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GALLION — GALLOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


veux pas être juge de ces choses, s Et il les renvoya du tribunal. Alors tous se saisirent de Sosthène, chef de la synagogue, et le battirent devant la synagogue sans que Gallion s’en mêlât. Act., xviii, 12-18. L. Junius Annœus Gallio était le frère aîné de Sénèque, Par la naissance il portait le nom de M. Annseus Novalus. Adopté par le rhéteur Junius Gallio, il prit le nom qu’il porta depuis. .Pline, H. N., xxxi, 33 ; Tacite, Ann., xvi, 17 ; Quintilien, Inst. orat., IX, ii, 91. Sénèque parle de lui dans la préface du livre II des Quæstiones naturales et le dépeint comme un homme universellement aimé. Cf. Stace, Silv., II, vii, 32. Ce fut également à lui que Sénèque dédia le De Vita beata. Après que Claude eut rendu l’Achaïe au Sénat et que, par conséquent, elle eut pour gouverneur un proconsul (Suétone, Claud., 25), Gallion fut mis à la tête de cette province. Ce fut très probablement après que Sénèque eut été rappelé d’exil. F. Blass, Acta Apostolorum, in-8°, Gœttingue, 1895 ; Prolegom., p. 22. Cf. Wieseler, Chronologie des Apostolischen Zeitalters, in-8°, Gœttingue, 1848, p. 119. Gallion quitta ce gouvernement, parce que le climat du pays était défavorable à sa santé ; Sénèque, Epist. 104. Il ne fut pas des derniers à plaisanter sur la mort de Claude, Dion Cassius, lx, 35*, et il flatta la vanité de Néron. Dion Cassius, lxi, 20. La mort de son frère lui inspira une grande terreur et il implora la pitié de son meurtrier. Tacite, Ann., x, 73. On ignore de quelle façon et à quelle époque il mourut. E. Beurlier.

    1. GALLOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE##


GALLOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE. —

Le gallois, ou breton-gallois, est un des trois grands rameaux de la branche britannique du celtique. Actuellement, il diffère assez des deux autres, le breton-armoricain et le breton-comique, pour constituer vis-à-vis d’eux un groupe à part. Comme l’indique son nom, on le parle dans la principauté de Galles, en Angleterre.

1° La littérature biblique du gallois du moyen âge est peu importante. Elle se réduit, en somme, à des fragments plus ou moins considérables, dont une partie est contenue dans le Llyvyr agkyr Llandewivrevi, « Livre i de l’anachorète de Llan-dewivrevi, » manuscrit de 1346, conservé à la bibliothèque de Jésus Collège, à Oxford. Ce manuscrit a été publié dans les Anecdota Oxoniensia, mediœval and modem séries, part, vi, par MM. Morris Jones et John Rhys, sous le titre : The Elucidarium and other Tracts in Welsh from the Llyvyr, Oxford, 1894. Les principaux fragments bibliques qu’il contient sont : 1° le récit de l’Annonciation de l’ange Gabriel, Luc, i, 26-38 ; 2° le début de l’Évangile de saint Jean, i, 1-14 ; 3° une explication de l’Oraison dominicale. D’autres fragments se trouvent dans le second volume des extraits de manuscrits gallois qui ont été publiés sous Ce titre : Welsh Manuscript Literature, completion of sélections from the Hengwrt manuscripts preserved in the Peniarth library, edited and translated by theRev. Robert Williams and the Rev. G. Hartwell Jones, 2 in-8°, Cardiff, 1874-1892. Outre plusieurs morceaux apocryphes, comme l’évangile de l’Enfance, l’évangile de Nicodème, l’histoire de Ponce-Pilate, l’histoire de Judas, etc., ce volume contient : 1° le récit de la Passion selon saint Matthieu, p. 250 ; 2° les signes précurseurs du jugement dernier, d’après le même évangéliste, p. 274 ; 3° les mêmes fragments, avec quelques variantes, que ceux du Livre de l’anachorète, p. 291, 296-97. Voir aussi les parties bibliques de l’office de la sainte Vierge, d’après un manuscrit du xrve siècle, dans la Myvirian Archaiology of Wales, publié par Owen Jones, Londres, 1795.

2° La première version galloise de la Bible paraît avoir été exécutée dans la seconde moitié du XVe siècle, vers 1470, à Celydd Sfan, près de Bridgend, dans le comté de Glamorgan. Mais elle n’a jamais été publiée, et même le manuscrit, qui existait encore au commencement de ce siècle, a disparu depuis. Voir S. Bagster, The Bible

of every Land, Londres, 1860, p. 153. Dans la préface de sa traduction du Nouveau Testament, parue en 1567, Richard Davies mentionne aussi une version galloise du Pentateuque, qui existait vers 1527, et dont il avait vu lui-même une copie manuscrite entre les mains d’un de ses parents ; mais il ne donne aucun détail, ni sur le traducteur, ni sur la date de la traduction. En 1526, un décret du Parlement d’Angleterre ordonna de faire une version galloise de toute la Bible, sous la haute direction des évêques de Saint-Asaph, de Bangor, de Saint-David, de Llandaff et d’Hereford. Le travail fut confié à William Salisbury, qui traduisit seulement les Evangiles, les Actes des Apôtres et les Épitres. Encore six de ces dernières, l’Epitre aux Hébreux, les deux à Timothée, l’Épltre de saint Jacques et les deux Épitres de saint Pierre, furent-elles traduites par Richard Davies, évêque de Saint-David. Oh y ajouta la version de l’Apocalypse par Huet, chantre de la paroisse de Saint-David, et l’on eut ainsi la première version complète du Nouveau Testament, sous le titre de : Testament Newydd ein Harg-Iwydd an Hiachawdur Jesu Crist, « Nouveau Testament du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. » La traduction, qui fut faite sur le grec, est assez fidèle en général ; mais elle laisse à désirer sous le rapport littéraire. À l’exception de l’Apocalypse et de quelques Épitres, elle n’est pas divisée en versets, mais seulement en chapitres. Dédiée à la reine Elisabeth, cette traduction parut à Londres, en 1567, in-4°.Voir Archseologia Cambrensis, 3e série, t. xi, Londres, 1865, p. 89.

3° Une vingtaine d’années après, on s’occupa de l’Ancien Testament. Ce fut un pasteur de Llanrhaidr-Mochnant, dans le comté de Denbigh, William Morgan, plus tard évêque de Llandaff en 1595, et de Saint-Asaph en 1601, qui entreprit cette tâche, tie sa propre initiative. Aidé de plusieurs collaborateurs, il traduisit l’Ancien Testament sur le texte original, et revisa la version que Salisbury avait faite du Nouveau Testament. L’ouvrage tout entier fut terminé et imprimé en 1588, sous le titre : Y Bibl Cyssegr-lan, sef yr Hen Destament a’r Newydd, « La Sainte Bible ou l’Ancien Testament et le Nouveau ; » info, Londres. Il existe encore deux exemplaires de cette édition : l’un ; à la Société biblique de Londres et l’autre à la bibliothèque du chapitre de Westminster. On fit un tirage à part de la traduction des psaumes, sous le titre : Psalmau Dafydd, « Psaumes de David, » in-8°, Londres, 1588. Quatre exemplaires de ce tirage à part existent encore : l’un, au collège de l’Université de Cardiff ; deux autres au British Muséum, et le quatrième à la bibliothèque de Shirburn Castle. Au reste, on vient de rééditer ce psautier gallois, avec un fac-similé photographique de la curieuse gravure qui est en tête de l’ouvrage, Londres, 1898. La publication a été dirigée par Thomas Powell, professeur au collège de l’Université de Cardiff. — Le D* Morgan avait entrepris, aussitôt après sa traduction de la Bible, une seconde revision du Nouveau Testament de Salisbury ; et son travail allait être livré à l’impression, en 1604, quand il mourut. L’ouvrage paraît être resté en manuscrit. Voir, pour l’appréciation détaillée des œuvres du D r Morgan, le volume gallois qui est intitulé : Bywyd ac amser yr esgob Morgan, « La vie et l’époque de l’évêque Morgan, » par Charles Ashton, Treherbest, 1891.

4e Les travaux bibliques du D r Morgan furent continués par son successeur sur le siège épiscopal de Saint-Asaph, le D r Richard Parry. Avec l’aide de son savant secrétaire, le D r John Davies, il entreprit une revision complète de toute la Bible galloise, en y apportant des corrections si nombreuses et si importantes, que son travail ressemble plutôt à une version, nouvelle qu’à une revision proprement dite. Cette version est très estimée dans l’église anglicane du pays de Galles ; et la plupart des éditions postérieures n’ont guère fait que la reproduire. Elle parut à Londres, in-f°, en 1620, avec une dédicace au roi