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GALGALA — GALILÉE

TV Reg., ii, 1 ; ii, 38. Voir Galgaia 2. C’est cette dernière qui est mentionnée dans le Deutéronome, . XI, 30. Galgala dont parle le premier livre des Machabées, IX, 2, ne saurait être celle de la plaine du Jourdain. Voir

Galgal t.

A. Legendre.

2. GALOALAf ville dont il est question dans l’histoire d’Élie et d’Elisée. IV Reg., ii, 1 ; nr, 38. « Lorsque le Seigneur voulut enlever Élie au ciel au moyen d’un tourbillon, il arriva qu’Élie et Elisée venaient de Galgala. Et Élie dit à Elisée : Restez ici, car le Seigneur m’a envoyé jusqu’à Béthel. Elisée lui répondit : Vive le Seigneur, et vive votre âme, je ne vous abandonnerai point. Et ils descendirent (hébreu : yêredû) à Béthel. » IV Reg., ii, 1, 2. On voit tout de suite qu’il ne peut s’agir ici de Galgala ou Tell-Djeldjul de la plaine du Jourdain. Pour aller de ce point, situé au-dessous du niveau de la Méditerranée, à Béthel ou Beitin, qui est à une altitude de 881 mètres, il fallait beaucoup monter. Mais on trouve, au nord de cette dernière localité, un village dont le nom et la position répondent bien aux exigences du texte sacré. C’est Djiîdjilia, bourg de 200 habitants, sur une haute colline, escarpée de trois côtés, avec plusieurs citernes creusées dans le roc et une source jaillissant de dessous un rocher. Cf. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 167. En réalité, il est moins élevé (altitude, 744 mètres) que Beitin, mais quand on vient des hauteurs qui dominent le grand ouadi el-Djïb, qu’il faut traverser pour aller à Béthel, on a l’impression de descendre vers ce point. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t. ii, p. 290. D’ailleurs, l’Écriture dit simplement que les deux prophètes étaient sur le chemin de Galgala à Béthel. Voir la _ carte de la tribu d’ÉPHRAiM, t. ii, col. 1876. C’est là qu’Elisée opéra un de ses miracles en rendant douces et mangeables des herbes amères. IV Reg., iv, 38-41. Voir Coloquinte, t. ii, col. 859. D’après les premiers mots du ꝟ. 38 : « Et ÉJisée retourna à Galgala, » on peut croire qu’il y résidait habituellement avec ses disciples ou les fils des prophètes. — On admet généralement que Djiîdjilia représente aussi la Galgala de Deut., xi, 30, citée pour déterminer la position des monts Hébal et Garizim. — Faut-il y reconnaître également celle qui est mentionnée I Mach., ix, 2 ? On ne sait au juste. Il est plus probable qu’il s’agit là de Galgal, Jos., xil, 23, aujourd’hui Djeldjuliyéh.

Voir Galgal t.

A. Legendre.

1. GALILÉE (hébreu : Gàlil, Jos., xx, 7 ; xxi, 32,

I Par., vi, 76 ; avec l’article, hag-Gâlil, III Reg., ix, 11 ; hag-Gdlildh, IV Reg, , xv, 29 ; à l’état construit, Gelil hag-gôyim, Is., IX, 1 ; Septante et Nouveau Testament : il ra.yu.ala), province septentrionale de la Palestine, célèbre surtout dans les Évangiles.

I. Nom.

Ce nom, qui devait briller d’un si vif éclat dans l’histoire du christianisme, ne se trouve que six fois en hébreu, et encore avec une signification restreinte.

II se rattache à la racine gdlal, « rouler, » d’où le sens dérivé de « cercle » ou « région, district ». Le féminin gelildh, pluriel gelîlôf, est, dans plusieurs passages de la Bible, employé pour désigner certaines parties de la plaine maritime et de la vallée du Jourdain ; ainsi l’expression gelilôf hap-Pelièfim, Jos., xiii, 2, ou gélilôt Peléséf, Joël, iii, 4, indique c le pays des Philistins ». C’est pour cela que la Vulgate a, faussement du reste, traduit Jos., xiii, 2, par Galilœa, Pkilistiim, tandis que les Septante ont mis plus justement opta $uXt<mE ! n. Cf. C. Vercellone, VarUe lectitmes Vulgatse latinse, Rome, 1864, t ii, p. 31. De même gelilôf hay-Yardên, Jos., xxii, 10, correspond à ce que l’Écriture appelle ailleurs, Gen., xiii, 10, etc., kikkar hay-Yardên, « le cercle du Jourdain, » ou la partie du Ghôr qui avoisine son embouchure dans la mer Morte. C’est la même contrée qu’il faut voir dans Vhag-Gelîlâh haq-qadntfmàh, ou

f cercle, district oriental » d’Ézéch., xlvii, 8, au lieu de la « Galilée orientale », t ; roXiiaia-f) itpdç àvgrroXixç, des Septante. Lé mot gâlîl, appliqué à une portion du pays qui tut plus tard la Galilée, apparaît pour la première fois dans l’Ancien Testament à propos d’une ville de refuge, Cédés de Nephthali, appelée QédéS bag-Gâlîl ; Septante : K<x8t)< tv tt| TaXiXaU, Jos., xx, 7 ; xxi, 32 ; I Par., VI, 76, et qui, située au nord-ouest du lac Mérom, a subsisté jusqu’à nos jours sous le même nom de Qadès. La « terre de Galilée », en hébreu’ère ? hag-Gâlil, désigne ensuite, III Reg., IX, 11, le district septentrional de la Palestine qui renfermait les vingt villes données par Salomon à Hiram, roi de Tyr. C’est le même territoire, voisin de la Phénicie, que représente Vhag-Gdlï-Idh, IV Reg., xv, 29, distinguée de « la terre de Nephthali », et soumise par Théglathphalasar. Enfin, comme cette contrée du nord était habitée par une multitude de gentils, Isaïe, ix, 1, l’appelle Gelil hag-gôyim, « la Galilée des nations. »

II. Géographie.

1° Limites, divisions. — Les auteurs hébreux, on le voit, nous éclairent peu sur l’origine du nom de Galilée. Appliqué d’abord à la région septentrionale de la Terre Sainte, il s’étendait, au temps d’Isaïe, jusqu’aux bords du lac de Tibériade. Il finit, plus tard, par désigner tout le massif montagneux situé entre le Jourdain et la Méditerranée, auquel s’adjoignit même la plaine d’Esdrelon. L’Ancien Testament ne nous donne néanmoins aucun renseignement positif ni sur l’époque à laquelle la Galilée devint une province distincte ni sur son étendue. Le livre de Tobie, I, 1, nous parle de la « haute Galilée » (Codex Sinaiticus, h tîj « vu raXeiXasa ; Vulgate : in superioribus Galilxse) ; de’même celui de Judith, I, 8, qui distingue en même temps cette contrée de « la grande plaine d’Esdrelon », rr)v ôfvio TaluXalM xa ! to niya iteSfov’Ecrp^ji (la Vulgate a supprimé la conjonction), À l’époque des Machabées, la province nous apparaît distincte de la Samarie et de la Judée, I Mach., x, 30, ne comprenant ni la plaine de Jezraël, ni le territoire de Ptolémaïde. I Mach., xii, 47, 49.

A l’époque de Notre-Seigneur, la Galilée formait une des trois grandes divisions de la Palestine, à l’ouest du Jourdain. Lucl, xvii, 11 ; Act., ix, 31. (Voir la carte.) Elle renfermait le territoire des anciennes tribus d’Aser, de Nephthali, de Zabulon et d’Issachar. Josèphe, Bell.jud., III, iii, 1, nous la décrit en ces termes, avec ses deux parties et leurs limites : « Il y a, dit-il, deux Galilées, l’une haute et l’autre basse ; la Phénicie et la Syrie les environnent. Au couchant, elles ont pour limites les frontières du territoire de Ptolémaïde et le Carmel, montagne appartenant autrefois aux Galiléens et maintenant aux Tyriens ; au midi, la Samarie et Scythopolis (Béisdn), jusqu’aux rives du Jourdain ; à l’orient, l’Hippène et la Gadaritide, ainsi que la Gaulanitide et les frontières du royaume d’Agrippa ; au nord enfin, Tyr et toute la région des Tyriens. La Galilée inférieure se développe en longueur depuis Tibériade jusqu’à Chabulon (XceêquXûv, peut-être Kabul, au sud-est d’Akka ou Saint-Jean d’Acre ; d’autres lisent ZaêouXùv, peut-être’Abilin, un peu plus bas), qu’avoisine sur la côte Ptolémaïde ; et, en largeur, depuis le bourg de Xaloth (Iksâl), situé dans la Grande Plaine (Esdrelon), jusqu’à Bersabé (inconnue), où commence la Galilée supérieure. Celle-ci s’étend de là en largeur jusqu’à Baca, qui la sépare du pays des Tyriens, et en longueur depuis Thella (Et-Téleil, sur le lac Mérom), bourg voisin du Jourdain, jusqu’à Méroth. » Plus loin, III, iii, 4, le même historien donné comme limite méridionale à la Galilée, non plus Xaloth, mais Ginsea, aujourd’hui Djénîn, au sud de la plaine d’Esdrelon ; c’est là, en effet, dit-il, que a commençait la Samarie, située entre la Judée et la Galilée ». Les Talmuds déterminent de la même façon la frontière de ce côté, en la plaçant à Eefar’Outheni (Kefr Qud ou Kefr Adan), à l’ouest de Djénîn. Mais, s’occupant de la Palestine au point de