Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée

m

GALGAL — GALGALA

84

, .Gen., xiv, 1. 'D’après certains manuscrits grecs, qui donnent îj raXtXaCw, on pourrait croire que les traducteurs ont lu Gdlîl au lieu de Gilgâl. Quelques auteurs pensent que c’est la leçon probable. Cf. F. Buhl, Geographie des alten Palâstina, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 213. Mais les autres versions anciennes, chaldaîque, syriaque et arabe, sont d’accord pour confirmer le texte actuel et la leçon de la Vulgate, — Où se trouvait cette ville royale de Galgal ? Pans la liste de Josué, xii, 9-24, elle appartient à la confédération du nord, ꝟ. 18-24, mais à la contrée méridionale de ce second groupe. Elle est, en effet, mentionnée entre Dor, aujourd’hui Tantura, sur les bords de la Méditerranée, au-dessous du Carmel, et Thersa ou Talluzah, au nord-est de Naplouse. Or, on trouve plus bas, au sud-est de Kefr Saba, un village dont le nom, A^Jj-^A-s., Djeldjuliyéh, répond exactement à la forme hébraïque hih}, Gilgâl, Cf.

G. Kampffmeyer, Alte Namen iiii, hêutigen Palâstina, dans la Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins, t. xvi, 1893, p. 32. Il représente également bien le bourg de Galgulis, xû|Av) raX-rovXiî, qu’Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica, 1870, p. 127, 245, signalaient de leur temps comme identique à « Gelgel, TeX^éX, que prit Josué ». Ils le placent à six milles (près de neuf kilomètres) au nord d’Antipatris. Si l’on reconnaît cette dernière ville dans Medjdel Yabu, la distance de Djeldjouliyéh est parfaitement exacte. Si on l’identifie avec Qala'àt Bas el-'Aïn, la distance étant insuffisante, quelques auteurs cherchent Galgal à Qalqîliyéh, A^LJLLS, éloigné d’environ dix kilomètres. Si l’on veut enfin la voir dans Kefr Saba, Djeldjouliyéh étant au sud n’est plus dans la position voulue, et Qalqîliyéh est trop près. Voir Antipatris, 1. 1, col. 706, et la carte d'ÉPHRAïM, t. ii, col. 1876. L’emplacement de Galgal dépend donc en somme de celui d’Antipatris, et le choix est entre deux localités assez voisines. — Qalqiliyéh est un village de 1200 habitants, situé sur une colline assez basse, et dont les maisons sont bâties en pisé ou avec de menus matériaux. Djeldjouliyéh, avec 600 âmes, se trouve dans la plaine, sur un faible monticule. Les maisons en sont très grossièrement bâties ; des vestiges de constructions antiques sont épars sur divers points. On voit, au bas du monticule, les restes d’un beau khan, formant un rectangle, avec une cour au centre et des galeries voûtées alentour. — Avec bon nombre d’auteurs, et en particulier V. Guérin, qui a longuement discuté la position d’Antipatris, Samariêj t. ii, p. 356-369, nous regardons Djeldjouliyéh comme le site probable de Galgal. Cette idenr tificatiôn est acceptée par Robinson, Biblical Besearches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 243 ; Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 316 ; W. M. Thomson, The Land and the Booh, Londres, 1881, t. i, p. 51 ; et les explorateurs anglais, Surveyof Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 288 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 73. — Il est possible que Djeldjuliyéh représente aussi la Galgala dont parle le premier livre des Machabées, lx, 2. Il y est dit que l’armée syrienne, envoyée en Judée par Démétrius pour venger la défaite de Nicanor, alla « par la route qui mène à Galgala ». Cette expression semble indiquer que le chemin suivi fut une voie stratégique, comme celle qui allait d’Egypte à Damas, en passant par la plaine de Saron, où se trouve Djeldjouliyéh. C’est d’ailleurs par la plaine maritime qu’avaient eu lieu les invasions syriennes précédentes. Cf. I Mach., iii, 16, 40 ; iv, 29. Voilà pourquoi l’on y place plus généralement Galgala, de préférence à Djildjilia des montagnes d'Éphraïm, et à Tell Djeldjoul de la plaine du Jourdain. Quelques critiques, pour couper court à la difficulté, supposent qu’il y avait primitivement dans le texte < Galilxa » ou

< Galaad », . au lieu de « Galgala ». C’est une simple conjecture. Cf. Keil, Commentar ûber die Bâchei' der Makkabâer, Leipzig, 1875, p. 148. A. Legendrje.

2. GALGAL (hébreu : Bê( hag-Gilgâl ; omis Septante ; dans les Vulgate : domus Galgal), une des villes qui envoyèrent des chantres à Jérusalem pour la consécration solennelle des murailles rebâties après la captivité. II Esd., xii, 28, 29. Elle est mentionnée avec Géba, aujourd’hui Djéba', et Azmaveth, Hizméh, toutes deux appartenant à la tribu de Benjamin et situées au nord-est de la ville sainte. Avec elles, elle est placée « dans le cercle » _ou « les environs de Jérusalem » (hébreu : hak-kikkâr sebîbôf YerûSdlaim). Que signifie ce cercle ou district de Jérusalem et jusqu’où s'étendait-il ? S’il s’agit de la vallée du Jourdain, qui porte ordinairement ce nom de kikkdr (cf. Gen., xiii, 10, 11 ; III Reg., vii, 46 ; II Esd., iii, 22), Galgal est alors la fameuse Galgala où campèrent les Hébreux après le passage du Jourdain. Voir Galgala 1. Quelques auteurs, cherchant plutôt l’endroit dont nous parlons au nord de la cité sainte, comme Azmaveth et Géba, l’identifient avec Djildjilia, au-dessus de Béthel, à l’ouest de la route qui va de Jérusalem à Naplouse. Voir Galgala 2. Mais le district en question allait-il jusque-là? C’est douteux. Cf. C. F. Keil, Chror.ik Esra,

Nehemia, Leipzig, 1870, p. 584.

A. Legendre.

8. GALGAL (hébreu : Gilgâl ; Septante : TaX-faX, Os., ix, 15 ; roXoôS, Os., xii, 11), ville qui fut, pour les Israélites, un centre d’idolâtrie. Os., ix, 15 ; xii, 11. U s’agit probablement de Galgala située dans la plaine du Jourdain, et non de Galgala des montagnes d'Éphraïm. Cependant les auteurs ne sont pas d’accord. Voir Galgala 1 et 2.

    1. GALGALA##

GALGALA (hébreu : hag-Gilgâl, avec l’article partout, excepté Jos., v, 9 ; Septante : TaX-y-oX, râXY « Xa au pluriel), nom de deux localités de Palestine.

    1. GALGALA##


1. GALGALA, premier campement des Israélites dans la plaine du Jourdain, après qu’ils eurent passé le fleuve ; lieu de la circoncision et de la première pâque célébrée dans la Terre Promise. Jos., iv, 19 ; v, 8, 10. Ce fut un des endroits qui restèrent toujours sacrés aux yeux du peuple hébreu.

I. Situation.

Galgala se trouvait « à l’orient de Jéricho » (hébreu : biqesêh mizrah Yerîhô, « à l’extrémité orientale de Jéricho, » ou du territoire de l’ancienne ville). Jos., iv, 19. Située près de la frontière septentrionalede Juda, elle était « vis-à-vis de la montée d'Àdommim », aujourd’hui Tala’at ed-Denim, ou la voie antique qui montait de Jéricho à Jérusalem. Jos., xv, 7. C’est tout Ce que nous apprend l'Écriture. Josèphe, Ant. jtid., V, i, 4, en fixe l’emplacement à 50 stades (9 kilomètres 247 mètres), à l’ouest du Jourdain, et à 10 stades (1 kilomètre 849 mètres), à l’est de Jéricho. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 102, 126, 233, la placent à deux milles (près de 3 kilomètres) de cette dernière ville. Cette différence vient probablement de ce que le premier historien parle de l’antique Jéricho, tandis que les deux autres parlent de la nouvelle, qui n'était pas tout à fait au même endroit. Voir Jéricho. S’il faut en croire ces derniers, on montrait encore de leur temps, sur le site désert de Galgala, vénéré comme saint, les pierres qui furent apportées du Jourdain. C’est aussi le témoignage de Théodose (vers 530), qui indique ce site à un mille de Jéricho et à cinquante stades du Jourdain. De Terra Sancta, xii, dans les Itinera Terrai Sanctæ de la Société de l’Orient latin, Genève, 1877, t. i, p. 67. Antonin de Plaisance (vers 570), Arculphe (vers 670) et saint Willibald (723-726) y mentionnent une église qui renfermait ces pierres. Cf. Itinera Terræ Sanctx, t. i,