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IVOIRE


p. 532, 758 ; Vigonroui, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. iii, p. 386-387. On travaillait l’ivoire à Ninive et à Babylône. Mais on y employait beaucoup d’objets d’ivoire de fabrication étrangère, comme le démontrent les trouvailles faites à Nimroud. On y remarque « le style égyptien avec une exagération de naturalisme dont les Phéniciens sont seuls coutumiers. Nous pouvons conclure que ces pièces d’ivoire ont été

premier, quand il voulut imiter le faste des autres souverains orientaux. Il ût d’abord « un grand trône d’ivoire et le couvrit d’or pur ». III Reg^, x, 18 ; II Par., ix, 17. Ceci doit s’entendre d’un trône de bois avec des incrustations d’ivoire et des placages d’or pur sur le bois ; car on ne recouvrait pas d’or l’ivoire considéré lui-même comme matière précieuse et travaillé par le sculpteur. Pour se procurer cette matière plus abondamment, il la

189. Captifs de différentes nations apportant en tribut des éléphants avec leurs défenses. D’après Wilkinson, Manners, 2e édit., t. i, pl. 11.

- Thèbes, tombeau de Rekhmara.

fabriquées, comme les coupes de bronze, dans les ateliers de Phénicie. De là, les caravanes transportaient ces menus objets jusqu'à Ninive : nous savons que les marchands de Tyr et de Sidon avaient de nombreux comptoirs jusqu’au cœur même de la Mésopotamie ». Babelon, Manuel d’archéologie orientale, Paris, 1888, p. 448. — Pour le travail de l’ivoire chez les Phéniciens, voir Perrot, Histoire de l’art, t. iii, p. 846-853 ; G. Raw faisait venir directement de l’Inde, par sa flotte unie à celle d’Hiram. III Reg., x, 22 ; II Par., ix, 21. On sait que l’ivoire indien a été célèbre plus tard chez les Romains. Virgile, Georg., i, 57 ; Horace, Od., i, xxxi, 6. Dans le Cantique, v, 14 ; vii, 5, le corps de l'époux est comparé à l’ivoire poli, et le cou de l'épouse à une tour d’ivoire. — 2° Le Coraïte qui a composé le Psaume xliv (xlv), 9, y parle de « maisons d’ivoire », c’est-à-dire de

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190. — Ivoire égyptien, trouvé à Nimroud en Assyrie. British Muséum.

linson, Hislory of Phœnicia, in-8°, Londres, 1889, p. 293, 374. Sur le commerce de l’ivoire en Afrique, voir Periplus maris Erythrœi, 3, 16, 49, dans les Geographi minores, édit. Didot, 1. 1, p. 259, 261, 293.

II. L’ivoire chez les Hébredx. — 1° Bien que les premiers Hébreux aient vu l’usage qu’on faisait de l’ivoire en Egypte, ils ne l’ont pas employé, faute de pouvoir se le procurer aisément et surtout d'être à même de le travailler. Ce fut seulement Salomon qui s’en servit le

maisons dont les lambris sont ornés d’incrustations d’ivoire. Il n’est point dit que Salomon ait employé ce genre de décoration dans son palais ; mais plus tard, le roi Achab se construisit une « maison d’ivoire », c’est-àdire une maison dont la décoration intérieure comportait des placages et des sculptures en ivoire. III Reg., xxit, 39. Les anciens estimaient beaucoup ce genre de luxe. ; Homère, Odyss., iv, 73 ; Horace, Od., II, xv, 1, 2 ; Virgile, JEneid., x, 136 ; Lucain, x, 119 ; Élien, Var. hist., xii, 29 ;.