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GALILÉE — GALLAS (VERSIONS) DE LA BIBLE


1714, t. i, p. 127-129, 180-184, 306-307 ; A. P. Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1866, 361-387 ; A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 177240 ; "V. Guérin, Galilée, Paris, 1880, t. i (p. 76-82, limites et description générale) et n ; Survey of western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883* t. i ; S. Merrill, Galilée in the Time of Christ, Boston, 1881 ; Londres, 1885 ; Conder, Handbook to the Bible, Londres, 1887, p. 208, 311-314, 318 ; Tent Work in Palestine, Londres, 1889, p. 71-87 ; G. A. Smith, The historital Geography of the Holy Land, Londres, 1894, p. 414-435 ; F. Buhl, Géographie des alten Palâstina, Fribouwr-en-Brisgau et Leipzig, 1896, p. 72-74, 82, 107, 113, 214>237.

A. Legendre.

2. GALILÉE (MER DE). Voir TmÉMMtE (Lac de).

    1. GALILÉEN (raXcîiaîOî)##


GALILÉEN (raXcîiaîOî). Ce nom, qui ne se trouve que dans le Nouveau Testament, désigne les habitants de la Galilée en général, Luc., xiii, 1, 2 ; Joa., iv, 45, ou bien est appliqué à Notre-Seigneur, Matth., xxvi, 69 ; Luc. xxiii, 6, à saint Pierre, Marc, xiv, 70 ; Luc, xxii, 59, à Nicodème, Joa., vii, 52, aux Apôtres, Act., i, 11 ; n, 7, et à Judas dont parlent les Actes, v, 37.

La Galilée, à l'époque de N.-S., était en majeure partie habitée par les Juifs, mais elle comprenait aussi une population mêlée de Grecs, d’Arabes, de Syriens, de Phéniciens. Le vieux sang hébreu ne s’y était pas conservé pur comme en Judée. Le contraste entre les deux peuples du nord et du sud de la Palestine était aussi frappant que celui qui existait entre les deux pays. D’un côté, une nature tour à tour riante et grandiose et une population à la foi simple et profonde, aux idées neuves et hardies ; de l’autre, un sol aride et désolé et un peuple attaché à ses traditions, ne voulant connaître que la lettre de la loi. L’esprit du paysan galiléen s’ouvrait volontiers aux croyances nouvelles ; chez le Juif de Jérusalem, dominaient au contraire la routine et les préjugés. La Galilée a été le berceau du christianisme, tandis que la Judée était desséchée par un pharisaïsme étroit et un saducéisme à courte vue. Par leurs fréquents contacts avec les nations voisines, les Galiléens avaient acquis une certaine largeur d’idées et un caractère conciliant, qui les faisaient mal voir en Judée. Ils passaient, aux yeux des fervents et des orgueilleux de la ville sainte, pour des ignorants et des sots. Cf. Talmud de Babylone, Eriibin, 53 b. Il était convenu que rien de bon, aucun homme sérieux, aucun prophète, ne pouvait venir de Galilée, et en particulier de Nazareth. Cf. Joa., i, 46 ; vu, 52. Méritaient-ils un tel mépris ? Non. Josèphe, Bell, jud., III, iii, 1, nous les représente comme laborieux, hardis et vaillants.Le Talmud de Jérusalem, Ketuboth, iv, 14, déclare lui-même qu’ils étaient plus soucieux de l’honneur que de l’argent, tout le contraire de ce que l’on trouvait en Judée. En Galilée, la veuve restait dans la maison du mari défunt, tandis qu’en Judée les héritiers avaient la faculté de l'éloigner, en lui rendant sa dot. Mischna, Keluboth, iv, 14. D’autres passages talmudiques nous montrent chez les Galiléens un profond sentiment de charité : « Dans un endroit de la Galilée supérieure, on avait soin de faire servir tous les jours à un pauvre vieillard une portion de volaille, parce qu’il avait l’habitude de prendre cette nourriture aux jours de sa prospérité. » Tosiftah, Péah, ch. vin.

Si les Galiléens avaient dans la douceur de leur caractère quelque chose de la douceur de leur climat, il y avait bien aussi dans leur tempérament, comme dans leur terr*", quelque pointe volcanique. Ils étaient prompts à la révolte, plus irritables que les habitants de la Judée ; le peuple de Tibëriade surtout était par nature ami des changements et se complaisait facilement dans les séditions. Cf. Josèphe, Tito, 17. — Judas le Galiléen, Act., v, 37, se fondant sur le principe que Dieu était le seul souverain de son peuple, et représentant comme une

mesure de servitude la taxe en vue de laquelle était fait le recensement de Cyrinus, travailla de tout son pouvoir à soulever les Juifs contre la domination romaine en les appelant à la liberté. Ant. jud., XVIII, i, 1, 6 ; Bell, jud., II, viii, 1. Il périt ; mais son parti, dispersé, , loin d'être anéanti, reparut plus tard sous le nom de Zélateurs, et joua un grand rôle dans la guerre contre les Romains. — Saint Luc, xiii, 1, 2, fait allusion à un événement tragique qui se passa à Jérusalem au temps de N.-S. Des Galiléens, assaillis tout à coup par les soldats de Pilate dans le parvis du temple, au moment où les prêtres immolaient en leur nom des victimes, furent immolés eux-mêmes sans pitié, de sorte que « leur sang se mêla au sang de leurs sacrifices ». Les soulèvements n'étaient pas rares à cette époque, surtout à l’occasion des fêtes, et les Galiléens se rencontraient toujours parmi les zélotes les plus exaltés et les plus remuants. Pilate réprimait l'émeute sans miséricorde, sans être arrêté par la sainteté du temple juif. — On sait comment la Galilée fut un centre de rébellion aux derniers jours de l’histoire juive, avant la chute de Jérusalem. — Les apôtres avaient bien un peu de ce caractère bouillant, témoin l'épisode de saint Pierre et de Malchus, au Jardin des Oliviers. Joa., xviii, 10.

Au point de vue religieux, les talmuds mentionnent plusieurs différences entre la Galilée et la Judée. Dans ce dernier pays, les jeunes mariés pouvaient se trouver en tête à tête immédiatement après la cérémonie nuptiale, liberté qu’ils n’avaient pas dans le premier, où les mariages, en général, se célébraient avec plus de décorum. Les Galiléens étaient plus sévères dans les pratiques religieuses ; la veille de Pâques on travaillait encore en Judée, tandis qu’en Galilée on avait déjà cessé tout ouvrage. Les talmuds énumèrent encore des différences dans le rite des synagogues, dans la composition des tribunaux civils, dans les poids et mesures. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 182. Les habitants de la Judée étaient plus versés que les Galiléens dans la science religieuse. À cela rien d'étonnant. C’est dans la province du sud que se trouvaient la corporation sacerdotale et la grande école des docteurs. Celle du nord était agitée, toujours considérée comme en état de guerre ; elle n’avait probablement que des maîtres ambulants et non pas des écoles fixes comme la Judée. — Une difficulté peut-être éloignait encore les Galiléens de la chaire des rabbins juifs, c'était leur prononciation défectueuse, qui les rendait presque ridicules aux yeux des méridionaux. On connaît l’histoire de saint Pierre trahissant son origine par son accent. Matth., xxvi, 73. En Galilée, en effet, on ne distinguait pas entre elles les gutturales. « Les habitants de Beth-Schean, de Haïfa et de Tibaon confondaient dans leur prononciation le 'aïn, y, avec le aleph, n ; c’est pourquoi on ne pouvait les admettre pour réciter les prières à haute voix au nom de la communauté. » Talmud de Babylone, Megillah, 24 b. On en cite des exemples : « Un Galiléen demanda un jour un "ibn, 'amr ; on lui répondit : Fou de Galiléen, que demandestu ? est-ce un âne pour monter dessus, nnn, hàmdr, du vin pour boire, non, hémér, un habit pour te couvrir, 137, 'âmar, ou une brebis pour l'égorger,-in>ti, 'êniar1° Talmud de Babylone, Erubin, 53 b. « Si les Judéens et les Galiléens s’aimaient peu, cependant ils n'éprouvaient les uns contre les autres rien qui ressemblât à de la haine. Ils étaient trop voisins pour que leur jalousie mutuelle ne s'éveillât pas, mais leur rivalité portait toujours sur des points de détail, et, dans les grandes questions religieuses et patriotiques, ils savaient être profondément unis. » E. Stapfer, La Palestine, 1885,

p. 119. <

A. Legendre.
    1. GALLAS (VERSIONS) DE LA BIBLE##


GALLAS (VERSIONS) DE LA BIBLE. - Les

Gallas, c envahisseurs, s d’après les uns ; n barbares, »