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HUILE — HUNNIUS


la Vulgate ont introduit le mot « huile » qui ne se trouve point dans l’hébreu et semble emprunté à Ose., ii, 10, ou à Deut., xxviii, 51. La mesure du vers le rejette, « tu as mis plus de joie dans mon cœur, qu’on en goûte au temps de la moisson et de la vendange, » dit le texte original. D’après les Septante, la Vulgate, et la traduction de saint Jérôme, Ps. cvm (hébreu, cix), 24, la chair (du Psalmiste) se flétrit parce que dans son deuil il ne fait plus les onctions fortifiantes d’huile ; plusieurs exégètes traduisent encore ainsi ; mais il paraît à d’autres interprètes que le parallélisme dans le texte hébreu demande un autre sens : ma chair s’amaigrit, defecit à pinguedine, en donnant à Sémén le sens de graisse. Cependant îl est assez naturel, après avoir parlé du jeûne dans le membre parallèle, de parler de la privation des onctions <Thuile dont on se privait dans le deuil et la peine. Le texte actuel massorétique d’Is., x, 27, traduit exactement par la Vulgate, offre une expression d’une explication difficile. Après avoir dit que le joug de l’Assyrie sera enlevé de dessus les épaules d’Israël, le prophète ajoute : « et le joug éclatera à cause de la graisse, sémén. » Rob. Smith, dans le Journal of Philology, t. xui, 1885, p. 62-65, propose de lire’âlâh mis-Sâfôn Sôdêd, « est monté du mord dévastateur, » à la place de miffnê Sânién, « de la face de l’huile (graisse), m Mais cette supposition n’est pas irès heureuse. E. Levesque.

HUL (hébreu : Ifiïl ; Septante : OffX), second fils d’Aram, petit-fils de Sem. Gen., x, 23 ; I Par., i, 17. Le peuple que ce nom représente dut habiter une partie d’Aram ou de la Syrie, comme le groupe auquel il appartient, probablement au pied du Liban, mais il est impossible de déterminer avec précision sa position géographique. La région au nord du lac Mërom portant actuellement le nom d’Ard el-Huléh (voir HoULÉ), quelques commentateurs croient y voir un reste du nom de Hul, de même que dans Oùîictftâ, localité des environs de Panéas mentionnée par Josèphe, Ant, jud., XV, x, 3, entre la Galilée et la Trachonitide. D’autres signalent aussi l’affinité qui existe entré les noms de Hul et de Golan. L’opinion de Josèphe, Ant. jud., i, vi, 4, et de saint Jérôme, Quæst. hebr. in Gen., t. xxiii, col. 955, qui placent Hul en Arménie, paraît peu vraisemblable, de même que celle des commentateurs qui lui assignent la Mésopotamie.

    1. HUMILITÉ##


HUMILITÉ, hébreu : ’ânâvdh ; Septante : taratvosppoauv/j. Ces expressions, que la Vulgate traduit par humilitas, désignent tantôt un état abaissé, tantôt une disposition d’esprit par laquelle l’homme, pénétré de son infirmité native ou du désordre moral résultant de ses péchés, s’abaisse en lui-même. Rom., xii, 16.

1° L’état d’abaissement, désigné souvent, dans l’Écriture, par le mot humilité, provient de la bassesse de la condition, de la pauvreté, de la servitude, de l’infirmité, de la maladie ou de toute - autre infortune. Gen., xxix, ’32 ; Deut., xxvi. 7, Judith, VI, 15 ; Esth., xv, 2 ; Ps. ix, 14 ; xvii, 28 ; xxi, 22 ; xxiv, 18 ; xxx, 8 ; cxviii, 50, 92, 153 ; cxxxv, 23 ; Eccli., ii, 4 ; Luc, i, 48 ; II Cor., x, 1. Si cet état d’infériorité provient d’une disposition providentielle, et qu’il ne s’y mêle aucun désordj’ê^moral, loin d’être un déshonneur, il devient plutôt un sujet de gloire, Judith, viii, 17, bien qu’il soit souvent l’objet du mépris des hommes. Eccli., xiii, 25, 27. D’ailleurs Dieu lui-même console, II Cor., vii, 6, et glorifie ceux qu’il éprouve par ces abaissements. Judith, viii, 17 ; Ps. xxxiii, 19 ; Job, v, 11 ; Eccli., xi, 13 ; xx, lljls., lvii, 15 ; Luc, % 52 ; Jac, iv, 10 ; I Pet., v, 6. Prise dans ce sens, l’humilité s’applique non seulement aux hommes, mais à toutes choses, Ps. cxii, 6 ; cxxxviii, 6, et particulièrement au corps humain sujet à toute sorte d’infirmités. Phil., ni, 21. L’humiliation qui résulte de cet abaissement est quelquefois une punition de l’orgueil. Prov., xxix, 23.

2° Considérée comme disposition de l’âme, l’humilité est une vertu chrétienne, dont Jésus-Christ est l’exemplaire parfait. Lui-même s’est qualifié d’« humble de cœur ».Matth., xi, 29. Dans l’Écriture, l’humilité est présentée comme la condition absolue de la grâce, Eccli., m, 20 ; Jac, iv, 6, 1 Pet., v, 5, et du salut, Malth., xviii, 4 ; xxiii, 12. Elle est une disposition spirituelle très agréable à Dieu, Eccli., iii, 21, très recommandée aux chrétiens, I Pet., iii, 8, comme un excellent moyen de servir Dieu. Act, xx, 19 ; Eph., iv, 2. Elle est donnée comme le principe de la sagesse, parce qu’elle tient l’homme dans la vérité, la modestie, la discrétion. Prov., XI, 2. Elle est le prélude et la semence de la gloire. Prov., xv, 33 ; xxix, 33. L’homme humble s’abaisse comme un néant devant la majesté de Dieu, Ps. xxxviii, 6 ; il accepte, aime et recherche l’humiliation, à la suite de Jésus-Christ qui s’est humilié jusqu’à prendre notre nature et mourir sur la croix. Phil., Il, 8. L’humilité porte l’homme à s’abaisser devant son prochain, I Pet., v, 5, en le regardant comme meilleur que soi, Phil., ii, 3 ; cf. I Cor., xv, 8, 9 ; Eph., iii, 8, ef en étant disposé à le servir. Matth., xx, 25 ; Luc, xxii, 25. L’humilité convient surtout au pécheur ; aussi le cœur humble est souvent donné comme l’équivalent du cœur contrit. Ps. l, 19 ; Is., lvii, 15. Elle est la condition de l’efficacité de la prière. Judith, ix, 16 ; Ps. ci, 18 ; Eccli., xxv, 21. P. Renard.

    1. HUNNIUS Gilles##


HUNNIUS Gilles, théologien luthérien allemand, né le 21 décembre 1550 à Winnenden dans le Wurtemberg, mort à Wittenberg le 4 avril 1603. Il fit ses études à l’université de Tubingue et, en 1592, devint professeur de théologie à Wittenberg ; trois ans plus tard, il était superintendant général. Il avait été envoyé en Silésie pour hâter en ce pays les progrès de la réforme. Il fut continuellement en lutte, non seulement contre les catholiques, mais contre tous ceux qui s’écartaient de la confession d’Augsbourg, et publia Contre Calvin un écrit violent, Calvinus judaizans, in-4°, Wittenberg, 1592, dans lequel il reproche au réformateur genevois d’employer les interprétations rabbiniques pour fausser le sens des Écritures. Parmi les nombreux ouvrages de ce docteur luthérien, nous mentionnerons : Commentarius in Evangelium Jesu Christi secundum Joannem, in-8°, Francfort, 1585 ; Epistola canonica Joannis, evangelistæ et apostoli, perspicua enarratione illustrata, in-8°, Francfort, 1586 ; Expositio plana et perspicua epistolæ Paulli ad Tilum, in-8°, Marbourg, 1587 ; Epistolæ Paulli ad Romanos, in-8°, Marbourg, 1587 ; Oratio de certitudine historiæ biblicæ, in-4°, Francfort, 1587 ; Quesstiones et prælectiones in xxvii priora capita Geneseos, in-8°, Marbourg, 1589 ; Exegesis epistolæ ad Ebrxos, in-8°, Francfort, 1589 ; Tractatus de majesiate, fide, authoritate et certitudine S. Scripturæ, in-8°, Francfort, 1590 ; Epitonie bïblïca, vel summarium comprehendens summas brèves et argumenta capitum totius S. Scripturæ Veteris Testamenti canonicee, in-8°, Wittenberg, 1593 ; Disputatio de -Sacra Scriptura canonica tibi tractatur de libris canoniois et apôcryphis, in-ifi, Wittenberg, 1601 ; Expositio plana et perspicua Epistolarum ad Thessalonicenses, in-8°, Francfort, 1603. Les écrits de G. Hunnius sur le Nouveau Testament ont été réunis et complétés par J. H. Feustking dans les deux ouvrages : Mgidii Hunnii thésaurus evangelicus cornplectens commentarios in quatuor Evangelistas et Actus apostolorum, nunc primum kac forma edilus, in-f », Wittenberg, 1706 ; JEgidii Hunnii thésaurus evangelicus complectens commentarios in omnes Novi Testamenti Epistolas et Apocalypsim Joannis, nunc primum hoc forma editus et novis, quæ antea deficiebant, commentationibus auctus et locupletatus, in-P", Wittenberg, 1707. Toutes les œuvres de G. Hunnius furent publiée en 5 in-f », Francfort, 1606-1610. — Voir Walch, Bibl. theo-