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JAREB — JASA


senschaft, 1897, p. 334, Jareb ne serait pas autre chose que le titre si commun dans les inscriptions assyriennes, « grand roi, » de 23-1, râbab, « être grand. » — La question est difficile à résoudre. On n’a découvert aucun roi d’Assyrie du nom de Jareb. M. H. Sayce a émis l’hypothèse que Jareb désigne Sargon (voir Sargon) et que c’est le nom que portait ce roi avant son avènement au trône. Was Jareb the original name of Sargon ? dans le Babylonian and oriental Record, t. 11, 1887-1888, p. 18-22 ; cf. p. 127, 145 ; Id., Higher crilicism, 1894, p. 417 ; A. Neubauer, Sargon-Yareb, dans la Zeitschrift fur Assyriologie, t. iii, 1888, p. 103. Cette hypothèse est plausible, mais non démontrée. Le problème n’est pas définitivement résolu. F. Vigouroux.

    1. JARED##

JARED (hébreu : Yéréd ; à la pause : Yaréd ; Septante : ’ïâpeS), [nom d’un patriarche antédiluvien et d’un Israélite.

1. JARED, patriarche antédiluvien dans la descendance de Seth, fils de Malaléel et père d’Hénoch. Gen., v, 15-20 ; I Par., 1, 2 ; Luc, iii, 37. Son père Malaléel l’engendra à l’âge de 65 ans (Septante : 165) ; il devint lui-même père d’Hénoch à 162 ans et il mourut à 962 ans.

2. JARED, fils d’Ezra par sa femme Judaia, de la tribu de Juda, père, c’est-à-dire très probablement fondateur de Gedor. I Par., iv, 18. Voir Gedor 3, col. 152. Les rabbins ont prétendu que Jared, dont le nom vient de la racine ydrad, « descendre, » était un titre de Moïse, parce que le législateur des Hébreux avait fait « descendre » la manne du ciel. Cette explication, qui ne s’appuie que sur un jeu de mots, est en contradiction avec le texte, car Moïse n’était pas de la tribu de Juda, mais de Lévi.

    1. JARÉPHEL##

JARÉPHEL (hébreu : Irpe’êl, « Dieu guérit ; » Septante : Codex Vaticanus : Ka ?âv ; Codex Alexandrinus : ’IepçocïjX), ville de la tribu de Benjamin, mentionnée une seule fois dans l’Écriture. Jos., xviii, 27. Elle est citée entre Récem et Tharéla, qui sont toutes deux inconnues et ne peuvent par là même nous guider dans la recherche de son emplacement. Les explorateurs anglais proposent de l’identifier avec Rafât, village situé au nord A’El-Djib. Voir la carte de Benjamin, t. 1, col. 1588. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. iii, p. 13, 154 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 92. On peut accepter cette opinion. Le village s’élève sur un monticule et ne contient guère qu’une centaine d’habitants. Dans quelques maisons, plusieurs pierres de taille mêlées à de menus matériaux offrent une apparence antique ; dans l’une entre autres, on remarque un fragment de colonne brisée.

Cf. V. Guérin, Judée, t. 1, p. 392.

A. Legendre.
    1. JARIB##

JARIB (hébreu : Ydrîb ; Septante : ’Iapsê), nom de" trois ou de quatre Israélites.

1. JARIB, fils de Siméon et petit-fils de Jacob, d’après IPar., iv, 24. Comme, d’une part, un des fils de Siméon, appelé Jachin dans les passages parallèles, Gen., xlvi, 10 ; Exod., vi, 15, et Num., xxvi, 12, n’est pas nommé dans I Par., iv, 24, et que, d’autre part, Jarib ne figure pas sous cette forme dans le Pentateuque ; il y a tout lieu de croire que Jarib est une forme altérée de Jachin. Voir Jachin 1, col. 1060.

2. JARIB, un des princes du peuple pendant la captivité. La tribu à laquelle il appartenait n’est pas indiquée. Esdras, au moment où il préparait son retour de Babylone à Jérusalem, l’envoya avec quelques autres à Casphia pour y chercher des descendants de Lévi qui retournassent avec eux en Palestine. IEsd., viii, 16.

3. JARIB, prêtre de la famille de Josué, fils de Josédec, qui vivait du temps d’Esdras. Il avait, comme plusieurs de ses frères, épousé une femme étrangère et consentit à la quitter. I Esd., x, 18.

4. JARIB, nom, dans I Mach., xiv, 29, d’un ancêtre deMathathias, père des Machabées. Dans I Mach., 11, 1, il est appelé Joarib, qui est la forme véritable de son nom. Voir Joarib.

    1. JARIM##

JARIM (MONT) (hébreu : Har Ye’drim ; Septante : Codex Vaticanus ; nôXiç’Iapsiv ; Codex Alexandrinus : ’Iapfp.), montagne mentionnée une seule fois dans l’Écriture, à propos des frontières de Juda. Jos., xv, 10. C’est sur un de ses versants que devait être bâtie la ville de Cheslon. Voir Cheslon, t. 11, col. 673.

A. Legendre.
    1. JARRET##

JARRET (Vulgate : poples), partie postérieure de la jambe, derrière l’articulation du genou. Le jarret n’est mentionné que par la Vulgate, dans un passage où l’hébreu et les Septante parlent de genou. Jud., vii, 6. Voir Genou, col. 188. Il est vrai que, chez les classiques, le mot poples a aussi le sens de « genou ». Virgile, JEneid., xii, 927 ; Quinte Curce, vi, 1 ; etc. C’est ce sens que

saint Jérôme aura eu en vue.

H. Lesêtre.

JASA (hébreu : Yahas, Is., xv, 4 ; Jer., xlviii, 34 ; Yahsâh, Num., xxi, 23 ; Deut., 11, 32 ; Jos., xiii, 18 ; Xïi, 36 ; Jud., XI, 20 ; I Par., VI, 78 (hébreu : 63) ;. Ter., xlviii, 21 ; Septante : Codex Vaticanus : EîVo-a, Num., xxi, 23, ’Iao-o-â, Deut., 11, 32 ; Is., xv, 4 ; ’Iatri, Jud., XI, 20 ; Bauâv, Jos., xiii, 18 ; ’Iâïrjp, Jos., xxi, 36 ; Peçâç, Jér., xlviii, 21 ; aî jtdXecç aùr&v, Jer., xlviii, 34 ; Codex Alexandrinus : ’Iao-uâ, Num., xxi, 23 ; Deut., ii, 32 ; Jos., xiii, 18 ; Jer., xlviii, 21, 34 ; ’Iasi, I Par., vi, 78 ; ’Iopar|X, Jud., xi, 20 ; Vulgate : Jasa, Num., xxi, 23 ; Deut., 11, 32 ; Jud., XI, 20 ; Is., xv, 4 ; Jer., xlviii, 21, 34 ; Jassa, Jos., xiii, 18 ; I Par., vi, 78 ; Jaser, Jos., xxi, 36), ville où les Israélites défirent Séhon, roi des Amorrhéens. Num., xxi, 23 ; Deut., 11, 32 ; Jud., xi, 20. Elle fut plus tard assignée à la tribu de Ruben, Jos., xiii, 18, et donnée avec ses faubourgs aux lévites fils de Mérari, I Par., vi, 78 ; dans le passage parallèle de Jos., xxi, 36, les Septante et la Vulgate portent Jaser, mais le texte hébreu a Yahsâh. À l’époque d’Isaie, xv, 4, et de Jérémie, xlviii, 21, 34, elle faisait partie du royaume de Moab. Elle est du reste mentionnée sous le même nom de yrv, Yahas, dans la stèle de Mésa, lignes 19, 20, où

nous lisons : « Et le roi d’Israël avait bâti Yahas et y habitait quand il combattit contre moi. Et Chamos le chassa de devant sa face : je pris de Moab deux cents hommes, toute sa tête (ses chefs). Je les conduisis contre Yahas, et je la pris pour l’annexer à Dibon. » Cf. A.-H. de Villefosse, Notice des monuments provenant de la Palestine et conservés au musée du Louvre, Paris, 1879, p. 2, 3 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6 € édit., t. iii, p. 473.

Voici quelles sont les données scripturaires concernant l’emplacement de Jasa. Cette ville se trouvait au nord de l’Arnon, ce qui ressort du récit de Num., XXI, 13, 19, 23 ; Deut., A, 24, 32 ; Jud., xi, 18, 20, et du fait qu’elle appartenait à la tribu de Ruben, Jos., xiii, 18, les possessions d’Israël n’allant pas au delà de ce torrent. La place qu’elle occupe dans l’ênumération de Josué, xiii, 16-20. nous la montre entre Dibon (Bhïbân), Baalmaon (Ma’in) d’un côté, Cédimoth et Cariathaiin (Quretyat) de l’autre. Voir la carte de Ruben. Isaïe, xv, 4, nous représente les cris de douleur poussés à Hésébon (Hesbân) et à Eléalé (EWAÏ), retentissant jusqu’à Jasa, et Jérémie, xlviii, 34, ceux de la première ville parvenant jusqu’aux deux autres. — Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœltingue, 1870, p. 131, 261, nous disent que, de leur temps, on rencontrait encore Jassa,