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ISAI

sœurs ». On admet communément que le mot « sœur » doit s’entendre ici dans son sens rigoureux, et que Servia et Abigaïl étaient véritablement les filles d’Isaï. Quelques commentateurs croient cependant que ce n'étaient que des parentes de David, parce qu' Abigaïl est appelée dans II Reg., xvii, 25, « filb de Naas. » Voir sur ce point Abigaïl, t. i, col. 49, et Naas 2.

C’est au plus jeune de ses fils qù'Isaï doit son illustration, quoiqu’il fût tout d’abord bien loin de prévoir son brillant avenir. I Reg., xvi, 10-11. Le plus souvent, Isaï n’est nommé dans l’Ecriture que comme père de David. I Reg., xvi, 18 ; xvii, 58 ; xx, 27, 30, 31 ; xxii, 7, 8, 9, 12 ; xxv, 10 ; II Reg., xx, 1 ; xxiii, 1 ; III Reg., xii, 16 ; I Par., x, 14 ; xii, 18 ; xxix, 26 ; II Par., x, 16 ; Ps. lxxi, 20 ; Eccli., xlv, 31. Dans la plupart de ces passages, c’est en signe de mépris que David est appelé « fils d’Isaï » par Saûl, I Reg., xx, 27, 30, 31 ; xxii, 7, 8 ; par Doëg, xxii, 9 ; par Nabal, xxv, 10 ; par Séba, II Reg., xx, 1, et par les dix tribus révoltées. III Reg., xii, 16. Mais, les prophètes devaient plus tard en faire un titre glorieux entre tous, Is., xi, 1, 10 ; Eccli., xlv, 31 ; Rom., xv, 12, et l’art chrétien devait représenter partout « l’arbre de Jessé » qui, sortant de la poitrine du patriarche, étale ses branches vigoureuses, au sommet desquelles s'épanouit le Messie, le fils de Marie, fleur bénie éclose de cette tige féconde (fig. 185).

Nous savons peu de choses de la vie d’Isaï. Lorsqu’il paraît pour la première fois, I Reg., xvii, 12, au moment où le prophète Samuel va dans sa maison, sur l’ordre de Dieu, pour y sacrer le nouveau roi d’Israël destiné à prendre la place de Saül réprouvé par le Seigneur, Isaï était déjà vieux. Nous ignorons le nom de sa femme. Une tradition juive, consignée dans le Targum de II Sam., xxi, 19, l’appelle lui-même « le tisserand qui tissait le voile de la maison du sanctuaire ». Polyglotte de Wallon, 1655, t. ii, p. 390. Le Targumiste a probablement eu en vue dans cette glose le passage obscur de II Reg., xxi, 19, où il est question de Ya'ârê "'orgîm, « bois de tisserands, » et il a essayé d’expliquer ainsi ces mots d’une manière artificielle. Voir Adéodat,

t. i, col. 215. Isaï possédait des troupeaux de brebis et de chèvres, et son fils David en avait la garde, quand Samuel se rendit à Bethléhem. I Reg., xvi, 11 ; xvil, 34-35. C’est avec le produit de ses troupeaux qu’il envoie à Saül et au chef de ses fils aines qui étaient à l’armée ses présents rustiques, c’est-à-dire un chevreau avec du pain et du viii, I Reg., xvi, 20, pour le roi et dix fromages pour le capitaine. I Reg., xvii, 18. Dans cette dernière circonstance, il envoie aussi à ses fils par leur plus jeune frère du grain grillé et dix pains. — Plus tard, lorsque la jalousie de Saül eut obligé David à s’enfuir de la cour, et à se réfugier dans la caverne d’Odollam, le texte sacré nous dit que « ses frères et toute la maison de son père y descendirent auprès de lui ».

I Reg., xxii, 1. Le vieil Isaï était sans doute avec ses fils. Nous lisons du moins, aussitôt après, dans le récit biblique, I Reg., xxii, 3-4, que David, pour assurer le repos de son père et de sa mère, les conduisit dans le pays de Moab, dont leur ancêtre Ruth était originaire.

II pria le roi du pays de leur accorder un asile et ils restèrent à Maspha de Moab « tout le temps que David fut dans la forteresse ». Le texte ne précise pas quelle était cette forteresse, et les commentateurs entendent par là, les uns, la place forte de Maspha elle-même ; les autres, la caverne d’Odollam ou une hauteur voisine, etc. Quoi qu’il en soit, l’auteur sacré ne parle plus d’Isaï et nous ignorons où et quand il mourut. Une tradition juive, consignée dans le Rabboth Séder, 256, col. 2, raconte que lorsque David eut quitté le pays de Moab, ses parents et ses frères furent tués par ordre, du roi du pays, à l’exception d’un de ses frères qui réussit à s'échapper et à se réfugier auprès de Naas, roi des Ammonites, mais cette tradition est très suspecte. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 111-115, disent qu’on montrait le tombeau de Jessé à Bethléhem. On le montre aussi, mais avec peu de vraisemblance, à Deir eUArba’aîn près d’Hébron, avec celui de Ruth. Voir Liévin de Hamme, Guide-indicateur de la Terre Sainte, 4e édit., Jérusalem, 1897, t. il, p. 126. F. VlGOUROUX.

    1. TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DE LA FAMILLE DE JESSÉ##


TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DE LA FAMILLE DE JESSÉ.

Salmon (Ruth, iv, 21)

ou Salma (I Par., ii, 11)

épouse

Rahab (Matth., i, 5)

I Booz épouse

Ruth, veuve de I Obed (Ruth, iv, 17)

Élimélech

épouse

Noémi (Ruth, i, i)

!

I I

Mahalon (Ruth, iv, 10). Chélion épouse Orphah.

L

Nasa (inconnu) (II Reg., xvii, 25)

I

Isaï Jonathan (I Par., xxvii, 32[?]).

1. | Éliab

Abigaïl ou Élihu,

(II Par., xxvii, 18)

Sarvia (IPar., 11, 16 ;

Josèphe, Jéther (Jéthra) Ant.jud., (I Par., ii, 17 ; VII, x, l) II Reg., xvii, 25)

| | Abihaï :

j | f Amasa. épouse

Abisal.Joab.Asaël. I

Roboam (II Par., xi, 18).

2, 3. 4. 5. 6. 7. 8.

Abinadab. Sàmma. Nathanaël. Raddaï. Azam. Inconnu. David. (IReg., xvi, 9) (IPar., (I Par., (IPar., (II Reg., xiii, 3) ii, 14). ii, 14). ii, 14). ou Samaa (II Reg., xxi, 21) I Simmaa (I Par., ii, 14)

I I I

Jéhus. Somorias. Zoom

(II Par., XI, 19).

Jonathan Jonadab (HReg., xxi, 21).(IIIReg., xiii, 3).