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GALLOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE — GAMALIEL


Jacques. L’exemplaire qui fut offert au roi est conservé au British Muséum. Comme le format de l’édition n’était guère portatif, on en fit une autre plus commode, in8°, Londres, 1630, qui contenait, outre l’Ancien et le Nouveau Testament, le Book of Common Frayer, et une traduction du Psautier en vers. Cette traduction, qui est encore en usage dans l’église anglicane du pays de Galles, était l’œuvre du D r Pryce, archidiacre de Merioneth. Précédemment, il avait paru une autre traduction versifiée des Psaumes, par le capitaine Middleton, Londres, 1603.

5° Nous devons signaler aussi, parmi les versions du XVIIe siècle s’étendant à toute la Bible, celle qui fut publiée à Oxford, in-f°, 1690, et qui est connue sous le nom de Bishop Lloyd’s Bible, parce que l’évêque Lloyd en surveilla la publication, et s’occupa spécialement de la chronologie et des notes qui accompagnent le volume. Ce fut la première Bible galloise imprimée en caractères romains. — Voir, pour de plus amples détails sur les versions galloises de la Bible des xvi » et xvih siècles, les remarquables études critiques qui ont été faites à ce sujet par Walter Davies, plus connu sous le nom bardique de Gwalter Mechain, et qui ont été réunies après sa mort (-j- 1849) dans ses œuvres complètes, Gwaith y Walter Davies, 3 in-8°, Carmarthen et Londres, 1868.

6° En 1718, parut à Londres la première Bible de la Society for promoting Christian Knowledge. Elle est plus connue sous le nom de Moses Williams’Bible, du nom d’un pasteur de Dyfinoy, dans le comté de Brecknock, qui en surveilla la publication. Elle contient, outre les deux Testaments, les Psaumes en vers, quelques hymnes et prières bibliques, avec des notes marginales et des sommaires en tête des chapitres. — D’autres éditions de la Bible ont été publiées, dans le courant du xviiie siècle, à Carmarthen, Londres, Cambridge et Oxford. Elles diffèrent peu des précédentes, si ce n’est par des changements orthographiques.

7° Au commencement du xixe siècle, Thomas Charles, pasteur de Bala, trouvant que la diffusion de la Bible se faisait trop lentement dans le pays de Galles, conçut le projet d’une vaste association qui remédierait à cet état de choses. Ce fut l’origine de la Société biblique de Londres (British and Foreign Bible Society), fondée le 7 mars 1804. Un des premiers soins de la société naissante fut de préparer une édition stéréotypée d’une Bible galloise, qui devait être tirée à vingt mille exemplaires in-8°. Le texte devait être celui de l’édition d’Oxford de 1799, que Thomas Charles voulut reviser au préalable. Sur ces entrefaites, le Rév. J. Roberts, pasteur de Tremerchion, dans le comté de Flinth, critiqua vivement l’opportunité et la justesse des modifications projetées par son co lègue ; et, par l’intermédiaire de la Society for promoting Christian Knowledge, il adressa des réclamations en ce sens au président de la Société biblique de Londres. On nomma un comité pour examiner la question. Il fut reconnu quelles changements orthographiques mis à part, le travail de Th. Charles avait au moins le mérite de l’exactitude. Quant aux modifications d’orthographe, la question, dépassant la compétence du comité, fut soumise au savant philologue Walter Davies, pasteur de Meifod, dans le comté de Montgomery. Ce dernier se prononça contre les innovations de Charles, et, en conséquence, l’édition projetée fut abandonnée. La Société biblique de Londres en publia alors une autre en 1806, semblable à celle qui avait paru en 1752, par les soins de la Society for promoting Christian Knowledge. Les nouvelles et nombreuses éditions qui ont été faites depuis cette époque ne diffèrent pas sensiblement des précédentes.

— Il est bon de noter, d’une façon générale, que les bibles galloises, ayant été publiées par des éditeurs non catholiques, ne contiennent pas ordinairement, du moins

en ce siècle, les livres que les protestants appellent « apocryphes », c’est-à-dire les deutérocanoniques.

Voir l’ouvrage gallois : Lyfryddiæth y Cymry, yn cynnwys fumes y llyfrau a gyhoeddwyd yn yr iaith Gmræg, ac mewn perthynas i Gmru a’i thrigolion o’r flwyddyn 15A6 hyd y flwyddyn 1800, « Bibliographie galloise, contenant l’indication des livres en gallois, et de ceux relatifs au pays de Galles, publiés de 1546 à 1800, » in-8°, Llanidloes, 1869. Cet ouvrage, qui est de William Rowlands, a été continué par M. Silvan Evans pour la période 1800-1869, et doit être complété par les suppléments parus dans la Revue celtique, Paris, 18721875, t. i, p. 376-394 ; t. ii, p. 31-43, 346-351.

J. Beliahy.

    1. GAMALIEL##


GAMALIEL, nom de deux personnages, l’un de l’Ancien, l’autre du Nouveau Testament.

1. GAMALIEL (hébreu : Gamlî’êl, « Dieu récompense ; » Septante : TaiiaXt^X), fils de Phadassur, était chef de la tribu de Manassé, à l’époque du séjour au désert du Sinaï. Il était à la tête de 32200 combattants. Comme les autres chefs de tribu, il fit des présents au sanctuaire. Num., i, 10 ; ii, 20 ; vil, 54, 59 ; x, 23.

2. GAMALIEL (Nouveau Testament : ra|iaXtï)X), surnommé l’ancien (haz-zdqêri) ou Gamaliel I er, pour le distinguer de son petit-fils, Gamaliel le jeune ou Gamaliel II, est ordinairement identifié avec le membre du Sanhédrin, du même nom, qui prit en pleine séance la parole en faveur des Apôtres. Il était de la secte des pharisiens et un docteur de la loi, honoré par tout le peuple. Act., v, 34. Chef d’une importante école rabbinique à Jérusalem, il eut pour disciple saint Paul qui déclare avoir été instruit par son maître dans l’exacte et stricte interprétation de la loi paternelle, telle que la concevaient les pharisiens. Act., xxii, 3. Sa famille se considérait comme appartenant à la tribu de Benjamin, quoique plus tard elle ait été comptée au nombre des descendants de David. Si Hillel était de la race de David, on ne peut regarder Gamaliel comme son petit-fils qu’en supposant, ou bien que Hillel descendait de David par sa mère, ou bien que Gamaliel était fils d’Hillel par le côté maternel. G. Dalman, Die Worte Jesu, t. i, Leipzig, 1898, p. 265. La littérature juive le donne comme la souche des derniers patriarches juifs de Palestine, et plusieurs critiques, J. Lightfoot, Horee hebraicee et taV mudicse in Acta Apostolorum, Leipzig, 1679, p. 45 ; J. Cohen, Les Pharisiens, Paris, 1877, t. i, p. 415 ; t. ii, p. 54 ; E. Stapfer, Les idées religieuses en Palestine à l’époque de Jésus-Christ, 2e édit., Paris, 1878, p. 198-199, en avaient conclu que Gamaliel présidait le Sanhédrin, quand Jésus comparut devant cette assemblée. Mais cette conclusion est contraire au livre des Actes, v, 34, qui fait de Gamaliel un simple membre du Sanhédrin, un des scribes ou docteurs qui avaient siège et voix à ce tribunal. J. et A. Lémann, Valeur de l’assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ, 3e édit., Paris, 1881, p. 30 ; E. Stapfer, La Palestine au temps de Jésus-Christ, 3e édit., Paris, 1885, p. 94-98. Gamaliel, quoique siégeant seulement dans le groupe des juges assesseurs, jouissait dans le grand conseil d’une haute considération et y exerçait une réelle influence. On le vit bien à la comparution des Apôtres. Les disciples de Jésus, qui témoignaient avec tant de fermeté en faveur de leur Maître, allaient être condamnés à mort, quand ce docteur si savant et si vanté se leva dans le conseil et demanda qu’on fit momentanément sortir les Apôtres, afin d’exposer en toute liberté son avis. Il fit entendre alors des paroles de prudence et de modération. En conseiller sage et prévoyant, il prémunit les juges contre une résolution violente et précipitée et il tire ses considérants des faits de l’histoire contemporaine. II rappelle l’issue à laquelle avaient abouti, d’elles-mêmes,