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IDAIA — IDITHUN

mission avec quelques autres d’offrir au prend-prêtre Josué, fils de Jostdec, une couronne d’or et d’argent. Zach., vi, 10, 14.

    1. IDIDA##

IDIDA (hébreu : Yedîdàh, « bien-aimée ; » Septante ; ’IeSeto ; Alexandrinus : ’E818â ; Josèphe, Ant. jud., XI, lv, 1 : ’UStD, mère de Josias, roi de Juda. Elle était fille d’Hadaia de Besécath et avait épousé le roi Amon de Juda. IV Reg., xxii, 1.

    1. IDITHUN##


IDITHUN, lévite, chef d’un des trois chœurs de musiciens institués par David pour le service du sanctuaire. Son nom est écrit en hébreu de deux manières différentes, et même de trois, si on l’identifie avec l’Éthan de I Par., vi, 44, et xv, 17, 19. Il est appelé |inni, Yedû(ûn,

I Par., ix, 16 ; xvi, 41-42 ; xxv, 1, 3, 6 ; IlPar., v, 12 ; xxxv, 15 ; Ps. lxii (lxi), 1 ; jw » "P, Yedîfûn, dans le

chetib de I Par., xvi, 38 ; II Esd., xi, 17 ; Ps. xxxix (xxxviii), 1 ; lxxvii (lxxvi), 1 (le keri corrige partout Yedûfûn). La différence entre les deux noms est insignifiante et doit provenir de la simple confusion du i, vav, et du i, yod, par les copistes. La forme jd’n, I Par.,

r

vi, 44 ; xv, 17, 19, est fort différente ; elle peut être néanmoins une variante accidentelle du nom. — Dans les Septante, les variations orthographiques sont encore plus nombreuses. Codex Vaticanus : ’I818015n, ’I8t80ûv, ’I818(i(jij’EBeiOiàn, ’ISsiOiiv, ’Iwôiiv ; Alexandrinus : ’IStSoûn, ’I8c£Ôo15v, ’I81808, ’I80j6mv ; Sinaiticus : ’I818(i(Ji, ’ISt8tiv, ’ISsStiv, ’I8180jj. La Vulgate écrit ordinairement Idithun, mais elle a Idithum dans II Esd., xi, 17.

1° David ayant établi trois chœurs de musiciens pour le service de Dieu, Idithun fut placé à la tête d’un de ces trois chœurs. I Par., xxv, 1, 3. La raison pour laquelle ces chœurs furent au nombre de trois, c’est qu’il existait trois familles lévitiques, celle de Gerson, celle de Caath et celle de Mérari. I Par., vi, 1. Les deux autres chefs musiciens, Asaph etHéman, étant le premier Gersonite et le second Caathite, il s’ensuit qu’Idithun devait être Mérarite. C’est cette circonstance qui porte à croire que l’Éthan mentionné I Par., vi, 44 ; xv, 17, et qui est Mérarite, et, de plus, I Par., xv, 19, chef musicien avec Asaph et Héman, est le même qu’Idithun. Voir Éthan 3, 1. 11, col. 2001. La généalogie d’Idithun doit donc être celle qui est donnée I Par., vi, 44-47. L’origine mérarite d’Idithun est d’ailleurs confirmée expressément par ce qui est dit d’Obédédom et d’Hpsa, ses fils, I Par., xvi, 38 (le second Obédédom mentionné dans ce verset est appelé « fils d’Idithun », pour le distinguer de l’Obédédom nommé avant lui dans le même verset, lequel était Géthéen ou originaire de Gethremmen, II Reg., vi, 10) ; l’un et l’autre étaient portiers du Temple, I Par., xvi, 42, et il est dit explicitement, I Par., xxvi, 10, qu’Hosa était de la famille de Mérari. Voir Hosa 2, col. 759.

2° Idithun est appelé, II Par., xxxv, 15, hôzêh hammélék (Vulgate : prophetarum régis). Le mot hôzêh, dans son acception ordinaire, signifie « voyant, prophète » ; mais il veut dire peut-être ici « conseiller du roi » en ce qui touche à la musique. Ce titre, donné spécialement à Idithun dans II Par., xxxv, 15, est donné aussi à ses collègues, Asaph, II Par., xxix, 30, et Héman, I Par., xxv, 5. Dans II Par., xxxv, 5, le texte original applique le titre de hôzêh seulement à Idithun, tandis que la Vulgate l’applique aussi à Asaph et à Héman en traduisant par le pluriel, « prophètes du roi. » — Les trois chefs de musique furent élus par les chefs (sarim) des Lévites, sur l’ordre de David qui les invita à en faire eux-mêmes le choix. I Par., xv, 16-17. Cf. I Par., xxv, 1. — La fonction d’Idithun comme chef de musique consista à diriger les lévites musiciens qui chantaient ou jouaient du nébél (Vulgate : nablis), du kinnôr (lyris) et des mesilfàîm {cymbalis). I Par., xv, 16 ; xxv, 1-6 ; cf. Ps. cl, 3-5. Luimême, comme Asaph et Héman, jouait de la cymbale.

IPar., xv, 19. Ce fut lors de la translation de l’arche à Jérusalem par le roi David qu’Idithun exerça pour la première fois son office. I Par., xv, 19. Il fut ensuite désigné avec Héman pour célébrer les louanges de Dieu à Gabaon, devant le Tabernacle, pendant qu’Asaph restait avec sa troupe à Jérusalem pour louer le Seigneur devant l’arche qui y avait été transportée. I Par., xvi, 39-42.

3° La division des lévites en trois chœurs de musiciens dura autant que le Temple et chaque groupe porta jusqu’à la fin le nom de son premier chef. Après la mort de David, nous les voyons figurer à la dédicace du Temple de Salomon, « tant les lévites que les chantres, ceux qui étaient sous Asaph, sous Héman et sous Idithun, leurs fils et leurs frères. » [I Par., v, 12. Lors de la purification du Temple sous le règne d’Ézéchias, les descendants d’Asaph, d’Héman et d’Idithun sont nommés parmi les lévites qui coopèrent à l’œuvre d’expiation prescrite parle roi. II Par., xxix, 12-15. Quand Josias fit célébrer une Pâque solennelle, après la découverte du livre du Deutéronome dans le Temple, « les chantres fils d’Asaph se tinrent à leur rang, selon les prescriptions de David ; (les fils d’) Asaph, d’Héman et d’Idithun. » II Par., xxxv, 15. La captivité elle-même ne détruisit pas cette organisation. Nous en retrouvons encore en effet les traces du temps de Néhémie, où, dans rénumération des lévites, nous rencontrons « Mathania, … fils d’Asaph, chef des louanges et de la glorification dans la prière, et Abda, … fils d’Idithun ». II Esd., xi, 17. Cf. IPar., ix, 16.

4° La Sainte Écriture nous fournit quelques autres renseignements particuliers sur l’histoire des descendants d’Idithun. Six de ses fils, Godolias, Sori, Jeséias, Hasabias, Mathathias et Séméi, furent musiciens sous les ordres de leur père. I Par., xxv, 3. Cinq fils seulement sont nommés au ꝟ. 3, quoique le nombre six soit exprime formellement ; le nom de Séméi doit être suppléé d’après le jL 17 pour compléter le nombre. Les musiciens ayant été divisés en vingt-quatre groupes, Godolias fut chef du second ; Sori, appelé aussi Isari, du quatrième ; Jésaias (ainsi appelé au ꝟ. 15 dans la Vulgate et Jéséiaa au ꝟ. 3), du huitième ; Séméi, du dixième ; Hosabias, du douzième, et Mathathias, du quatorzième. I Par., xxv, 9, 11, 15, 17, 19, 21. Mathathias est aussi nommé I Par., xv, 18, 21. Deux autres fils d’Idithun, Obédédom et Hosa, furent portiers de la maison de Dieu. I Par., xvi, 38, 42. Voir Hosa 2, col. 759.

5° Le nom d’Idithun se lit dans le titre des Psaumes xxxix (xxxviii), lxii (lxi) et lxxvii (lxxvi). Le titre du Ps. xxxix porte l-Idû(ûn (Vulgate : ipsi Idithun). On pourrait le traduire « composé par Idithun », la préposition l indiquant parfois en hébreu devant un nom propre l’auteur d’un écrit ; mais comme l-Idûtûn est ici suivi des mots : mizmôr le-Dâvid, « poème de David, » il s’ensuit qu’Idithun n’en est pas l’auteur. Le sens est probablement que ce Psaume était destiné à être chanté par le chœur dirigé par Idithun, et il lui est adressé pour cette raison nominativement en sa qualité de maître de chœur. Lamnasêâh Uldûfûn, « au maître de chœur, à Idithun, » portent les premiers mots du titre. — Dans le titre des Psaumes lxii et lxxvii, nous lisons : ’al-Yedûfûn (Vulgate : Pro Idithun). On peut expliquer’aî-Yedûfûn de la même manière que Ps. xxxix, 1, c’est-à-dire comme s’adressant à Idithun, ou à ses descendants. On lui a donné néanmoins d’autres significations. D’après Aben-Ezra, cette locution désignerait une espèce particulière de chant ; d’après Jarchi, un instrument de musique inventé ou perfectionné par Idithun. Le titre du Ps. lxxxix (Lixxviii) porte le titre de maskïl le-’Êtân hà-’Ezrâhî (Vulgate : Intellectus Ethan Ezrahitx). Sur l’identité de cet Éthan, voir Ezrauite, t. 11, col. 2164. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 569 ; E. Schûrer, Geschich te des jûdischen Volkes, 31n-8°, Leipzig, 1. 11, 3e édit., 1898, p. 277 ; J. Kôberle, Die Tempelsânger itn Allen Testament, in-8 6, Erlangen, 1899, p.155-104. F. Vigodroux.