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ITALIENNES (VERSIONS) DE LA BIBLE


parmi ses contemporains d’une grande renommée

omme historien, mathématicien, théologue, archéologue,

helléniste et hébraïsant. Il fut professeur d’hébreu i Padoue et à Venise. Il mourut en 1545. V. Negri, Scrittori fioreniini, Ferrare, 1722, p. 490 ; Quélif-Échard, Script, ord. Prsedicatorum, t. ii, p. 124-125. 30n nom ne nous a été conservé que grâce à cette version de la Bible : La Biblia nuovaniente tradotta dalla kebraica venta in lingua thoscana per Mæstro Santi Marmochino fiorentino, Venise, mdxxxviii, in-f". Mais,

i l’on compare la version de Marmochino avec celle de

Brucioli, on est vite convaincu que, loin d’être un outrage original composé directement sur les textes hébreu 3u grec, il n’est qu’un remaniement de l’œuvre de Brucioli, corrigée et retouchée de manière à rendre plus fidèlement la pensée de la Vulgate latine. On explique jinsi comment le P. Marmochino put achever son ouvrage en moins de deux ans, comme il l’affirme. Cette rersion eut une seconde édition en 1545 où 1546. Un » utre frère prêcheur du même couvent à Florence, le ïère Zaccaria, publia en 1536 une version du Nouveau Testament grec, en langue toscane, dépendante aussi de Brucioli ou de Marmochiïio ; elle n’a aucune valeur scientifique : Il N. T. tradotto in lingua Toscanà dàl R. P. Fra Zaccheria, per L. A. Giunti, Venise, 1536, n-8°.

Vers la moitié du xvie siècle, plusieurs versions anonymes du Nouveau Testament parurent à Venise, à Lyon et à Genève, pour servir à la lecture privée ou mblique des protestants italiens réfugiés à l’étranger. Le célèbre littérateur Castelvetro passe pour avoir com)osé vers ce temps-là une version du Nouveau Testanent ; mais nous ne sachons pas qu’elle ait été jamais mprimée. Comba, Storia, t. i, p. 530 ; A. Muratori, Ipere varie de Lodovico Castelvetro, Lyon, 1727, p. 47. Jne autre version du Nouveau Testament, publiée dans

e même temps, est due à un moine bénédictin de Floence, Massimo Teofilo. Il y montra une connaissance

lu grec, telle qu’on n’en pouvait pas alors posséder une neilleure, et son ouvrage est remarquable. Dédiée à r rançois de Médicis, cette version porte cependant des races d’une tendance protestante, particulièrement dans es "notes à la fin du volume ; Cf. Rosenmûller, Hand<uch fur die Literatur der biblischen Kritik und Exewse, Gœttingue, 1800, t. iv. — En 1555, parut à Genève ine version du Nouveau Testament, par Jean-Louis Pasale, qui toutefois se donne comme éditeur et non comme uteur de la traduction : Del N. T. de Jesu Christo nosro Signore ; nuovae fedel traduttione dal testo greco n lingua volgare italiana… fuggendo sempre ogni anae indegna affettazione d’importunie malconvelienti toscanismi, per Giovan Luigi Pascale, mdlv. Cn 1551, Jean François Virginio de Brescia publia à ijon une. Parafrasi sopra le epistole ai Romani, Gaatî ed Ebrei, dédiée à Renée, duchesse de Ferrare. Pluieurs de ces éditions lyonnaises furent publiées par’imprimeur Guillaume Rouille.

Pendant le même xvi » siècle, surtout dans la seconde aoitié, un certain nombre de versions partielles furent mbliées avec ou sans commentaires ; elles n’ont pas de aleur scientifique et religieuse, et offrent rarement [uelque importance littéraire. Il suffira de îles noter ans leur donner plus d’attention. Ces versions avaient our but de satisfaire la piété des fidèles : aussi ce sont n général des traductions du Psautier ou bien des sept’saumes de la pénitence. Je n’ai rencontré, en dehors u Psautier, qu’une version de la Genèse, par Pierre xétin (1539), et deux versions de l’Ecclésiaste, par David e Pomi (Venise, 1571), et par Giovanni Francesco da’orro, jointe au Psautier (Venise, 1536 ( ?), 1548). Une ersion des Évangiles et Épitres des dimanches et fêtes ît publiée en 1578 par Francesco de’Catani da Diacceto, hanoine du Dôme de Florence, mort évêque de Fiesole,

en 1595, et une autre en 1575 par le frère Remigio Nannini, qui traduisit aussi les Psaumes. Les versions des. Psaumes sont assez nombreuses. En 1524, une traductionnouvelle fut publiée par Lodovico Pittorio à Bologne ; par Giovan Francesco da Pozzo, en 1548, à Venise, directement sur l’hébreu ; par Pellegrino Neri, en 1573 ; par B. Mariscotti, en 1573 ; une version anonyme de l’hébreu, , en 1583 ; une autre par le célèbre historien de Florence, Scipione Ammirato ; une autre anonyme en huitains, en 1583 ; en 1584, par David d’Angelico Buonriccio ; par Flaminio Nobili, en 1590 ; par G. C. Pascali, en vers, en 1592 ; et, en 1593, une autre en prose par le célèbre prédicateur Francesco Panigarola. Des sept Psaumes de la pénitence on connaît les versions de Pierre Arétin, en prose ; de Jeronimo Benivieni (1505), en terze rime ; de L. Alamanni, Adimari et Capponi, en vers ; de la célèbre poétesse d’Urbin Laura Battiferra degli Ammannati, en 1564 ; une version en vers par différents auteurs, en 1572 ; une paraphrase par Scipione di Manzano ; enfin, en 1604, une version envers, de MatteoBaccellini, publiée à Paris. 777. version de DiODATi. — D’une famille protestante de Lucques, passée alors à Genève, naquit le 6 juin 1576 Giovanni Diodati, le célèbre traducteur de la Bible. Il s’adonna de bonne heure à l’étude des sciences religieuses et des langues sacrées, et y fit de si grands progrès, que Théodore de Bèze le fit professeur de langue hébraïque, quand il avait à peine 21 ans. Il se mit aussitôt à composer une nouvelle version de la Bible en Italien, et il la publia tout entière, en 1607, avec des notes : La Bibbia, cioè 1 libri del Vecchioe del N. T. nuovaniente traslatati in lingua italiana da Giovanni Diodati di nation luccltese. In Gineva, appresso Gio. di Tornes, mdc. vu. In-f°. Le Nouveau Testament fut réimprimé à Genève en 1608, et en 1665 à Amsterdam. Agrégé comme pasteur, , en 1608, Diodati fut chargé, l’année d’après, de professer la théologie à l’Université même de Genève. U alla quelquefois à Venise et il eut, dit-on, de longs entretiens avec l’historien du Concile de Trente, Paul Sarpi, dans le but d’introduire en Italie une sorte de réforme protestante, comme l’aurait voulu peut-être le célèbre théologien de la République. En 1641, Diodati ajouta à une nouvelle édition de sa version de copieux Commentaires théologiques i La Sacra Bibbia tradotta in lingua italiana, ecommentata da Giovanni Diodati, di nation lucchese. Seconda editione, migliorata ed accresciuta, con Vag~ giunta de sacri Salmi, messi in rime per lo medesimo. Stampata in Geneva per Pietro Chovet, m. dc. xli. Eh 1644, Diodati publia une traduction française de la Bible travaillée sur sa même édition italienne : cette version est d’une médiocre valeur. La Bible de 1641 fut reproduite, en 1744, par le typographe J. D. Mùller, à Leipzig. A Genève, il était en grande considération ; déjà, en 1618, l’Eglise protestante de cette ville l’avait chargé de la représenter au congrès religieux de Dordrecht, où il dicta le texte des délibérations prises par cette fameuse assemblée. Il occupa la chaire de théologie jusqu’à l’âge de 69 ans ; et mourut en 1C49. Sa version est une œuvre remarquable au point de vue scientifique et littéraire. Incontestable est sa compétence pour l’Ancien comme pour le Nouveau Testament, car il connaissait à fond, l’hébreu et le grec, non moins que l’italien et le latin. Il est vrai qu’il ne tient pas compte de la Vulgate ; toutefois, il s’éloigne assez rarement du sens donné par saint Jérôme au texte hébreu, et, quand il le fait, c’est sciemment. Ainsi dans la version du texte grec du Nouveau Testament, il ne s’éloigne de la Vulgate que dansquelques passages d’importance théologique pour les protestants contemporains. Dans les Psaumes naturellement se manifeste une plus grande différence d’avec la Vulgate latine, parce qu’il traduitdirectement sur l’hébreu, , tandis que le latin n’est qu’une simple version dés Septante. En omettant dans sa version quelques livres bibliques, Diodati ne lit que suivre lès idées protestantes