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IDOLE

’ëlôMm, ’ëlîl, bdmdh, ba’al, gillûlîm, hébél, hammânîm, rriifléséf, ’oséb, ou’âsâb, pésél, pesîlîm, sélém, sà’îr, Sigqûs, terâfîm. Pour les deutérocanoniques, on litefBcoXuv et idolum dans Tob., xiv, 6 ; Sap., xiv, 11, 12, 27, 29, 30 ; xv, 15 ; Eccli., xxx, 19 ; I Mach., 1, 43 ; II Mach., Xn, ’40 ; Esth., xiv, 8 ; de plus eîSwXov dans Bar., vi, 72 ; I Mach, , iii, 48 ; xiii, 47 idolum dans Sap., xiv, 8 ; I Mach., i, 50, 57 ; ii, 23 ; x, 83 ; Esth., xiv, 8. On trouve aussi sîBwXov dans l’histoire de Bel, Dan., xiv, 2, 4 (version de Théodotion), Vulgate, idolum. — Bans le Nouveau Testament, eî’Sw)ov paraît onze fois : en général Rom., Il, 22 ; I Cor., xii, 2 ; II Cor., vi, 16 ; I Thess., i, 9 ; I Joa., v, 21 ; Apoc, ix, 20, à propos des idolothytes, Act., xv, 20 ; I Cor., vin, 4, 7 ; x, 19, du veau d’or. Act., vn, 41. La Vulgate traduit par idolum, sauf Act., vii, 41 ; xv, 20 ; I Cor., xii, 2 ; I Thess., i, 9 ; IJoa., v, 21, où elle a simulacfum. En outre, on rencontre eî’SwXeïov, « temple d’idoles, » I Cor., vii, 10, mot que la Vulgate conserve en le latinisant, idolium.

II. Noms hébreux des idoles. — 1°’Avén, ]in, « vanité, néant, mensonge, iniquité, peine et besoin. » Toutes ces idées s’adaptent parfaitement à la notion de divinités vaines et mensongères. Num., xxiii, 21 ; Is., lxvi, 3 ; I Reg., xv, 23. C’est en particulier le mot d’Osée, iv, 15 (où Beth-aven est mis pour Béthel, par ironie ; voir Béth aven, 1. 1, col 1666) ; vi, 8 ; x, 8 ; xii, 11 (remarquez le jeu de mots : Si Galaad est une idole vaine, ’âvén, c’est en vain, Mve’, qu’on y sacrifie). Dans ces passages la traduction des Septante et de la Vulgate est variable. Dans Ose., xii, 8 (hébr. 9), la Vulgate rend à tort’âvén par idolum.

2°’Ëlîl, h>ht*, « vain, nul. » Substantivement’ëlîl signifie « chose vaine, chose de rien ». D’après le contexte, ’ëlîl au singulier est mis pour idoles dans Is., x, 10 ; partout ailleurs il veut dire « vanité » : Rôfê’ëlîl, » médecins de rien, » Job, xiii, 4 (Vulgate : Cultores perversorum) ; hoy rô’î kâ’ëlîl, « malheur au pasteur inutile ! » Zach., xi, 17 (Vulgate : O pastor et idolum). Au pluriel’èlîlîm signifie régulièrement « idoles ». C’est l’expression préférée d’Isaïe, ii, 8, 18, 20 ; x, 11 ; xix, 1, 3 (idoles d’Egypte ) ;, xxxi, 7 ; mais on la trouve aussi ailleurs : Ezech., xxx, 13 (les idoles de Nôf « Memphis » ; les Septante traduisent mal : [Ley^ 5 "^ ?’e ^ es grands » ) ; Hab., n, 18 ; Lev., xix, 4 ; xxvi, 1 ; Ps. xcvi (hébreu), 5 : « tous les dieux des nations sont des’ëlîlîm. » Septante : Sai|16via ; Vulgate : dœmonia, Vs. xcvn (xcvi), 7, 1 Par., xvi, 26. La Vulgate traduit en général par idolum ; mais dans Is., xix, 1, 3 ; Hab., ii, 18 ; Ps. xcvii, 1, par simulacrum. Les Septante ont recours à six équivalents : Xetpofto(T)Ta, pBeXOyiiaTa, àyakpata, piftozâvii, Saqi<5via et enfin eîBwXa seulement dans Lev., xix, 4 ; Ps. xcvii, 7 ; I Par., xvi, 26.

3°’Êlîm, D’Sim, semble être un pluriel de’aîl ou’êl, « chêne ou térébinthe. » Le parallélisme exige ce sens, puisque « jardins » fait pendant à’êlîm. Is., i, 29. Cependant la Vulgate traduit ce mot par idola.

4°’Elôhîm, c>n’t ?N, « dieux » au sens de « faux dieux »,

est traduit stBwXa par les Septante dans Num., xxv, 2 ; III Reg., xi, 2, 8, 33 ; Is., xxxvii, 19.

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170. — Idole de

bronze trouvée

dans les fouilles

de Tell el-Hésy

(Lachis). D’après

le Palestine}Ex ploration Fund.

Quarterly’state ment, 1893, p. 12.

5°’Êmîm, d » d>N, pluriel de’êmdh, « terreur, obje d’épouvante, » signifie idoles dans Jer., l, 38. Vulgate : In porlentis glortantur. Les Septante, qui traduisent : ’Ev toiïî vTjffotî, doivent avoir lu o » n au lieu de d’dn.

6° Be’âlim, n’bya, « les Baals », est traduit peu exactement eïSwXa par les Septante, dans II Par., xvii, 3 ; xxviii, 3 ; Jer., ix, 13.

7° Bflmâh, hds, « haut-lieu, » par extension « sanctuaire bâti sur les hauts-lieux », est mal à propos rendu par tîSfflXa, dans Ezech., xvi, 16.

8° Bôset nste, « honte, chose honteuse. » Jer., xi, 13 (Vulgate : Posuisti aras confusionis ; ce sont les autels de Baal) ; Ose., IX, 10 (Vulgate : Abalienati sunt in confusionem ; il s’agit de Béelphégor). Plus tard bôset devint le synonyme méprisant de Baal et, dans les noms théophores, Baal fut changé en bôsef. Ainsi Jérobaal, I Reg., xi, 12, devint Jéroboseth (hébreu), II Reg., xi, 21 ; Isbaal,

I Par., viii, 33 ; IX, 39, devint Isboseth, II Reg. ii, 8 ; Méribaal, I Par., viii, 38 ; ix, 30, devint Méphiboseth,

II Reg., iv, 4 ; ix, 6. Il est encore possible de donner à bôséf le sens d’idole dans Jer., iii, 24 (Vulgate : Confusio ; Septante : Aîaj(ûvr|).

9° Gillûlîm, n>b^3, était interprété par les anciens

lexicographes « excréments », stercora, dit stercorei. De fait gâldl, dérivé de la même racine, a ce sens, III Reg., xiv, 10, ainsi que gêlél, Job, xx, 7, et gelâlîm, Ezech., IV, 12, 15 ; Soph., i, 17 ; et les rabbins désignent quelquefois les idoles par le mot zebûl, « fumier ». Lightfoot, 2e édit., 1699, t. ii, p. 323. Plusieurs auteurs, comme Gesenius, pensent à « cailloux, pierres arrondies », de la racine gâlal, « rouler ; » d’autres enfin, comme Fûrst, Jahn, etc., supposent que le sens étymologique de gillûlîm serait « troncs d’arbres ». Quoi qu’il en soit, ce mot très fréquemment employé, et toujours au pluriel, désigne exclusivement les idoles. On ne le lit pas moins de quarante fois dans Ézéchiel. Les versions en donnent des traductions fort diverses : —1. EîSwXa, idola, Ezech., VI, 4, 6, 13 (bis) ; viii, 10 ; xviii, 12 ; xxiii, 39 ; xxxvi, 18, 25 ; xxxvii, 23 ; xliv, 12 ; Lev., xxvi, 30 ; Deut., xxix, 16 (sordes id est idola). — 2. Idola, ivb^^iiata, ’Ezech., xiv, 5, 7 ; xvi, 36 ; xviii, 6, 42, 31 15 ; xx, 16 ; xxii, 3, 4 ; xxiii, 49 ; xliv, 10. — 3.’ExiT » ]5eû|j.i « », ido ! a : Ezech., VI, 9 ; xiv, 6 ; xx, 7, 8, 18, 39 (bis). — 4. BSeX-Jf ( « koc, idola,

III Reg., xv, 12 ; xxi, 26 ; Jer., L, 2. —5. "Ein8u ! i.rj[j.aTa, idoki, Ezech., xxxiii, 30. — 6. Ei’BwXa, immunditiee, Ezech., xxxiii, 25 ; IV Reg., xvii, 12 ; xxi, 11, 21 j xxiii, 24. —

7. Atavor, quxTa, immundilise, Ezech., xvi, 3, 4 (bis).—

8.’Ev6u[ « j[i.aTa, immunditiee, Ezech., xvi, 36 ; xxil, 7. —

9.’E7ciT » )Ssû|i.aTa, îmmunditiæ, Ezech., xiv, 6. — 10 Eî-SwXa, simulacra, Ezech., VI, 5. — 11. BSeXûyitaTa, simulacra, Ezech., xxx, 13.

10° Hébél, ban, « souffle, apparence, chose vaine, »

par suite « idole ». Au singulier, on ne le trouve que dans IV Reg, , xvii, 15 ; Jer., ii, 5 (noter le jeu de mots dans ces deux passages : Ils ont suivi la vanité [hébél, les idolesj et sont devenus vains, yehbâlû) ; au pluriel il est moins rare, Deut., xxxii, 21 ; III Reg., xvi, 13, 26, Ps. xxxi, 7 (hablé iâve’, « les vanités de néant » ) ; Jer., viii, 19, hablê nêkdr « les vanités de l’étranger, » les idoles étrangères ; xiv, 22 [hablê hag-gôîm, « les vanités des nations, » même sens) ; Jos., ii, 9. La Vulgate traduit régulièrement vanitates, excepté Jer., xiv, 22 (srulptilia) ; les Septante ont yÀzaia, sauf Deut., xxxii, 21 ; Jer., xiv, 22 (eîîuXa) ; Ps. xxx, 7 (naTauSToxE ;)11° Hammânîm, a’ran, sans singulier usité en hébreu,

T est plutôt le nom d’un objet idolâtrique ou d’une idole particulière que des idoles en général. Des hammânîm étaient dressés sur l’autel de Baal, II Par., xxxiv, 4 ; ils sont mentionnés conjointement avec les’aSêrim, IIPar., xxxiv, 4, 7 ; Is., xvii, 8 ; xxvii, 9, ouavec les bàmôf, II Par., xiv, 4. La Vulgate traduit un peu au hasard