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GALATES (ÉPITRE AUX)


mentionne que ses rapports privés avec les Apôtres parce que cela seul importait à sa thèse, tandis que saint Luc raconte les faits publics, qui seuls intéressaient l’histoire. Paul fait cependant une allusion très claire à l’exposition qu’il a faite de sa prédication à toute la communauté, II, 1, 2.’Avs6ï]v eiç’IepddoXujia… xa àve6é(jLi)v ai-oli tô eùaYYÉXtov 5 xi)p - j(i<Tci> Èv toïç É’Ovecrtv, xccr’iSîav ?ot ; Soxoûaiv : je montai à Jérusalem et je leur (à ceux de Jérusalem) exposai l’Évangile que j’annonce aux nations, et, en particulier, à ceux qui paraissent (aux plus considérés), car o-jtoiç ne peut se rapporter ici aux Apôtres ; il est commandé par’ÏEprfotvupa ; il y eut donc un exposé aux fidèles de Jérusalem et des conférences privées avec les Apôtres, toïç Joxoûctiv. La seule difficulté véritable est dans l’affirmation de Paul que les Apôtres ne lui ont rien imposé, ii, 6, tandis que d’après les Actes, xv, 28, 29, on a exigé des païens convertis l’observance de quatre préceptes. Saint Paul, il est vrai, ne parle pas de ces quatre défenses, mais il ne les exclut pas non plus, car les paroles que l’on cite ne s’y rapportent en aucune façon. Saint Paul dit, ii, 6 : èjjloV yàp o Soxoûvre ; oùSsv npoiravéŒvro. Quel est le sens exact de 7cpo<nxv£8evro ? Faut-il traduire par « ils ne m’ont rien imposé » ou : « ils ne m’ont rien communiqué ? » Le contulerunt de la Vulgate, entre les sens divers qu’il comporte, a ce dernier sens. C’est d’ailleurs la signification primitive de uponavéSevio, qui vçut dire : « communiquer de plus. »

V. Texte de l’Épitre. — Des vingt manuscrits onciaux qui contiennent les Épîtres de saint Paul, dix possèdent l’Épitre aux Galates en entier, nABCDEFGKLP, trois F « HN en ont des fragments ; on la trouve aussi dans les cursifs qui, pour saint Paul, sont du nombre de 480, ainsi que dans 265 lectionnaires ; nous ne pouvons dire si tous contiennent cette Épître. Voir Tischendorf, Novum Testamentum grsece, t. iii, Prolegomena, auctore C. R. Gregory, p. 418-435, 653-675, 778-791. Les manuscrits présentent un certain nombre de variantes ; une douzaine seulement ont quelque importance. Voir Tischendorf, Novum Testamentum grsece, t. ii, p. 627-662 ; t. iii, p. 1291-1292.

VI. Citations de l’Ancien Testament. — Il y a dix-neuf citations de l’Ancien Testament dans l’Épitre aux Galates ; neuf livres sont cités : la Genèse, six fois, xii, 3 ; xv, 6 ; xxii, 18 ; xxi, 10 ; xvii, 8 ; xxiv, 7 ; le Deutéronome, deux fois, xxvii, 26 ; xxi, 23 ; les Psaumes, trois fois pour le même texte, cxxii, 3 ; cxxiv, 5 ; cxxvii, 6 ; Isaïe, deux fois, xltx, 1 ; nv, 1 ; le Lévitique, deux fois, xviii, 5 ; xix, 8 ; Habacuc, une fois, ii, 4, ainsi que l’Exode, xii, 40 ; Néhémie, ix, 29, et Ézéchiel, xx, 11. Huit citations, iii, 6, 8, 10, 11, 12, 13 ; iv, 27, 30 sont textuelles ou presque textuelles et empruntées aux Septante ; trois sont introduites par ^iypnmou yâp, iii, 10 ; iv, 22, 27 ; une par ti Mfii ^ ypa ?^, iv, 30, et une autre, iii, 13, par 8ti féypxtrcai.

VIL Analyse de l’Épitre. — On peut distinguer le préambule, le corps de l’Épître et l’épilogue. Le corps de l’Épître se subdivise en trois parties : la première est l’apologie de l’apôtre ; la seconde partie est dogmatique et expose l’Évangile de Paul, tandis que la troisième partie établit les conséquences morales, qui en découlent.

1° Préambule, i, 1-10. — Salutation de Paul, apôtre par la seule vocation divine, et des frères aux Églises de Galatie, i, 1, 2 ; actions de grâces et souhaits de paix de la part de Dieu et de Jésus-Christ qui nous a sauvés, 3-5. JËtonnement de l’Apôtre en apprenant l’inconstance des Galates, 6 ; anathème à quiconque, fût-ce lui ou un ange, qui prêcherait un autre Évangile que celui qu’il leur a annoncé, 7-9 ; s’il parle ainsi, c’est qu’il veut plaire à Dieu et non aux hommes, 10.

Première partie. — Apologie de l’Apôtre, i, 11-n, 21.

— i. Saint Paul établit son indépendance apostolique, i, 11 24 ; il déclare qu’il n’a pas reçu son Évangile d’un homme, mais dé Jésus-Christ, i, 11, 12. Première-preuve, sa conversion et sa vocation, i, 13-17 ; il a été d’abord juif zélé et persécuteur des chrétiens, 13, 14, jusqu’au jour où Dieu lui révéla son fils, 15, 16, et sans consulter personne ni monter à Jérusalem, il se retira en Arabie, puis vint à Damas, 17. Deuxième preuve, i, 18-24. Trois ans après, il visita Pierre et ne vit que lui et Jacques, 18-20 ; il viut ensuite en Syrie et en Cilicie, étant inconnu aux Églises de Judée, qui, cependant, ayant appris que l’ancien persécuteur prêchait la foi, glorifiaient Dieu à cause de lui, 21-24. — il. Saint Paul montre que sa doctrine a été reconnue conforme à celle des Apôtres, II, 1-21, par deux faits : 1° à la conférence de Jérusalem, ii, 1-10 il a exposé à toute l’Église et aux Apôtres en particulier son Évangile, ii, 1-2, et l’on n’obligea pas Tite à être circoncis, ꝟ. 3, malgré les faux frères qui voulaient entraver la liberté en Jésus-Christ, ꝟ. 4, et Paul ne leur a point cédé, ꝟ. 5 ; les apôtres, les plus considérés, n’ont rien ajouté à son Évangile, ꝟ. 6, mais, voyant que l’Évangile lui avait été confié pour les incirconcis comme à Pierre pour les circoncis, Jacques et Céphas et Jean lui donnèrent la main d’association, ꝟ. 7-9, lui demandant seulement de se souvenir des frères, j^. 10 — 2° La controverse avec Pierre à Antioche prouve aussi son indépendance apostolique, II, 11-21. Paul en fait le récit ; il’a résisté en face à Pierre qui, tout d’abord, mangeaitavec les païens, mais se retira, lorsque arrivèrent des émissaires de Jérusalem, ꝟ. 11-12 ; d’autres Juifs et Barnabe imitèrent son exemple, ꝟ. 13. Voyant cette conduite, qui n’était pas selon l’Évangile, Paul lui dit : Si toi, Juif, tu vis à la manière des païens, pourquoi obliges-tu les païens à judaïser ? ꝟ. 14 ; nous, Juifs, sachant que l’on n’est pas justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi, nous avons cru en Jésus-Christ pour être justifies par la foi en lui, ꝟ. 15-16, de sorte que si, en cherchant à être justifiés par le Christ, nous sommes trouvés pécheurs, ce n’est pas que le Christ soit le ministre du péché ; mais je suis transgresseur, si je rebâtis ce que j’ai détruit, ꝟ. 17-18 ; mais non, par la loi je suis mort à la loi ; crucifié avec le Christ ; c’est lui qui, étant mort pour moi, vit en moi, ꝟ. 19-20. Si la justice s’obtient par la loi, le Christ est mort en vain, ꝟ. 21.

Deuxième partie. — Partie dogmatique, iii, lr-rv, 31.

— i. Saint Paul prouve que la justification nous est accordée non par la loi, mais par la foi. — 1° Preuve d’expérience, m, 1-7. Qui donc a fasciné les Galates Iꝟ. 1. C’est par la foi et non par la loi qu’ils ont reçu l’Esprit ; ils ont commencé par l’Esprit, finiront-ils par la chair ? y. 2-4 ; serait-ce en vain qu’ils ont souffert ?ꝟ. 5. — 2° Preuve d’Écriture, iii, 8-iv, 20 — 1. Abraham fut justifié par la foi ; tous ceux qui croient comme lui sont ses fils, ꝟ. 6-7. Dieu en disant que toutes les nations seront bénies en lui, annonçait que les païens seraient justifiés par la foi, ꝟ. 8 ; et ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant, j^. 9. Car, 2. la loi ne confère pas cette bénédiction ; au contraire, elle prononce la malédiction sur ceux qui s’attachent aux csuvres de la loi, qu’il est impossible d’accomplir en entier, ꝟ. 10, et l’Écriture dit que le juste sera justifié par la foi, y. Il ; car la loi ne parle pas de ce qu’il faut croire, mais de ce qu’il faut faire, ꝟ. 12. Mais le Christ nous a rachetés de la malédiction, lorsqu’il l’a prise sur lui, afin que la bénédiction d’Abraham parvint aux païens, ꝟ. 13-14. — 3° a) Paul prouve que la loi n’a pas annulé la promesse faite à Abraham, ii, 15-18 ; les contrats faits entre les hommes ne sont pas annulés, à plus forte raison ceux qui ont été faits entre Dieu et les hommes, ꝟ. 15 ; or, la promesse a été faite par Dieu à Abraham et & sa postérité, qui est dans le Christ, et la loi, venue quatre cents ans plus tard, ne peut annuler la promesse faite gratuitement à Abraham, ꝟ. 16-18. — b) Il établit la raison d’être de la loi et ses caractères, iii, 19-rv, 7. La loi a été