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IMPOSITION DES MAINS — IMPOSTEUR


sert. Lev., xvi, 21, 22. Cf. t. i^ col. 1872. Il y a là évidemment une cérémonie symbolique, puisqu’un bouc ne peut être chargé des péchés des nommes qu’au figuré. Le grand-prêtre représente ici tout le peuple d’Israël ; par l’imposition des mains, il transmet figurativement au bouc quelque chose de la personnalité coupable d’Israël, et la victime devient dès lors digne d’être chassée loin de Dieu. — 4° Le sens symbolique de l’imposition des mains apparaît encore plus clairement dans la consécration des lévites. Tout Israël est présent à la cérémonie. Quand les lévites sont devant le tabernacle, les enfants d’Israël posent leurs mains sur eux ; ceux-ci deviennent alors « comme une offrande de la part des enfants d’Israël, et ils sont consacrés au service du Seigneur ». À leur tour, ils imposent les mains aux deux taureaux qui vont être immolés en holocauste et en sacrifice d’expiation. Num., viii, 10-12. En réalité, c’est tout Israël qui doit se consacrer au service du Seigneur.

perfides vieillards agissent ici avec une affectation hypocrite, pour donner plus de solennité à leur calomnie. Leur imposition des mains signifierait que, juges en Israël, ils déchargent sur Susanne tout le poids de la responsabilité qu’un pareil crime pourrait faire peser sur eux et sur leur peuple.

III. Imposition sacramentelle.

1° Pour la confirmation. — Pierre et Jean imposent les mains aux Samaritains convertis par Philippe et leur confèrent ainsi le Saint-Esprit. Témoin de l’effet produit par l’imposition des mains, Simon demande alors aux Apôtres de lui vendre leur pouvoir de communiquer ainsi le Saint-Esprit. Act., viii, 17-19. Par la même imposition des mains, Ananie rend la vue à Saul et lui donne le Saint-Esprit, Act., IX, 12, 17. Saint Paul à son tour commu j nique le Saint-Esprit aux Éphésiens. Act., XIX, 6. En pareil cas, il y a communication du bien spirituel par excellence, le Saint-Esprit ; celui qui le possède a en

174. — Imposition des mains dans la collation du sacrement de l’Ordre. Catacombe de Saint-Hermès. D’après Aringbi, Roma subterranea, t. ii, p. 153.

Pour remplir cette obligation, les Israélites imposent les mains aux lévites, c’est-à-dire transmettent à ceux-ci quelque chose de leur personnalité obligée au service de Dieu et de son culte. Les lévites deviennent alors comme une offrande faite au Seigneur par tout Israël, et délégués à des fonctions qui incomberaient à tout le peuple, mais que le peuple ne peut pratiquement remplir. A leur tour, les lévites imposent les mains aux deux taureaux, qui, pour l’honneur de Dieu, doivent subir l’immolation effective que l’homme n’a pas jle droit de s’imposer. — 5° Quand un homme a blasphémé, tous ceux qui l’ont entendu posent les mains sur sa tête et ensuite tout le peuple le lapide. Lev., xxiv, 14. Le blasphème est un crime public contre le Seigneur et ce crime engage à un certain point tout le peuplé. Il est donc naturel que, dans ce cas particulier, les témoins déchargent sur le coupable la responsabilité qu’ils ont encourue involontairement et lui transmettent ainsi la part de malédiction que son crime a pu attirer sur tout le peuple. — Les deux vieillards qui accusent Suzanne d’adultère mettent leurs mains sur sa tête, en témoignage du crime qu’ils lui imputent. Dan., xiii, 34. Le crime d’adultère entraînait la lapidation de la coupable, comme le blasphème ; mais on ne voit nulle part que les témoins de l’adultère aient à imposer les mains à l’accusée. Cf. Joa., viii 4-7. Il est donc à croire que les

outre le pouvoir de le communiquer. C’est ce qu’indique l’imposition des mains. — L’imposition des mains dont parle l’Épître aux Hébreux, vi, 2, est très vraisemblablement celle qui suit le baptême, par conséquent celle qui accompagne la confirmation. Dans ce passage, en effet, il est surtout question des choses qui intéressent tous les fidèles, ce qui suppose plutôt la confirmation que l’ordre.

Pour l’ordre.

Ce sacrement est également conféré

par l’imposition des mains, signe de la transmission d’un pouvoir sacré de celui qui le possède à l’ordinand. Pour ordonner les sept diacres, les Apôtres leur imposent les mains (fig. 174), itpocrsvSâfievot, orantes, « en priant, » la prière intervenant ici pour déterminer le bien spécial que les Apôtres entendent transmettre. Act., vi, 6. L’épiscopat est également conféré par les Apôtres à Saul et à Barnabe, par l’imposition des mains accompagnée de prières. Act., xiii, 3. Saint Paul appelle a imposition des mains » l’ordination sacerdotale et épiscopale de Timothée, I Tim., iv, 14 ; II Tim., i, 6, et il lui enjoint de n’« imposer les mains hâtivement à personne », I Tim., v, 22, c’est-à-dire de n’ordonner les

prêtres qu’après mûr examen.

H. Lesêtre.
    1. IMPOSTEUR##

IMPOSTEUR (hébreu : ’ënôS baddîm, < homme de mensonges, » et ceux qui ont un rûah Séqér, « esprit de