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ISRAËL (PEUPLE ET ROYAUME D’)


706 ; Alcime, ïbid., col. 338-340 ; Bacchides, ibid., col. 1373-1374 ; Alexandre I er Balas, ibid., col. 348- » }50 Béhétrius I er Soter, t. ii, col. 1358-1362 ; Démétrius II Nicator, ibid., col. 1362-1364. la seconde année de son administration comme ethnarque et comme grandprêtre, Simon, le dernier des Machabées, vit sa double dignité proclamée, par le peuple, héréditaire dans sa famille. Son fils, Jean Hyrcan, lui succéda, en effet, dans le gouvernement du pays. Malheureusement, la dynastie des princes asmonéens ne demeura pas fidèle’à l’esprit religieux qui l’avait élevée sur le trône ; elle devint peu à peu le jouet des partis politiques et des’sectes religieuses qui divisèrent de plus en plus profondément le peuple juif. Alexandre Jannée fut l’ennemi mortel des Pharisiens, qu’Alexandre, sa veuve, favorisa pendant les neuf années de sa régence. L’Iduméen Antipater, qu’Alexandre Jannée avait nommé gouverneur de l’Idumée, s’immisça habilement dans les luttes d’Aristobule et d’Hyrcan, et fit décider par Pompée que le trône devait revenir à Hyrcan, qui fut confirmé dans sa dignité de grand-prêtre et de prince, mais sans le titre de roi et sous la suzeraineté de Rome. Cette intervention des Romains dans les affaires juives amena en peu d’années la perte de l’autonomie d’Israël.’5° Antipater fit nommer par César ses deux fils, Phasaël et Hérode, gouverneurs, le premier de Jérusalem, et le second de Galilée. Celui-ci, ambitieux et fourbe comme son père, réussit, en l’an 40, à se faire désigner par les Romains roi des Juifs. Il lui fallut trois années de lutte et le concours des armées romaines pour faire reconnaître sa dignité royale. Ce roi étranger entreprit la reconstruction du temple de Jérusalem. Voir Hérode le Grand, col. 641. C’est dans les derniers mois de son règne que naquit le Messie, prédit par les prophètes d’Israël comme le sauveur du monde. Par son testament, qu’Auguste ratifia en partie, Hérode avait partagé la Palestine entre ses trois fils. Archélaûs eut la Judée proprement dite, la Samarie et l’Idumée ; mais au Bout de dix ans, il fut exilé à Vienne en Gaule. Voir t. j, col. 927, 928. Son ethnarchie devint alors province romaine et fut gouvernée par un procurateur. Voir Procurateur. Cet événement marque la fin de l’autonomie d’Israël. Philippe, frère d’Archélaûs, fut tétrarque de l’Iturie et de la Trachonitide jusqu’en l’an 34 de l’ère chrétienne. À sa mort, sa tétrarchie fut annexée à la province de Syrie. Voir Hérode Philippe II, col. 649. Hérode, surnommé Antipas, fut tétrarque de la Galilée. Il mourut exilé dans les Gaules, après avoir été dépouillé de sa tétrarchie par Caligula. Voir Hérode Antipas, col. 647. Cet empereur, à son avènement, avait nommé Agrippa I er, frère d’Hérodiade, roi de Judée ; il lui donna encore la tétrarchie d’Antipas. À la mort d’Agrippa, en 44, la Judée redevint province romaine et fut de nouveau gouvernée par des procurateurs. Des révoltes éclatèrent, excitées par de faux messies. Agrippa II fut nommé roi, mais il n’eut que l’ombre du pouvoir et ne posséda aucune autorité. En 66, l’insurrection s’organisa à Jérusalem. Vespasien qui avait commencé la guerre, en qualité de légat impérial de Syrie, chargea son fils Titus de la poursuivre, lorsqu’il fut proclamé empereur. Après un terrible siège de plusieurs mois, la ville de Jérusalem fut prise et détruite par l’incendie, en l’an 70. Voir Jérusalem. Israël cessa d’être un peuple et ne recouvra plus jamais son autonomie politique. Sans temple, sans sacerdoce et sans sacrifice, il ne garda plus que l’ombre de son ancien culte. Il avait, d’ailleurs, rempli sa mission ; il avait conservé dans le monde la notion et l’adoration du vrai Dieu. Le Messie, qu’il devait préparer, était sorti de son sein et avait fondé une nouvelle société religieuse pour remplacer l’ancienne. Il était venu parmi les siens, et les siens ne l’avaient pas reçu. Joa., i, 11. Il avait prêché le salut aux Juifs, et quelques-ans seulement avaient prêté l’oreille à ses

enseignements. La nation l’avait fait mourir et s’était révoltée, une fois de plus, contre son Dieu. Un vin nouveau coulait pour l’humanité ; la vieille outre, usée, était mise hors de service..

Bibliographie. — 1° Ouvrages catholiques : Sulpice Sévère, Ckronic., 1-n, 27, t. xx, col. 95-144 ; S. Augustin, De eivilate Dei, xvi-xviii, t. Xli, col. 475-620 ; Pierre Comestor, Historia scholaslica, t. cxCvm, col. 1090-1538 ; Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, 1681, souvent réédité à part ou dans les œuvres complètes ; Calmet, Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament et des Juifs, 2 in-4°, Paris, 1718 ; voir t. ii, col. 74 ; Berruyer, Histoire du peuple de Dieu, Paris, 1728 ; ^oir t. i, col. 1627-1629 ; Noël Alexandre, Historia ecclesiastica, Paris, 1699 (le premier volume est consacré à l’histoire de l’Ancien Testament) ; voir t. i, col. 352 ; Stolberg, Gesckickte der Religion Jesu Christi, Hambourg, 1806, les quatre premiers volumes traitent de l’histoire sainte ; Krafft, Heilige Geschichte, 3 vol., Schaffhouse, 1854-1858 ; Rohrbacher, Histoire universelle de l’Église catholique, t. i, Nancy, 1842 ; Haneberg, Geschichte der gôttliche Offenbarung, 4e édit., Ratisbonne, 1876 ; trad. franc.- par Goschler, 2 in-8°, Paris, 1856 ; Danko, Historia revelationis divines. V. T., Vienne, 1862 ; Schuster, Handbuch zur biblisclie Geschichte, 1862, 4e édit., 1886 ; Zschokke, Historia sacra Antiqui Testamenti, Vienne, 1872 ; Lenormant-Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., t. vi, Paris, 1888, p. 103-333 ; Pelt, Histoire de l’Ancien Testament, 2 in-12, Paris, 1897. — 2° Ouvrages protestants : Usher, Annales V. et N. T., Londres, 1650-1654 ; Buddeus, Historia ecclesiastica V.T., Halle, 1715 ; H. Prideaux, The Oldand New Testament connected in the kislory of the Jews and neighbouring nations, 2 in-f°, Londres, 1716-1718 ; S. Shukford, The sacred and propliane hist. of the world connected, 2 in-8°. Londres, 1727-1728 ; K. G. Lange, Versuch einer Harmonie der heiligen und Profanscribenten in der Geschichte derWelt, d in-4°, Bayreuth, 1778-1780 ; Spanheim, 17t8t. eccl.ab condito Adamo usque ad tevum christ., Leyde, 1701 ; Basnage, Histoire du V. et du N. T, , 4 in-12, Genève, 1708 ; Hess, Geschichte der Israe’liten von den Zeiten Jesu, Zurich, 1776-1788 ; Kurtz, Lehrbuch der heiligen Gesch., Kœnigsberg, 1843, 13e édit., 1874 ; Id., Geschichte des Allen Bundes, Berlin, 1848, 3e édit., 1864. — 3° Ouvrages rationalistes : Ewald, Geschichte des Volkes Israël, 3 vol., Gœttingue, 1843-1852, 3e édit., 7 in-8°, 1864-1868 ; Bertheau, Zur Geschichte der Isræliten, Gœttingue, 1842 ; von Lengerke, Kenaan, Volks und Religionsgeschichle Isræls, t. i, Kœnigsberg, 1844 ; Eisenlohr, Dos Volk Israël unter der Herrschaft der Kônige, Leipzjg, 1855-1856 ; Menzel, Slaats-und Religionsgeschichte der Kônigreiche Israël und Juda, Breslau, 1853 ; Hasse, Geschichte des Alten Bundes, Leipzig, 1863 ; Weber et Holtzmann, Geschichte des Volkes Israël, 2 in-8°, Leipzig, 1867 ; Hitzig, Geschichte des Volkes Israël, Leipzig, 1869 ; Kuenen, De godsdienst van Israël tôt den ondergang vandenjoods clienstaat, Harlem, 1869-1870 ; Hengstenberg, Geschichte des Reiclies Gottes unter dem Alten Bunde, 3 in-8°, Berlin, 1869-1871 ; Kôhler, Lehrbuch der biblischen Geschichte A. T., Erlangen, 1875-1893 ; Seinecke, Geschickte des Volkes Israël, ^ in-8°, Gœttingue, 1876-1884 ; Wellhausen, Geschichte Isræls, Berlin, 1878 ; Id., Isrælitiscke und jùdische Geschichte, Berlin, 1894 ; Stade, Geschichte des Volkes Israël, 2 in-8°, Berlin, 1887 ; Renan, Histoire du peuple d’Israël, 5 in-8°, Paris, 18871893 ; Kittel, Geschichte der Hebrâer, 2 in-8°, Gotha, 1888-1892 ; Winckler, Geschichte Isræls, 1895 ; Klostermann, Geschichte des Volkes Israël, Munich, 1896 ; E. Montet, Histoire du peuple d’Israël, 2e édit., Genève, 1896 ; Piepenbring, Histoire du peuple d’Israël, Strasbourg, 1898 ; Cornill, Geschichte des Volkes Israël von denàlteslen Zeiten bis zur Zerslôrung Jérusalem durch