4, et I Par., i, 5, 7, Javan, issu de Japheth, détermine l’ensemble des peuplades helléno-pélasgiques avec leurs deux divisions primitives, européenne et asiatique, dont on explique l’origine de la manière suivante. La migration aryenne, qui s’était déversée dans l’Asie Mineure, peupla le plateau de cette presqu’île de tribus de race phrygienne. Le peuple grec, en s’en séparant, constitua, par le développement de ses institutions et de sa langue, un rameau distinct qui se subdivisa à son tour en deux branohes. L’une traversa l’Hellespont et la Propontide, s’installant dans les plaines de l’intérieur de la Thrace et de la Macédoine, défendues par des montagnes ; l’autre demeura en Asie et s’avança graduellement du plateau de l’intérieur, en suivant les vallées fertiles que forment les rivières, jusque sur la côte, où elle s’établit à leur embouchure, rayonnant ensuite au nord et au sud. De là les Grecs orientaux et les Grecs occidentaux, autrement dit les Ioniens et les Hellènes, dans le sens strict du mot. Dès une époque fort reculée, ce peuple occupa la région environnant la mer Egée, qui devait devenir le théâtre de son histoire. Les Ioniens s’avancèrent dès le principe jusqu’au bord le plus extrême du continent asiatique, d’où ils se répandirent dans les lies ; les Hellènes, au contraire, se cantonnèrent dans la vaste contrée montagneuse située plus avant en Europe, et dans les vallées fermées où ils se fixèrent. Plus tard, inquiétés dans leurs défilés par de nouvelles migrations, repoussés au sud, ils vinrent s’abattre par masses successives dans la presqu’île européenne, sous les noms d’Éoliens, d’Achéens et de Doriens. Cf. Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, Paris, 1881, t. i, p 296. Telle est l’origine commune de la descendance de javan. VoirÉLiSA, t. ii, col. 1686 ; Tharsis ; Céthim, t. ii, col. 466 ; Dodanim, t. ii, col. 1456. - Les prophètes prennent ce nom dans le même sens plus ou moins étendu, et c’est ainsi que l’ont compris les anciennes versions en traduisant par « la Grèce, les Grecs ». Dans Isaïe, lxvi, 19, Javan est associé à des peuples de l’Asie Mineure, comme Lûdou la Lydie, Tùbal ou les Tibaréniens, et avec « les îles lointaines », c’est-à-dire les rives et les îles de la Méditerranée. Ézéchiel, xxvii, 13, parle du commerce d’esclaves et de vases d’airain que la Phénicie entretenait avec les cités grecques de la côte d’Ionie et de Carie, alors dans tout l’éclat de leur splendeur. Joël, m (hébreu, iv), 6, reproche à Tyr et à Sidon d’avoir vendu les fils de Juda et de Jérusalem « aux fils des Yevànim », c’est-à-dire des Grecs.