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ISAIE (LE LIVRE D’)

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Is., xi, 12. …… Joa., xii, 37-38 ; I Pet., ii, 7 9.

Is., l, 6 Matth., xxvi, 67-68.

Is., lui, 12 Marc., xv, 7-11.

Is., lui, 9.. Matth., xxvii, 57 ; Joa., xx, 14.

Is., xi, ’10. Luc, ii, 24 ; Joa., iii, 14-15.

Is., xlix, 18 I Tim., ii, 4-7.

Is., liv, 12-13 Matth., xix, 28.

Is., Lin Joa., xvi, 33.

II. BXAMBN BT DISCUSSION DE QUELQUES PROPHÉTIES

MBSSIA.NIQUBS D’isaie — 1° La prophétie d’Emmanuel.

— L’école rationaliste nie le caractère messianique de cette prophétie. On va jusqu’à dire qu’en adoptant une interprétation messianique les chrétiens se laissèrent influencer par le judaïsme de la dernière époque qui voyait dans tous les prophètes la manifestation de la fin des temps. Marti, Jesaja, p. 76 ; cf. aussi Giesebrecht, Die Immanuelweissagung, dans les Theol. Studien und Kritiken, 1888, p. 217-264 ; Budde, Ueber das 7 Cap. des Bûches Jesaja, dans les Études archéologiques dédiées à C. Leemans, p. 121-126 ; F. C. Porter, À suggestion regarding Isaiah’s Immanuel, dans le Journal of biblical literature, 1895, p. 19-36 ; Cheyne, Récent Study of Isaaiah, dans le Journal of biblical literature, 1897, p. 131-135. — L’interprétation rationaliste n’est pas admissible ; il s’agit bien là d’une prophétie messianique.

— A)’Almâli. On dit que ce mot ne signifie pas une vierge proprement dite, qui s’appelle en hébreu befûlâh, mais une jeune fille nubile. — Le mot’Almdh dans Is., vil, 14, indique une vierge proprement dite. Voir t. i, col. 390-397. — B) Emmanuel. On a prétendu aussi qu’Emmanuel est ou un fils d’Achaz, ou Ézéchias ; cette interprétation est fausse ; Emmanuel est le Messie, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voir t. ii, ’<col. 1732-1734.

2° Le serviteur de Jéhovah, XLH-XLlli. — Les critiques rationalistes qui n’admettent pas que le serviteur de Jéhovah soit le Messie, ont inventé une foule d’hypothèses : certains ont prétendu que le serviteur de Jéhovah est le peuple d’Israël lui-même ; ainsi parmi les Juifs : Abenesra, Jarchi, Kimchi, Abarbanel, Salomon ben Maloch, Isaac ben Abraham ; parmi les chrétiens : Doëderlein, Schuster, Eichhorn, Telge, Rôsenmûller, Hendewerk, Hitzig, Kœster, Marti, Jesajah, p. 285. Ewald et Beck soutinrent qu’il s’agit du peuple d"Israël tel qu’il devrait être selon les desseins de Dieu. Paulus, Thenius, Maurer, Ammon, von Coelln, Seinecke n’y ont vu que la meilleure partie du peuple d’Israël. Pour de Wette, Winer, Schenkel, c’est le « noyau aristocratique ». Augusti propose uneautre explication ; dans cette prophétie, il est question d’un personnage frappé par Dieu, qui est presque lépreux ; Azarias, fils d’Amasias, est frappé de lèpre ; cf. IV Reg., xv, 5 ; II Par., xxvi, 21 ; Isaïe, dans cette élégie, ehante l’expiation de tout le peuple faite dans la personne d’Azarias. Konynenburg, Bahrdt pensent qu’il s’a.git du roi Ézéchias. Staùdlia a opiné pour Isaïe lui-même qui, d’après la tradition, mourut d’une mort violente. Saadia et Grotius tiennent pour Jérémie qui fut en butte aux persécutions ; Knabenbauer, In Is., t. ii, p. 331-333.

A) Le serviteur de Dieu est le Messie. — o) Tous les détails de cette prophétie se sont accomplis à la lettre en Notre-Seigneur Jésus-Christ ; voir IV, .iii, 5°, 6°, col. 954 ;

— b) Les Pères de l’Église ont appliqué cette prophétie à Notre-Seigneur ; pour les nombreux témoiignages des Pères, voir Kilber, Analysis biblica, édit.

Tailhan, 1. 1, p. 383-385 dans les notes. — c) Le Targum chaldéen, attribué à Jonathan ben Uziel, a aussi interprété cette prophétie du Messie. In ls., lii, 13, il s’exprime ainsi : t Voici que mon serviteur le Messie, mâSiah, prospérera, sera exalté, croîtra et sera fortifié. » Les Juifs postérieurs ont reconnu eux-mêmes l’interpré.tation messianique donnée par le Targum. Cf. Weber,

System der altsyrjtgogalen palâstin. Théologie, Leipzig, 1880, p. 344-347 ; Galatin, De arcanis catholicm veritatis, Bâle, 1550. — d) La critique interne confirme catte interprétation. Dans Is. xi, 1-11, il s’agit du Messie ; les rationalistes eux-mêmes et les Juifs. contemporains le reconnaissent. Cf. Hamburger, Realencyclopàdie fur Bibelund Talmud, Strelitz, 1884, t. i, p. 748. Or le serviteur de Jéhovah est décrit sous les mêmes couleurs et quelquefois avec les mêmes expressions que celui dont il est question dans Is., xi, 1-11, comme on peut le voir, xi, 1 et lui, 2 (rameau) ; xi, 2, et xlii, 1 ; xi, 3, et xlii, 3 ; xi, 4, et xlii, 1 ; xl, 10, et xlii, 6 ; xi, 10, et xlii, 4 ; xi, 11, et xlii, 7. Cf. Knabenbauer, In Is., t. ii, p. 325-331.

B) Objections. — a) Dans Is., xli, 8, le serviteur de Dieu, c’est Israël ; il faut donc conclure que cette application se continue. — Réponse. Il n’y a pas de parité entre les deux passages ; Is., xli, 8, Israël est nommé par son propre nom, tandis que, xlii, 1-9, il n’est jamais nommé ; de plus, xlii, 1, l’expression « serviteur » s’applique à un individu, et les caractères de cet individu sont tellement déterminés, précis, qu’il est impossible d’y voir un être collectif comme l’est un peuple. — 6) L’Ancien Testament n « connut ni ne put connaître le Messie souffrant. — Réponse. Cette objection est une simple pétition de principe ; elle suppose ce qu’il faudrait prouver ; c’est toujours la même préoccupation : l’impossibilité des prophéties claires et précises ; en vertu de ce principe il faudrait rejeter de l’Ancien Testament toute prophétie messianique. — c) Un Messie souffrant n’aurait apporté ni consolation, ni espérance, mais plutôt le contraire. — Réponse. Isaïe ne décrit pas seulement les souffrances du Messie, mais aussi son exaltation, sa gloire, et la félicité de ceux qui le suivront ; cf. Is., lii, 13 ; lui, 10-12 ; xlii, 6 ; xlix, 6 ; liv ; de plus les souffrances du Messie ne sont pas un motif de désespoir et de découragement, mais produisent plutôt les sentiments contraires. Cf. II Cor., viii, 9 ; Jac, v, 11 ; I Pet., II, 21-25. — d) Nulle part ailleurs dans l’Ancien Testament, on ne nous représente le Messie souffrant et humilié. — Réponse. Cette affirmation serait-elle vraie, on n’en pourrait tirer aucune conséquence contre les prophéties d’Isaïe, mais elle est inexacte ; les souffrances du Messie sont décrites dans d’autres livres de l’Ancien Testament ; qu’il nous suffise de citer : Ps. xxi ; Zach., ix, 9 ; xi, 12 ; xii, 10 ; xiii, 7 ; l’obscurité de son origine est aussi annoncée dans Mich., v, 1-2. — e) Le Messie" n’est jamais appelé le « serviteur de Dieu ». — Réponse. Cette appellation équivaut à itaïç du Nouveau Testament ; Matth., xii, 18 ; Act., iii, 13, 26 ; iv, 27, 30 ; de fait les Septante ont traduit sen<us par itaï « . Is., xlii, 1 ; xliii, 10 ; xlix, 6 ; l, 10 ; lii, 13. — f) Plusieurs de ces choses ne se sont jamais accomplies en Jésus. Ainsi il n’a jamais " ouvert lés prisons, ni annoncé le retour de l’exil, Is., xlii, 7 ; lxxi, 5, 9 ; lxi, 1-3 ; jamais les rois ne lui ont rendu hommage, Is., xlix, 7 ; jamais Jésus n’a rétabli et restitué les héritages dissipés et la terre dévastée, Is., xlix, 8 ; jamais il n’a partagé de dépouilles et de proie entre les siens. Is., lui, 12. — Réponse. Pour se convaincre de la futilité d’une semblable objection, il suffit de lire le Nouveau Testament, qui nous explique ce qu’est le royaume messianique. Cf. Knabenbauer, In Is., t. ii, p. 335-338.

3° Prophétie sur Cyrus, xliv, 28 ; xlv, 1-13. — Dans cet oracle, Cyrus, au témoignage de presque tous les Pères, est la figure du Messie ; il est facile de s’en convaincre par l’examen du texte : a) Lui aussi est appelé « Messie », tnàèîah, xlv, 1 ; — 6) il remplira les mêmes offices que le Messie : il est suscité pour rétablir la justice’, xlv, 13 ; — il est, comme le Messie, le pasteur de Dieu, xliv, 28 ; cf. Is., xl, 11 ; Ezech., xxxiv, 23 ; xxxvii, 24 ; Ps.. xxi, 1 ; lxvi, 20 ; — comme le Messie, il accomplira la volonté de Dieu, xi.iv, 28 ;. cf. Is., lui, 10 ; — comme le