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ISTOB — ITALIENNES (VERSIONS) DE LA BIBLE

IMS

a"n3 tf>N, ’I ! rôftj ce qui voudrait dire a lès hommes de

Tob ». Voilà pourquoi on assimile généralement cette contrée à « la terre de Tôb », dans laquelle s’enfuit Jephté et qui se trouvait également dans la région transjordane. Jud., xi, 3, 5. Voir Tob. Il faut dire cependant que cette opinion a contre elle l’autorité des anciennes versions, qui ont lu’Istôb. De même Josèphe, Ant. jud., VII, VI, 1, tout en voyant ici un nom de roi, n’en donne pas moins’Lmfôo ;. Il semble aussi que, même dans le texte original, il serait plus naturel d’unir les deux mots ; au jh’8 surtout, pourquoi l’auteur sacré, en énumérant les troupes auxiliaires, aurait-il placé’U, « les hommes, » devant le seul mot Tôb, qui vient en troisième lieu, alors qu’il dit simplement, à propos des autres corps d’armée : « Et Aram Soba et Rohob et Maacha ? » On comprend d’ailleurs qu’au ꝟ. 6, la triple répétition de’U ait porté un copiste à séparer ce mot du suivant. Comme Istob et Tob sont des SuaÇ Xeyijisva, les données manquent pour prouver qu’ils ne désignent qu’une seule et même contrée. — On trouve encore aujourd’hui dans l’Adjlùn un endroit appelé lstib ou Khirbet lstib, el-Istib. On l’a identifié avec Thisbé, la patrie du prophète Élie. Ne rappelle-t-il point Tlstob du

livre des Rois ?,

A. Legendre.
    1. ISUHAIA##

ISUHAIA (hébreu : YeSôhâyâh ; Septante : ’IaoWa), un des chefs siméonites, descendants de Séméi, qui, dutemps du roi Ézéchias, s’emparèrent de riches pâturages dans les environs de Gador. I Par., iv, 36. Voir Gador, col. 34.

ITALA. Voir Latines (Anciennes versions) de la Bible.

    1. ITALIE##

ITALIE (grec : ’iTaXiet ; Vulgate : Ilalia), contrée dont Rome était la capitale. 1° Elle n’est pas nommée dans le texte original de l’Ancien Testament. On lit, il est vrai, son nom, trois fois dans la Vulgate, Italia, mais elle emploie ce mot pour désigner d’une manière générale les pays d’Occident, traduisant ainsi improprement l’hébreu Kiptîm (Septante : Kt’TTe£Ïov, Xirret’|i), dansNum., xxiv, 24, et dans Ezech., xxvii, 6, et Thubal (hébreu : Tûbal ; Septante : Wo6éX), dans Is., lxvi, 19. "Voir Céthim 2, h, t. ii, col. 470. — Dans le Nouveau Testament, il est question quatre fois de l’Italie. — 1° Saint Paul rencontra, à Corinthe, Aquila et sa femme Priscille qui venaient « d’Italie », parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Act., xviii, 2. Voir Aquila, t. i, col. 809, et Claude !, t. ii, col. 707-708.— /2° Quand le même Apôlre en eut appelé au tribunal de César, le procurateur Festus le fit embarquer « pour l’Italie ». Act., xxvii, 1. — 3° Pendant le trajet, il changea de vaisseau à Myre et monta sur un navire d’Alexandrie qui se rendait « en Italie ». Act., xxvii, 6. Après un voyage accidenté il débarqua en effet à Pouzzoles, puis il se rendit à Rome en traversant Forum Appii et les Trois Tavernes. Act., xxviii, 13-16. — 4° Dans l’Épitre aux Hébreux, il salue les destinataires de cette lettre « de la part de ceux d’Italie ». Heb., xiii, 24. Voir Hébreux (Épître AUX), t. iii, col. 519. — La cohorte « italique » est nommée dans Act., x, 1. Voir ce mot. — 5° Le nom d’Italie désignait à l’origine le pays situé entre le Tibre et le mont Gargan. Avec lés progrès de la domination romaine il s’étendit à toute la péninsule. Jusqu’en l’an 42, la partie située au nord du Rubicon porta le nom de Gaule Cisalpine. À cette date, cette province fut supprimée par Auguste et l’Italie eut pour frontière les Alpes. " Cet empereur partagea l’Italie en onze régions, non compris la circonscription de la ville de Rome qui fut la douzième. Pline, H. N., iii, 40. Le préfet de la ville avait juridiction sur Rome et sa banlieue, le préfet du. prétoire snr le reste de l’Italie. Il y avait en Italie des colonies juives, notamment à Rome et à Pouzzoles. Cette

dernière ville était en relations permanentes avec Alexandrie. Le commerce y attirait les Juifs d’Egypte et un certain nombre d’entre eux s’y étaient fixés au temps d’Hérode et peut-être auparavant. Josèphe, Ant. jud., XVII, xii, 1 ; Bell, jud., II, vii, 1. Dans d’autres villes italiennes on trouve la trace de colonies juives, mais les inscriptions qui nous les font connaître sont toutes d’époque postérieure aux temps apostoliques. On en rencontre notamment à Brescia, Corpus inscript, latin., t. v, n » 4411 ; à Capoue, Corpus insc. latin., t. x, n° 3905. Sur les Juifs de Rome, voir Rome. Le christianisme avait déjà été prêché en Italie avant l’arrivée de saint Paul, en particulier à Rome au temps de Claude, Rom., i, 8 ; voir Claude 1, t. ii, col. 708 ; cf. Act., ii, 10, et à Pouzzoles, puisque des chrétiens accueillent l’Apôtre dans cette ville. Act., xxviii, 13. Voir Pouzzoles. Cf.E. Schùrer, Geschichte des jùdischen Vulkes im Zeitalter Jesu Christi, 3e édit., in-8°, Leipzig, 1898, t. iii, p. 37 ; Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. franc., t. ix, in-8°, Paris, 1892, p. 1-27.

Ë. Beurlier.

    1. ITALIENNES (VERSIONS) DE LA BIBLE##


ITALIENNES (VERSIONS) DE LA BIBLE. I. La Bible italienne au moyen âge.

L’histoire des traductions italiennes primitives de la Bible, pendant les derniers siècles du moyen âge, est obscure, et il est difficile d’en retracer les origines et le développement. On ne possède pas de renseignements précis sur les premiers traducteurs et sur l’époque où ils vivaient. Nous sommes en face d’un problème semblable à celui des origines de la Vulgate latine avant saint Jérôme ; nous ne pouvons avoir quelques renseignements qu’en étudiant les manuscrits parvenus jusqu’à nous. On peut voir l’excellent travail de Samuel Berger sur La Bible italienne au moyen âge, dans la Romania, t. xxiii (1894), p. 358-431. Ses recherches originales et sûres nous ont ouvert la voie pour cette étude. Le premier essai critique d’une histoire de la Bible italienne au moyen âge avait été esquissé au xviii » siècle par le P. 1. Le Long, dans sa Bibliotheca sacra, Paris, 1723, t. i, p. 353.

i. description des manvscrits. — 1° Le plus grand nombre d’entre eux contient différentes parties du Nouveau Testament, particulièrement des Évangiles. Ce sont quelquefois des extraits historiques sur la vie de Jésus, Magliabechiana, cl. xl, 41, ꝟ. 3-14 (xiv s.), choisis et coordonnés de manière à faire une Harmonie évangéligue, une histoire de Jésus-Christ tirée du texte des Évangiles, commençant par saint Matthieu, Magl., Conv. soppr-, C. 3, 172 ; par saint Luc, Riccardiana 1749 ; plus souvent par saint Jean, Laurenziana, pl. xxvii, 8, Rico. 1356 et 2335, tous du xive siècle. D’autres Harmonies appartiennent au xv 8 siècle : Laur., pl. xxvii, 14 (1427) ; pi. xxvii, 12 ; Magl., Conv, soppr., I iv, 9 ; Riccard. 1304 et 1354. Ces Harmonies sont le résultat d’une fusion, plus ou moins habile, des textes évangéliques lus au peuple pendant la messe des dimanches et des fêtes de l’année. En effet, plusieurs mss. n’ont que les Évangiles des dimanches et fêtes, ordinairement disposés dans l’ordre suivi par l’Église romaine, d’autres fois remaniés de façon à commencer par l’Évangile de saint Jean ou par les généalogies de saint Luc et de saint Matthieu et ne différant pas trop des Harmonies. Magl., Pal. 3 (xiv » s.) ; Ricc. 1657 (a. 1410) ont les seuls Évangiles des dimanches et fêtes ; Marciana, I ital. 80 (xiv s., xiii ?), Ricc. 1400 (a. 1463), Laur., pl. xxvii, 11 (a. 1475), Ashburn. 519 (a. 1481) et 1250 (a. 1483), Magl., Conv. soppr., F. 5, 178 (xv s.) ont aussi les textes ecclésiastiques des Épitres ; et Laur., pl. lxxxix, sup. 14 (a. 1474) même des Prophéties ; dans quelques manuscrits du xv siècle les textes évangéliques sont suivis par le commentaire, célèbre au moyen âge, du frère Simone da Cascia. Par exemple, Magl., Conv. soppr., E. i, 1336 ; Laur., Ashb. 730, Ashb. 545, Gadd. 121 (a. 1431). Enfin.