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ITHAMAR — ITURÉE

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valent en transporter les cordes, les pieux et les planches. Exod., xxxviii, 21 ; Num., iv, 21-33 ; vil, 8. -- Le souverain pontificat passa dans la descendance d’Ithamar en la personne d’Héli, le juge d’Israël, et il y resta jusque sous le règne de Salomon. À cette époque, il rentra par’Sadoc dans la famille d’Éléazar comme l’avait annoncé Samuel, parce que le grand-prêtre Abiathar, descendant d’Ithamar, avait pris parti pour Adonias contre Salomon. I Reg., ii, 31-35 ; III Reg., ii, 26, 27, 35 ; cf. I Reg., xiv, 3 ; xxii, 9 ; I Par., xxiv, 3 ; Josèphe, Ant. jud., VIII, i, 3. Voir Grand-Prêtre, col. 304. — Du temps de David, lorsque ce prince divisa les prêtres en vingt-quatre groupes pour le service du sanctuaire, la postérité d’Ithamar était moins nombreuse que celle d’Éléazar ; elle ne forma donc que huit séries contre seize et toutes-furent tirées au sort. I Par., xxiv, 4-6. — Parmi les prêtres qui revinrent de la captivité de Babylone du temps d’Artaxerxès est mentionné un descendant d’Ithamar appelé Daniel. I Esd., viii, 2. — Une tradition rabbinique place son tombeau près de celui de son frère Éléazar, à Aouçtah, dans les environs de Naplousè, mais cette tradition n’est pas fondée. V. Guérin, Samarie, t. i, 1874, p. 462. F. Vigouroux.

    1. ITHIEL##

ITHIEL (hébreu : ’Ifi’él, « Dieu est avec moi » ), nom, d’après un certain nombre d’interprètes, de l’une des deux personnes auxquelles Agur, fils de Jakéh (Yaqéh), adresse son discours dans les Proverbes, xxx, 1. Les Septante n’ont pas rendu ce mot dans leur version. La Vulgate l’a traduit par cum quo est Deus. Voir Agur, t. i, col. 288.

    1. ITURÉE##

ITURÉE (grec : Troupaïa ; Vulgate : Ituriea), district situé au nord-est de la Palestine et qui forma avec la Trachonitide le territoire de la iétrarchie de Philippe. Luc, iii, 1. Le* nom d’Iturée tire son origine de celui d’Jéthur, l’un des fils d’ismaël. I Par., i, 31. Lors de la conquête de la Terre Promise, la tribu de Ruben, ’qui " s’établit au delà du Jourdain, dut conquérir une partie de son territoire sur les Ituréens. I Par., v, 19. Dans ce passage le mot hébreu Yetûr est traduit dans les Septantepar’Iïoupaïoietdansla Vulgate par Iturœi. L’hébreu etles Septante disent simplement queles Rubénitès firent la guerre à ce peuple et s’emparèrent de son territoire ainsi que du pays de leurs alliés. La Vulgate donne pour motif de la guerre qu’ils avaient porté secours aux Agaréens. La quantité de butin que les Rubénitès firent sur les Ituréens et sur les peuples voisins prouve que ces nations étaient très prospères. Voir Agaréens, t. i, col. 263. L’Iturée resta en la possession de la tribu de Ruben jusqu’à la captivité. Il semble cependant qu’une partie de riturée demeura indépendante, - car Eupolème cite les Ituréens avec les Moabites, lés Ammonites et d’autres nations voisines, parmi les peuples à qui David fit la guerre. Eusèbe, Prsspar. evang., ix, 30, t. xxi, col. 748. Pendant la domination assyrienne, riturée fut occupée par des colonies étrangères amenées par les vainqueurs. En -185 avant J.-C, une partie du pays fut reconquise par Aristobule I er. Ce prince obligea les habitants à embrasser le judaïsme ou à s’exiler. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 3. Depuis cette époque, on trouve fréquemment le nom des Ituréens dans les écrivains anciens, tantôt ils sont nommés avec les Syriens, Pline, H. N., V, xxiii, 31 ; tantôt avec les Arabes. Appien, Bell, civil., v, 7 ; Dion Cassius, lix, 12 ; Strabon, XVI, ii, 18. Les noms des soldats ituréens qu’on rencontre dans les inscriptions latines sont syriens, Corp. inscript, latin., t. iii, n « 4371, etc. Les habitants de ce pays étaient restés à moitié sauvages et se livraient au brigandage. Ils étaient renommés par leur habileté à tirer de’l’arc. Strabon, XVI, ii, 18 ; Cicéron, Philipp., ii, 112 ; Virgile, Georg., il, 448 ; Lucain, Plumai., vii, 230, 514. César employa des auxiliaires ituréens comme archers dans la guerre

d’Afrique. Bell, afr., 20. Marc Antoine en avait parmi ses gardes du corps et s’en servit pour terroriser le Sénat. Cicéron, Philipp., ii, 19. -112 ; xiii, 18. Sous l’empire, des cohortes d’archers ituréens figurèrent dans l’armée romaine. Corp. inscript, latin., t. iii, n »  » 1382, 3446, 3677, 4367, 4368, 4371. et p : 862, 866, 868, 888 ; t. vi, n° 421 ; t. viii, n » 2394, 2395, etc. ; Vopiscus, Vita Aureliani, 11.

Les Ituréens, comme beaucoup de peuples voisins, n’habitèrent pas toujours la même contrée. En effet, au temps de la conquête du pays de Chanaan, ils étaient à l’est de la mer Morte, I Par., v, 19 ; au temps de David, dans le voisinage des Moabites et des Ammonites. Eusèbe, Prsep. evang., ix, 30, t. xxi, col. 748. Les textes qui se rap 188. — Carte de l’Iturée.

portent à la période la plus connue de leur histoire nous lesmontrentdansleLibanou dans son voisinage. Strabon, XVI, ii, 10, place le pays des Ituréens dans les montagnes qui s’élèvent au-dessus de la plaine de Massyas ou Mars j as, plaine située entre le Liban et l’Anti-Liban, et leur donne pour capitale Chalcis ad Libanum. Dans une inscription romaine, Q. /Emilius Secundus dit qu’il fut envoyé par Quirinus(CïRiNus, t. ii, col. 1186) pour combattre les Ituréens dans le Liban. Ephemeris epigraphica, t. IV, 1881, p. 538. Lorsque Pompée s’empara du pays, les Ituréens faisaient partie d’une confédération qui avait pour chef Ptolémée, fils de Mennée, dont le royaume comprenait les montagnes de l’Iturée et la plaine de Massyas. Strabon, XVI, ii, 10 ; Josèphe, Ànt. jud.., XIV, vil, 4 ; Beil. jud., i, ix, 2. Le général romain détruisit les forteresses du Liban, mais il laissa la souveraineté du pays à Ptolémée qui devint vassal de Rome. Appien, Milhrid., 106 ; Josèphe, Ant. jud-, XIV, iii, 2.