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HUILE


sept branches portait sept lampes mobiles en or où devait brûler l’huile d’olive la plus pure pilée au mortier. Exod., xxvii, 20 ; Lev., xxiv, 2. Cf. Exod., iii, 6, xxxix, 36 ; Num, , rv 9. Des prêtres étaient chargés de munir d’huile ces lampes. Num., iv, 16. Voir Chandelier a sept branches, t. ii, col. 543.-3. Autels. Sacrifices. Purification. — C'était une ancienne coutume, après avoir dressé des pierres en souvenir d’un événement remarquable, d’y verser de l’huile pour consacrer ce monument. C’est ce que fait Jacob de la pierre sur laquelle il s'était reposé pendant le songe de l'échelle mystérieuse. Gen., xxviii, 18. Il agit de même au retour de la Mésopotamie. Gen., xxxv, 14. — L’huile entrait fréquemment dans le rite des sacrifices : aux sacrifices sanglants se joignait souvent l’offrande (minhâh). L’offrande se composait ordinairement de fleur de farine de froment et d’huile d’olive. Ou bien on offrait la farine pure et on y versait de l’huile avec quelques grains dencens, ou bien~5n faisait une sorte de gâteau pétri avec de l’huile, mai » sana faire lever la farine. Exod., xxix, 2, 23 ; Lev., ii, 1, 2, 4, 5, 6 ; ix, 4 ; xxiii, 13 ; Num., xv, 4, 6, 9 ; xxviii, 5, 9, 12, 13, 20, 28 ; xxix, 3, 9, 14. On en usait

les usages profanes, jt. 31-32, et on ne devait pas en imiter la composition. Quiconque en composerait de semblable et en donnerait à des étrangers, serait exterminé du milieu du peuple, }. 33. Elle devait uniquement servir à la consécration d’Aaron et de ses fils, du grandprêtre et des autres prêtres, ꝟ. 30, et à la consécration du tabernacle et de son mobilier, t- 26-29. Dans la consécration d’Aaron ou du grand-prêtre on répand l’huile d’onction sur sa tête, Exod., xxix, 7 ; Lev., viii, 12 : ce qu’on ne dit pas pour ses enfants ou les simples prêtres. Mais aux uns et aux autres on consacre les mains. Exod., xxviii, 41 ; xxix, 9, 29 ; Eccle, , xlv, 18. On asperge de cette huile leurs vêtements sacerdotaux. Exod., xxix, 21 ; Lev., viii, 30. La consécration du grand-prêtre, avett l’onction sur la tête, les mains, les vêtements, est rappelée, Lev., xxi, 10 ; Num., xxxv, 25. Pour le tabernacle, l’autel et les ustensiles servant à l’autel, la mer d’airain, tous ces objets étaient également consacrés au service de Dieu avec l’huile d’onction. Exod., XL, 9-11 ; Lev., vin, 2, 10-12. Le souvenir de l’onction de l’huile saintesur la tête d’Aaron est rappelé dans le Ps. cxxxiii (Vulgate, cxxxii), 2, où elle sert de comparaison. — Chez les

153. — Fabrication de l’huile et pressoir à huile. Bas-relief sur un sarcophage. D’après l’Archàologische Zeitung, t. xxxv, pl. 7, 1. Au milieu, cueillette des olives. À gauche, elles sont foulées sous une poutre de bois. À droite, elles sont écrasées par une meule.

ainsi dans la plupart des sacrifices ; dans l’oblation du prêtre inaugurant ses fonctions, Lev., vi, 13 ; Num., xix, 31 ; de même pour le grand-prêtre. Lev., vi, 20. Mais on n’offrait pas d’huile dans le sacrifice pour le péché, Lev., v, 11, ni dans l’offrande de jalousie. Num., v, 15. Les prêtres avaient droit à une partie de ces offrandes d’huile entrant dans les sacrifices. Lev., vii, 10, 12 ; viii, 26. Après un sacrifice solennel David distribua de cette huile au peuple. I Par., xvi, 3. Ézéchiel, xlv, 24 ; xlvi, 6, 7, 11, parlant des sacrifices du nouveau Temple, ' mentionne le hin d’huile qui doit accompagner Yéphi de vin, prescription différente de celle des Nombres, xv, 6, 9. — Dans la purification du lépreux, après le sacrifice sanglant d’un agneau et l’aspersion de son sang, le prêtre devait offrir un log' d’huile ; il versait ensuite de cette huile dans sa main gauche et, y trempant le doigt de la main droite, il aspergeait sept fois devant l’autel des holocaustes, et avec le reste de l’huile il faisait des onctions à l’oreille, sur les pouces de la main et du pied droit, et sur la tête. Lev., xiv, 12, 18. Les conditions varient pour le pauvre en ce qui concerne la victime et la fleur de farine, mais non pour l’huile. Lev., xiv, 21, 29. V. Huile d’onction. — L’huile d’onction, Sénién hainmishdh, était une huile sainte dont la base était de l’huile d’olive très pure, mélangée de quatre espèces d’aromates : la myrrhe franche, le cinnamome, le roseau aromatique et la casse. Exod., xxv, 6 ; xxx, 23-24. Voici la proportion indiquée au même endroit : pour un Ain d’huile, on devait prendre 500 sicles de myrrhe, 250 de cinnamome, 250 également de roseau aromatique, et 500 sicles de casse. Cette huile sainte composée selon l’art du parfumeur, Exod., xxx, 25, était absolument interdite pour

Hébreux les rois recevaient la consécration aH moyen d’huile versée sur la tête : cela est expressément mentionné pour Saûl, I Reg., x, 1 ; II Reg., i, 21 ; 'pour David I Reg., rvi, 1, 13 ; II Reg., ii, 4 ; v, 3 ; Ps. lxxxix (Vulgate, lxxxviii), 21 ; pour Salomon, III Reg., i, 39 ; pour Jéhu, IV Reg., ix, 1, 3, 6 ; pour Joas, IV Reg., xi, 12 ; pour Joachaz, IV Reg., xxiii, 30. Il n’est pas dit que cette huile fût l’huile d’onction qui servait pour la consécration des prêtres : plusieurs exégètes l’ont pensé ; mais rien n’est déclaré sur ce point. On peut présumer que ce ne fut pas de l’huile ordinaire, mais de l’huile ayant reçu une bénédiction particulière.

VI. Comparaisons.

À cause de ses diverses propriétés, l’huile sert à des comparaisons multiples. L’huile réjouit le cœur, Prov., xxvii, 9 ; c’est un symbole de douceur, Ps. lv (Vulgate, liv), 22 ; de séduction, Prov., v, 3 ; de joie, Ps. xxiii, 5 ; Is., lxi, 3 ; de richesse, Prov., xxi, 20, et de fertilité ; ainsi filius olei signifie « fertile ». Is., v, 1, Le nom de l'époux du Cantique est comme une huile parfumée répandue, qui exhale une exquise senteur. Cant., i, 2. Le Ps. cix (Vulgate, cvin), 18, compare 1° malédiction, dans son troisième degré, à une huile qui pénètre jusqu’au plus intime des os. Arrêter la mauvaise humeur de la femme querelleuse, c’est vouloir prendre l’huile avec la main. Prov., xxviii, 16. Dans la Parabole des dix vierges, l’huile symboliserait, selon, plusieurs exégètes, les bonnes œuvres. Matth., xxv, 3, 4, 8. Dans le Ps. xliv, 8, l’huile d’allégresse, dont le roi est oint en récompense de son amour de la justice, c’est, dans l’application au Messie, la joie et l’honneur dont Dieu le Père comble le Verbe incarné dans sa résurrection et son ascension. — Dans le Ps. iv, 8, les Septante et