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JASA — JASON DE CYRÈNE

’Iso-oa, entre Medaba et Debus. On regarde généralement Début, Àr.ëov ;, comme l’équivalent de Dibon, bien que Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p 825, se demande s’il ne faut pas plutôt lire’Eo-êoûc, Hésébon. Toutes ces indications, on le voit, sont loin de préciser la position de la ville qui nous occupe. Aussi les hypothèses sont-elles assez nombreuses. Quelques-uns l’ont cherchée à Muhatet el-Hadj, au sud de l’Arnon ; mais cet emplacement est en contradiction avec les données de l’Écriture que nous venons de rappeler. Cf. H. B. Tristram, The land ofMoab, Londres, 1874, p. 124, 125. R. J.Schwarz, Das heilige Land, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 180, signale, comme pouvant le représenter, le village de Jazaza, au sud-ouest de Dhibân ; mais aucune carte ne donne ce nom. D’autres portent leurs investigations plus au nord, à Zza, au sud-est d’Hesbân ; à El-Djéreinéh ou Kefeir Abu Sarbût, entre cette dernière ville et Madeba ; àRujm Makhsîtjéh, au nord-est d’Hesbân. Cf. Smith, Dictionary of the Bible, 2e édit., Londres, 1893, 1. 1, part. II, p. 1506. Dans cette incertitude, il y a lieu de s’en tenir au renseignement donné par

l’Onomaslicon,

A. Legendre.
    1. JASER##

JASER, nom de deux villes situées au delà du Jourdain, d’après la Vulgate. Jos., xiii, 25 ; xxi, 36, 39.

1. JASER (hébreu : Yahsâh ; Septante : ’IoeÇïjp), ville lévitique de la tribu de Buben. Jos., xiii, 36. L’autorité du texte hébreu et le passage parallèle de I Par., vi, 78 (hébreu, 63), qui porte Yahfâh ; Septante : Codex Alexandrinus : ’Iauâ ; Vulgate : Jassa, font généralement regarder Jaser comme le nom corrompu de Jasa

ou Jassa. Voir Jasa.

A. Legendre.

2. JASER (hébreu : Ya’zêr ; Septante : ’IaÇvjp), ville lévitique de la tribu de Gad. Jos., xiii, 25 ; xxi, 39. Elle est appelée ailleurs Jazer, Num., xxi, 32 ; xxxii, 3, etc. ; Jézer, I Par., vi, 81 (hébreu, 66) ; Gazer, I Mach., v, 8.

Voir Jazer.

A. Legendre.

JASI (hébreu : Ya’âèav [chetib] ; Ya’asai [ieri] ; les Septante ont traduit comme si ce nom était un verbe : xai luoi’rçuav, « et firent » ), un des descendants de Bani qui avait épousé du temps d’Esdras une femme étrangère et qui dut la quitter. 1 Esd., x, 37.

    1. JASI EL##


JASI EL, nom de trois Israélites dans la Vulgate. Il correspond a deux noms différents en hébreu.

1. JASIEL (hébreu : Tcahse’êl, « Dieu donne en partage ; » Septante : ’Xair^X, ’Iot<71r, X), fils aîné de Nephthali. 45en., xlvi, 24 ; Num., xxvi, 48 ; I Par., vii, 13. Il fut le père de la famille des Jésiélites. Num., xxvi, 48. Dans ce dernier passage, Jasiel est appelé Jésiel.

2. JASIEL (hébreu : Ya’âèî’êl, « que Dieu a fait ; » Septante : ’Iestr » )}), un des vaillants soldats de David, originaire de Masobia. Il est nommé le dernier parmi les braves de David, dans I Par., xi, 46 (47), et il ne figure pas dans la liste du livre des Rois.

3. JASIEL (hébreu : Ya’âsïêl ; Septante : ’Iamr, )), Denjamite, fils d Abner, chef de sa tribu sous le règne de David. I Par., xxvii, 21. D’après quelques exégètes, il est le même que Jasiel 2, mais cette identification est peu probable, l’un étant donné comme fils d’Abner, et l’autre comme originaire de Masobia.

    1. JASON (’Ioco-mv)##


JASON (’Ioco-mv), nom de quatre ou de cinq personnages qui ont vécu à l’époque des Machabées ou plus tard. Ce nom était très commun chez les Grecs. Voir Pape, Wôrterbuch der griechischen Eigennamen, 3e édit., 1863- j 1870, t. i, P- 5TÎ1. Il dérive peut-être du verbe ïàoûai, i « guérir., i Au temps de l’influence’grecque en Palestine, des Juifs hellénisants l’adoptèrent comme équivalent de l’hébreu Josué ou Jésus, avec lequel il avait une analogie de son et auquel on pouvait attacher également une analogie de sens, selon l’interprétation de « sauveur », donnée au nom de Jésus.

1. JASON, fils d’Éléazar. Il fut envoyé à Rome avec Eupolème par Judas Machabée, en 161 avant J.-C, pour conclure un traité avec les Romains au nom des Juifs.

I Mach., viii, 17 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 6.

2. JASON, père d’Antipater, peut-être le même que Jason 1. Son fils Antipater fut envoyé à Rome avec Numénius par Jonathas Machabée pour renouveler le traité d’alliance avec les Romains. I Mach., XII, 16 ; xiv, 22 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 8.

    1. JASON DE CYRÈNE##


3. JASON DE CYRÈNE, historien juif du second siècle avant J.-C. Tout ce que nous savons de lui est contenu dans le second livre des Machabées, II, 24. « Nous avons tâché, dit l’auteur de ce livre, d’abréger en un seul volume ce qui a été écrit en cinq livres par Jason de Cyrène. » Le nom de Jason était assez commun à cette époque parmi les Juifs hellénistes. L’historien dont il est question ici appartenait par son origine à la colonie juive de Cyrène, mais nous ignorons s’il a vécu dans ce pays ou ailleurs. Les cinq livres qu’il avait composés racontaient les événements de la période qui commence en 175 pour finir en 160 avant J.-C, c’est-à-dire depuis l’attaque du temple par Héliodore, sous Séleucus IV, jusqu’à la victoire de Judas Machabée sur le général syrien Nicanor. L’ouvrage de Jason est donc postérieur à cette date. Il était écrit en grec et devait être d’une lecture assez aride. Il contenait un grand nombre de chiffres que l’auteur du second livre des Machabées a supprimés dans son abrogé, « considérant la multitude des nombres et la difficulté qui existe pour ceux qui veulent apprendre les récits de l’histoire à cause de l’abondance de la matière, nous avons fait en sorte que ce livre soit une jouissance de l’esprit pour ceux qui voudront le lire, que les hommes studieux puissent le confier plus facilement à leur mémoire et que tous les lecteurs y trouvent de l’utilité. » II Mach., il, 25-26. Au ꝟ. 25 la Vulgate a traduit-t’o yy>.a tôv àpiôjjiwv, « l’abondance des nombres, » par multitude » librorum, « la multitude des livres. » Il faut s’en tenir au texte grec ; cinq livres ne sont pas une multitude ; il s’agit évidemment des chiffres que contenait l’ouvrage de Jason de Cjrène ; dates par années, mois et jours, évaluation du nombre des combattants, des morts et des prisonniers. On a essayé de retrouver la division de cinq livres de Jason, et on a proposé la répartition suivante : livre I correspondant à II Mach., m ; livre II à

II Mach., iv-vh ; livre III à II Mach., viii, i-x, 9 ; livre IV à II Mach., x, 10-xiii, 26 ; livre V à II Mach., xiv, 1-XV, 27. Mais c’est là une conjecture sans preuve. M. D. A. Schlatter, dans un mémoire intitulé : Jason von Kyrene. Em Beitrag zu seiner Wiederherstellung, in-4°, Munich, 1897, a essayé de reconstituer le récit de Jason. En comparant les deux livres des Machabées, il est arrivé à cette conclusion que le premier, aussi bien que le second, dépend de Jason. Selon lui, l’auteur du premier livre n’a pas connu le texte grec de Jason, mais seulement un remaniement hébraïque de son ouvrage. En comparant les récits parallèles des deux livres, il croit arriver à retrouver ce qui était contenu dans les cinq livres de Jason. Ce sont les récits suivants : 1° Les causes du conflit, II Mach., iii, et I Mach., i, 1-10. 2° Les combats des partis à Jérusalem, II Mach., iii, 1-v, 10 ; I Mach., i, 11-15. 3° Antiochus IV à Jérusalem, II Mach., v, 11-28 ; I Mach., i, 16-28. 4° Apollonius à Jérusalem, II Mach., v, 24-26 ; I Mach., l, 2J-10. 5° L’interdiction du culte juif, Il Mach.,