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ISAAG - ISA.I


S3 piété. Il a été l’un des rares personnages, dont Jéhovah a été dit le Dieu. Gen., xxviii, 3 ; xxxii, 9 ; xlvi, 1 ; Exod., iii, 6, 15, 16 ; iv, 5 ; III Reg., xviii, 36 ; I Par., xxix, 18 ; II Par., xxx, 6 ; Tob., vil, 15 ; Matth., xxii, 32 ; Marc., xii, 26 ; Luc, xx, 37 ; Act., iii, 13 ; vii, 32. Les écrivains sacrés ont souvent rappelé que la terre deChanaan lui avait été promise par Dieu, Gen., l, 23 ; Exod., vi, 3 ; xxxiii, i ; Num., xxxii, 11 ; Deut., i, 8 ; yi, 10 ; ix, 5 ; xxix, 13 ; xxx, 20 ; xxxiv, 4 ; Ps. civ, 9 ; Baruch, ii, 31, que Dieu lui avait apparu, Exod., vi, 3, avait contracte alliance avec lui, Exod., ii, 24 ; Levit., xxvi, 42, et lui avait renouvelé les bénédictions faites à Abraham. Eccli., xliv, 24. Deux fois, le prophète Amos, vii, 9, 16 (texte hébreu), nomme Isaac pour désigner sa race, le peuple qui descend de lui, à moins qu’on n’entende ce nom dans le sens étymologique. Knabenbauer, Comment, in prophetas minores, Paris, 1886, t. i, p. 314, 315, 319.

— Un apocryphe juif gnostique, la Prière de Joseph, prétendait qu’Isaac, aussi bien que son père Abraham, avait été créé avant toutes choses. Origène, In Joa., ii, 25, t. xiv, col. 168. Dans le fragment copte de l’Apocalypse de Barthélémy, traduit par.Dulaurier, il est dit que le péché ne souilla jamais Isaac. Migne, Dictionnaire des apocryphes, Paris, 1858, t. ii, col. 161 ; Tischendorf, Apocalypses apocryphx, Leipzig, 1866, p. xxv. En appendice au Testament d’Abraham, James, The testament of Abraham, dans Texts and Studies, t. ii, n » 2, Cambridge, 1892, a publié des extraits d’une version arabe du Testament d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Les traditions arabes représentent Isaac comme un modèle de religion, un juste inspiré par la grâce pour faire de bonnes œuvres, prier et donner l’aumôme. Vigouroux, Manuel biblique, t. i, p. 682. Cf. d’Herbelot, Bibliothèque orientale, Paris, 1697, p. 466, 501.

Vil. Caractère typique de l’histoire d’Isaac. — 1. Saint Paul, Gal., iv, 22-31, a fait ressortir la signification mystique de la naissance d’Isaac et d’Ismaël. Si leurs mères, Agar et Sara, sont la figure de l’Ancien et .du Nouveau Testament, voir t. i, col. 263, les deux fils d’Abraham, lsmaël et Isaac, sont la figure des enfants des deux Testaments, les Juifs et les chrétiens. Isaac, le fils de la femme libre et l’enfant de la promesse, représente la postérité spirituelle d’Abraham, la race des croyants. Les persécutions qu’il subit, de la part d’Ismaël, signifiaient les persécutions que le véritable peuple de Dieu a endurées des Juifs. Si le fils de l’esclave a été chassé de la maison paternelle, le fils de la femme libre a reçu l’héritage complet et a été l’objet des bénédictions messianiques pour figurer les chrétiens, délivrés de la servitude de la loi et jouissant de la liberté des enfants de Dieu. — 2. L’Apôtre a aussi indiqué le caractère typique du sacrifice d’Isaac, lorsqu’il a dit qu’Abraham avait recouvré son fils iv 7capa60).^. Heb., xi, 19. Les Pères, expliquant et développant cette pensée, ont vu dans Isaac, chargé du bois du sacrifice et consentant librement à se laisser lier sur le bûcher, l’image de Jésus, portant lui-même sa croix et s’y laissant attacher par des clous. Le type et l’antitype obéissent tous deux à la volonté divine, et parce qu’ils ont obéi à la mort, ils triomphent de la mort. La substitution du bélier à Isaac représentait le sacrifice réel de Jésus-Christ en croix.

— 3. Les Pères ont vu encore dans le mariage d’Isaac et de Rébecca la figure de l’union du Christ et de son Église. Cf. Crelier, La Genèse, Paris, 1889, p. 234, 339 ; card. Meignan, L’Ancien^ Testament dans ses rapports avec le Nouveau, De l’Êden à Moïse, Paris, 1895, p. 347-350, 372-374 ; Pelt, Histoire de l’Ancien Testament, Paris, 1897, t. i, p. 149-151 et 153 ; Dictionnaire de théologie catholique, Paris, 1899, t. i, col. 101-106 ; Vigouroux, Manuel biblique, Paris, 1897, 1. 1, p. 679. — Voir S. Ambroîse, De Isaac et anima, t. xiv, col. 501534 ; Danko, Historia revelàtionis divinx Vet. Test, Vienne, 1862, p. 57-62. E. Mangenot.

    1. ISAAR##

ISAAR, nom, dans la Vulgate, de deux Israélites qui portent dans le texte hébreu un nom différent.

1. ISAAR (hébreu : Ishâr, « huile ; » Septante : ’<jaa &f et’I<r<xâp ; Vulgate : Isaar et Jesaar), fils de Caath et petit-fils ou plutôt descendant de Lévi, oncle d’Aaron et de Moïse et père de Coré qui excita une sédition contre Moïse. Exod., vi, 18, 21 ; Num., iii, 19 (la Vulgaie l’appelle Jésaar dans ce passage) ; xvi, 1 ; I Par., vi, 2, 18, 38 ; xxiii, 12, 18. Son nom devait se lire aussi I Par., vi, 22, mais il a été remplacé par erreur par Aminadab. C’est certainement Isaar que devait porter le texte primitif, puisque cet Aminadab est fils de Caath et père de Coré et que quelques lignes plus loin, ꝟ. 37, 38 ; c’est Isaar qui est nommé comme fils de Caath et père de Coré, de même que dans l’Exode et dans les Nombres. Isaar fut le chef de la famille lévitique des Isaarites, une de » quatre familles caathites. Voir Isaarite.

2. ISAAR (hébreu : Yesôhar ; Septante : Saoip), le second des trois fils d’Halaa, première femme d’Assur, de la tribu de Juda. I Par., iv, 7, Le kerî porte -îniti, s et

$ôhar, » au lieu du chethib inx », Yesôhar. C’est d’après

la leçon du keri que les Septante ont transcrit Sxip.

    1. ISAARI##


ISAARI, descendant d’Isaar 1. La Vulgate appelle ainsi, I Par., xxiv, 22, la famille qu’elle appelle ailleurs Isaarite. Voir Isaarite.

    1. ISAARITE##

ISAARITE (hébreu : hay-ïshârî ; Septante : ô’loasapi ; Num., iii, 27 ; ô’Icrixaapî, I Par., xxiv, 22 ; xxvi, 29 ; Vulgate : lsaarita, excepté I Par., xxiv, 22, où elle a Isaari), famille lévitique, ainsi appelée parce qu’elle descendait d’Isaar. C’était la seconde des quatre familles issues de Caath. Num., iii, 27. Du temps de David, elle avait pour chef Salemoth, I Par., xxiv, 22, et elle fut chargée de la garde du trésor du Temple. I Par., *xxvi, 19-27. Voir Isaar 1 et Isaari.


ISAI (hébreu : liai ; Septante : ’haaai), père de David. La Vulgate l’appelle le plus souvent Isaï, mais elle lui donne aussi le nom de Jessé, quelquefois dans l’Ancien Testament, Ps. lxxi, 20 ; Eccli., xlv, 31 ; Is., xi, 1, 10, et toujours dans le Nouveau. Matth., i, 5 ; Luc, iii, 32 ; Act., xiii, 22 ; Rom., xv, 12. Cette dernière forme vient des Septante : ’Uaaai. Josèphe lui donne une forme analogue : ’Iecj<jaîo{.’La signification de ce nom est douteuse. On l’a interprété par « viril » (il est écrit une fois, I Par., il, 13, ttf>x, au lieu de >v>>), ’par il riche » ou « puissant »,

etc. Isaï descendait de Booz et de Ruth par Obed, et appartenait à la tribu de Juda. Ruth, iv, 17, 22 ; Matth., i, 5-6 ; Luc, iii, 32 ; I Par., ii, 13. Il était de Bethléhem,

I Reg., xvi, 18 ; xvii, 58, et il eut huit fils, dont David était le plus jeune. I Reg., xvi, 10-11 ; xvii, 12. La liste généalogique de II Par., ii, 13-15, n’en énumère que sept.

II y a lieu de penser qu’un des huit y a été omis accidentellement. Voir le tableau généalogique de la famille de Jessé, col. 939-940.

Le septième fils d’Isaï est nommé Éliu dans la Peschito et dans la version arabe de I Par., ii, 15. L’une et l’autre ont dû prendre ce nom dans I Par., xxvii, 18, où un Éliu est nommé « frère de David » ; mais comme dans ce passage les Septante portent, au lieu d’Éliu, Éliab, le frère aîné de David, plusieurs critiques pensent que la leçon de la Bible grecque est la bonne. Voir Éliab 3, t. ii, col. 1665. D’après saint Jérôme, Quxst. hebr. in lib. Reg., I Reg., xvii, 12, t. xxiii, col. 1340, le frère innomé de David ne serait pas autre que le prophète Nathan ou Jonathan, fils de Samma, qui aurait été compté comme un des fils d’Isaï. — La liste généalogique de I Par., ii, outre les frères de David, mentionne aussi, ꝟ. 16, Sarvia et Abigaïl qu’il appelle « ses