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IDUMÉENS — IGNORANCE


-aussi le caractère turbulent des Iduméens, permettent de supposer que l’usurpation ne fut pas sans jouer son rôle dans les changements de souverains, que plus d’un chef habile et entreprenant sut se pousser jusqu’au trône et s’y maintenir jusqu’à, sa mort. — 3° Nous n’avons aucun détail particulier sur la religion des Iduméens. L’Écriture, II Par., xxv, 14, 15, 20, nous parle bien de leurs dieux emportés et adorés par Amasias, mais ne les nomme pas. Il est probable cependant que le dieu national nous est révélé par les inscriptions cunéiformes, nabatéennes et grecques. Parmi les rois mentionnés sur les monuments assyriens, l’un s’appelle QuauSrndlaka, l’autre Qausgabri. Ce sont des noms théophores, formés de la même manière que les noms hébreux’Élîmélék, Gabri’êl. QauS reste donc celui de la divinité. Nous le retrouvons du reste dans le Qosnatan des inscriptions nabatéennes (Cf. Corpus inscriptionum semiticarum, part, ii, t. i, p. 243) et dans les noms grecs Ko<rr<Sëapo ; (Josèphe, Ant. jud., XV, vil, 9), Kouêâpaxoç, etc. Qaus est le dieu KoÇé que Josèphe, Ant. jud., XV, vii, 9, représente comme l’idole des Iduméens. — Voir J. Chr. Meissner, Dissertalio theologico-historicocritica qum caput Xxxvi Geneseos mosaicse de antiquissima Idumseorum historia, auctori suo restituitur, in-4°, Halle, 1733, et dans Scott et Rupert, Sylloge commeratattommKAeotogicarum, 8 in-4°, 1800-1807, part, vi, p. 121 (cette dissertation, attribuée par les bibliographes à C. B. Michælis, est une thèse qui a été soutenue seulement sous sa présidence) ; J. D. Michælis, Comment, de Troglodytis, Seiritis et Themudais, dans son Syntagma Commentationum, 2 in-4°, Gœttingue, 17521767, part, i, p. 194 ; F. Buhl, Geschichte der Edomitei ;

in-4°, Leipzig, 1893.

A. Legendre.
    1. IGAAL##

IGAAL (hébreu : Ige’dl ; Septante : TaaX, dans II Reg., xxiii, 36 ; ’I<oïjX, dans I Par., xi, 38), un des trente braves de David. Il est dit « fils de Nathan de Saba ». II Reg., xxiii, 36. Dans la liste parallèle de IPar., xi, 38, son nom est transformé en Joël dans la Vulgate comme dans les Septante, et il est qualifié de « frère » et non de « fils » de Nathan. Lequel des deux passages est altéré ? Il est difficile de le décider. Le Codex Vaticanus porte utô ; NiOocv, I Par., xi, 38, comme II Reg., xxiii, 36, mais VAlexandrinus a àSeÀ<p<Sç, I Par., xi, 38.

IGAL (hébreu : Ige’dl ; Septante : ’IXàâX ; Codex Âlexandrinus : ’IyàX), fils de Joseph, de la tribu d’Issahar. Num., un, 7. Il fut l’un des douze espions choisis par Moïse pour aller explorer la Terre Promise. Il dut périra son retour avec ses neuf compagnons qui comme lui avaient découragé les Israélites par leur rapport pessimiste. Num., xiv, 37.

    1. IGE’AL##

IGE’AL, « [Dieu] rachète, » nom, en hébreu, de trois Israélites, dont l’un est appelé dans la Vulgate Igal, l’autre Igaal et Joël et le troisième Jégaal. Voir ces mots.

    1. IGNORANCE##

IGNORANCE (hébreu : iegâgâh ; Septante : ayvota, ixoyoïov ; Vulgate : ignorantia), défaut de connaissance par rapport à la vérité ou au devoir.

I. L’ignorance en général. — La Sainte^Éeriture mentionne très souvent ces ignorances qui, sont communes dans le cours de la vie, ignorances de faits, de lieux, de personnes, etc., sans aucune importance au point de vue biblique. Un peuple qu’on ignore, Deut., xxviii, 33, 36 ; II Reg., xxii, 44 ; une terre qu’on ignore, Jer., xiv, 18 ; xvi, 13 ; xvii, 4 ; xxii, 28, sont un peuple et un pays étrangers. Des dieux qu’on ignore, Deut., xi, 28 ; xiii, 2, 6, 13 ; xxix, 26 ; xxxii, 17 ; Jer., vil, 9 ; Dan., xi, 38, 39, sont des dieux qu’on ne doit pas et qu’on ne peut même pas connaître, puisqu’ils n’existent pas et sont de simples idoles. — Il y a des ignorances coupables, comme l’ignorance affectée de Gain qui pré tend ne pas savoir où est son frère, Gen., iv, 9 ; des pharisiens, qui o » e savent pas d’où est Jésus-Christ, Joa., rx, 29, 30 ; de saint Pierre, qui ne connaît pas « cet homme », Matth., xxvi, 70-72 ; Marc., xiv, 68 ; Luc, xxii, 57-60 ; Joa., xviii, 17-27 ; des Juifs qui ignorent la justice, c’est-à-dire la justification qui vient de Dieu et veulent lui substituer la leur, Rom., x, 2, 3, etc. Cf. I Cor., xiv, 38.

II. L’ignorance de Dieu. — Cette ignorance, la pire de toutes, caractérise les Assyriens, Judith, vii, 20 ; les impies, Job, xviii, 20 ; les Athéniens, Act., xvii, 23 ; tous les païens en général. Gal., iv, 8 ; I Thess., iv, 5j Eph., iv, 18 ; I Pet., i, 14. Les peuples étrangers envoyés par Salmanasar pour coloniser la Samarie, ne connaissent pas le dieu du pays et le culte qu’il faut lui rendre. Un prêtre israélite de la captivité leur est envoyé pour leur apprendre à honorer ce dieu, qui n’est autre que Jéhovah, le vrai Dieu. IV Reg., xvii, 26-28. — Notre-Seigneur reproche à ses Apôtres de ne pas le connaître, après tant de temps passé en sa compagnie. Joa., xiv, 9. Luimême, au jour du jugement, ignorera ceux qui n’auront pas veillé pour attendre sa venue. Matth., xxv, 12. Saint Paul dit que, parmi les Corinthiens, il en est encore quiignorent Dieu. I Cor., xv, 34.

III. L’ignorance délictueuse. — La loi mosaïque vise un certain nombre de délits commis par ignorance, impliquant par conséquent une certaine irresponsabilité morale, mais obligeant néanmoins à une réparation. Si cette réparation n’a pas un caractère pénal, c’est au moins une obligation onéreuse destinée à éveiller l’attention de l’Israélite sur lès moindres prescriptions de la Loi. Les fautes commises bi-Segâgdh, « par ignorance » ou « involontairement », àxouot’coç, sont appelées tantôt’âéâm et tantôt frattâ’âh. Les deux mots sont parfois employés l’un pour l’autre. Cf. Lev, , iv, 21, et v, 19 ; vi, 18 (25), et vii, 1. De Hummelauer, Comm. in Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 377, pense que fyittâ’dh désigne le « mouvement » délictueux, l’acte lui-même, et’âèdm, 1’« état » délictueux, la culpabilité permanente. Voir Péché, et Reland, Antiquitales sacrée, Utrecht, 1741, p. 179 ; Bâhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Hei » delberg, 1839, t. ii, p. 410-412. Plusieurs cas de fautes par ignorance sont prévus par la législation mosaïque. — 1. La faute du grand-prêtre. Le grand-prêtre peut commettre, dans l’exercice de ses fonctions, un manquement involontaire qui entraîne le peuple dans des errements contraires à la loi. Pour l’expiation de cette faute, il doit offrir en sacrifice un jeune taureau, avec un cérémonial assez compliqué, qui montre l’importance attachée par le législateur aux moindres erreurs de celui que ses fonctions mettent ainsi en vue. Lev., iv, 1-12. C’est afin d’éviter ces manquements par ignorance qu’avant la fête de l’Expiation, par exemple, le grandprêtre se retirait pendant sept jours dans les appartements secrets du Temple pour s’y exercer aux cérémonies qu’il aurait à accomplir. Voir Expiation (Fête de l’), t. ii, col. 2137,.2°. — L’Épitre aux Hébreux, v, 2-3, dit que le pontife, « c environné de faiblesse, » doit offrir des sacrifices tout d’abord pour lui-même, ce qui a pour effet de le rendre compatissant envers ceux qui tombent « dans l’ignorance et dans l’erreur ». — 2. La faute de tout le peuple. Tout Israël peut pécher involontairement et sans s’en apercevoir, en faisant une chose que défend la loi divine. Quand le manquement vient à être remarqué, il faut offrir en sacrifice un jeune taureau. Les anciens d’Israël interviennent ici pour imposer les mainâ à la victime, et celle-ci est brûlée hors du camp. Lev., îv, 13-21. Les anciens, responsables de la conduite du peuple, étaient ainsi stimulés à faire la plus grande attention aux erreurs même involontaires de leurs concitoyens. C/Zéchiel, xlv, 20, dit que tous les sept jours on offrira un jeune taureau en sacrifice dans le temple nouveau, pour ceux qui ont péché involontairement ou par