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JARDIN

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pas « parle chemin de la maison du jardin », comme traduit la Vulgate, qui prend comme nom commun un nom propre, mais par Beth Haggan. IV Reg., ix. 27. Voir Beth Haggan, t. i, col. 1685. Les deux rois de Juda, Manassé et Amon, reçurent la sépulture dans le jardin d’Oza. IV Reg., xxi, 18, 26. Voir Oza.

Jardins de Babylone.

Une des magnificences de

Babylone était ses jardins (fig. 205), en particulier ses jardins suspendus, c’est-à-dire plantés au-dessus de substructions en maçonnerie. Cf. t. i, col. 1357, fig. 408 ; Josèphe, Ant. jud., X, xi, 1. Les Juifs captifs furenttémoins de ces merveilles. Mais dans une ville quinze fois vaste comme Paris, J. Oppert, Expédition en Mésopotamie, t. i, p. 234, il y avait place pour beaucoup de jardins particuliers. Pour faire entendre aux captifs que leur exil se prolongera bon nombre d’années, Jérémie, xxix, 5, 28, leur recommande de se planter des jardins dans la ville. Ils auront le temps d’en recueillir les fruits. Le prophète fut obéi. À l’époque où Daniel se trouvait à Babylone, un riche Juif, du nom de Joakim, époux de Susanne, avait un grand jardin près de sa maison. Susanne s’y promenait tous les jours. On pouvait en fermer la porte à volonté, mais la verdure y était assez épaisse pour que plusieurs personnes pussent s’y cacher sans être aperçues. Dans le jardin était pratiqué un bassin où l’on prenait des bains. Dan., xiii, 4, 7, 8, 15, 16, 20.

Jardins de Suse.

Plusieurs des principales scènes

du livre d’Esther se passent dans un jardin royal et un bâtiment nommé bîtân. Esth., 1, 5 ; vii, 7-8. Les découvertes de M. Dieulafoy, L’acropole de Suse, Paris, 1891, p. 376, permettent de se rendre un compte exact des lieux. Voir le plan, t. ii, fig 607, col. 1974. Le jardin planté d’arbres occupe l’un des angles de l’acropole. On peut y pénétrer directement de la maison des femmes. Le bi{ân, en susien, Vapadâna, était un bâtiment soutenu par des colonnes, Esth., i. 6, et élevé au milieu des arbres du pardês. Un vaste vestibule en terrasse le précédait et pouvait aisément donner place aux nombreux convives de Xerxès I fr. D’après ces données, on explique clairement les incidents notés par le livre d’Esther. Le jardin porte en hébreu le nom de ginnâh, que la Vulgate traduit par hortus et nemus, « jardin et bois, » Esth., i, 5, à cause des grands arbres dont il était planté. Plus tard, pendant le repas que Xerxès prenait chez la reine, c’est dans ce jardin qu’il se retira quelque temps, après que la conduite d’Aman lui eût été révélée. Esth., vii, 7, 8. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. iv, p. 626-634. Les rois perses avaient d’autres jardins hors du palais et des parcs en différents pays. Néhémie fut en rapport avec un intendant de ces parcs, un s’orner hap-pardês, « garde du jardin. » II Esd., ii, 8. Voir le jardin royal de Téhéran en Perse, t. ii, fig. 608, col. 1975.

6° Jardin de Gethsémani ou des Oliviers, dans lequel eut lieu l’agonie de Notre-Seigneur. Joa., xviii, 1, 26.Voir Gethsémani, col. 229, et le jardin des Oliviers, fig. 47, col. 23L^

Jardin du Calvaire.

Tout près du Golgotha, sur

lequel fut crucifié le Sauveur, se trouvait un jardin, Joa., xix, 41, et dans ce jardin un sépulcre taillé dans le roc. Marc, xv, 46 ; Luc, xxiii, 53. Ce sépulcre, et par conséquent le jardin environnant, appartenaient à Joseph d’Arimathie. Matth., xxvii, 60. Ils occupaient, à l’ouest, une petite colline moins élevée que le Golgotha, mais couverte de verdure, et en étaient cependant séparés par la route de Damas. Voir le plan, fig. 206. A. Legendre, Le Saint-Sépulcre depuis l’origine jusqu’à nos jours, Le Mans, 1895, p. 7-11. On mesure une trentaine de mètres entre le Golgotha et le Saint-Sépulcre. Cf. Calvaire, t. ii, col. 77, et Liévin, La Terre Sainte, Jérusalem, 1887, p. 202.

S Jardins idolâtnques. — Les prophètes se plaignent plusieurs fois de la conduite des Israélites qui pratiquaient, dans certains jardins, le culte des idoles. Ils trouvaient

en ces lieux l’ombrage et le mystère que réclamaient leurs sacrilèges. Des bois sacrés et des arbres touffus étaient déjà consacrés à cet usage, à l’imitation des nations étrangères. Voir Bois sacré, 1. 1, col. 1839, et t iii, fig. 116, col. 451. Un jour, les hommes de Juda auront

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206. - Le Calvaire et le Saint-Sépulcre. D’après M. Schick.

honte des térébinthes qu’ils aiment tant, ils rougiront des jardins dans lesquels ils se plaisent. Is., i, 29. C est dans ces jardins qu’on se cachait pour sacrifier aux idoles et pour se soumettre aux purifications idolâtriques ; on s’y rendait mystérieusement, un à un, et l’on y célébrait des festins avec de la chair de porc, de souris et d’autres choses immondes. Is., lxv, 3 ; lxvi, 17.

Jardins de Jérusalem.

Outre les jardins royaux

et le jardin des Oliviers ou de Gethsémani, où Notre-Seigneur aimait à se retirer, Joa., xviii, 2, il devait exister au moins des bosquets de verdure dans les palais, spécialement dans celui d’Hérode et dans l’Antonia. Josèphe, Bell, jud., V, iv, 2, mentionne une porte de Gennath, c’est-à-dire des Jardins, d’où partait la deuxième muraille s’étendant jusqu’à la tour Antonia. L’emplacement de cette porte n’est pas déterminé. Elle n’était pas très éloignée de l’angle rentrant que faisait la seconde muraille avec l’enceinte d’Ézéchias. Voir de Saulcy, Les derniers jours de Jérusalem, Paris, 1866, p. 223, 224. En tout cas, elle donnait sur des jardins, et ceux-ci se trouvaient précisément dans les environs du jardin de Joseph d’Arimathie. En dehors même de la troisième enceinte, au nord en allant vers le Scopus, il existait d’autres jardins qui faillirent être funestes à Titus. S’étant avancé vers la muraille avec une faible escorte, il fut subitement attaqué par les défenseurs de la place, et il eut la plus grande peine à s’échapper, à travers les jardins entourés de murailles et les fossés destinés à la culture. Josèphe, Bell, jud., V, ii, 2. Il n’est point question d’autres jardins autour de Jérusalem ; les pentes escarpées qui occupaient trois côtés de la ville étaient d’ailleurs peu favorables à la culture.

H. Culture des jardins. — 1° La Sainte Écriture mentionne deux sortes de jardins, le jardin potager ; gan yârâk, xîjiïo ; Xa^âvinv, hortus (olerum), Deut, VÎ, 10 ; III Reg., xxi, 2, et le jardin d’agrément. Dans le