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HUILE


les ruines des deux colonies grecques de Daphna ? et de Na liera tis, ont pu servir au transport de l’huile comme du reste au transport du vin. D. Mallet, Les premiers établissements des GrecsenÉgypte, dans les Mémoires delamission archéologique française au Caire, t. XII, 1893, p. 340341. Parmi les produits que les pays de Juda et d’Israël vendaient sur les marchés de Tyr, figure l’huile. Ezech., xxyii, 17. Quand les ouvriers d’Hiram vinrent travailler pour la construction du temple, Salomon fournissait vingt cors, plus de 60 hectolitres d’huile de choix. III Reg., v, 11. Dans II Par., ii, 10, c’est vingt mille sata (hébreu : baf) qu’il aurait fournis. Au temps de Zorobabel, on donna aussi des vivres et en particulier de l’huile aux ouvriers de Sidon et de Tyr chargés d’apporter du bois de cèdre du Liban. I Esd., iii, 7. Artaxerxès fit donner à Esdras avec le blé et le vin cent baf d’huile. I Esd., vi, 23. — Quand David commença à régner à Hébron on lui apporta des différentes tribus des vivres, farine, viii, huile, etc. I Par., Xii, 40. Parmi les douze administrateurs des domaines royaux sous David, il y en avait un, Joas, chargé des

157. — Ancien pressoir à huile de Palestine. D’après Thomson, Tke Land and the Book, t. ii, p. 597.

magasins d’huile. I Par., xxvii, 28. Quand Roboam eut bâti des villes fortes en Juda, il y fit des magasins de vivres spécialement pour le vin et l’huile. II Par., xi, 11. Les particuliers en conservaient dans des cachettes souterraines dans les champs. Jer., XLi, 8. Dans la parabole de l’économe infidèle, Luc, xvi, 6, les créanciers devaient au maître cent mesures d’huile : l’économe leur fait remise de la moitié. Néhémie prohibe les usures et fait rendre aux débiteurs les propriétés engagées, par exemple les oliviers, et même oblige à renoncer à l’intérêt d’un pour cent par mois que les créanciers exigeaient sur l’huile. II Esd., v, 11. Dans la description des richesses de la Babylone symbolique, Apoc, xviii, 13, on mentionne l’huile. Dans la vision du ch. vi, 7, à l’ouverture du quatrième sceau, une voix demande de ne pas gâter le vin et l’huile. — Michée, vi, 15, fait allusion aux pressoirs d’huile (fig. 157 et 158). L’un d’eux a donné son nom au jardin où se retira Jésus le soir qui précéda sa jnort, Gethsémani (Ga( Sémén), « pressoir d’huile. » Pour la description de ces pressoirs et les procédés de l’extraction de l’huile, voir Pressoir, Olive, Olivier.

III. Usages profanes.

1/huile servait dans l’alimentation, pour l’éclairage, les soins de la toilette, et comme médicament. —. Alimentation. — Les Orientaux boivent volontiers de l’huile ; ils s’en servent habituellement pour la préparation des aliments : elle remplace le beurre et la graisse. Lev., ii, 4 ; Deut, xii, 17 ; III Reg., xvii, 12, 15 ; I Par., xii, 40 ; Ezech., xvi, 13, 19. Plusieurs espèces de pains ou gâteaux étaient pétris ou oints avec de l’huile d’olive : les ballot, II Beg., VI, 19 ;

les reqîqim, Exod., xxix, 2 ; les (ufinê piffim, Lev., vi, 14 ; le mahàbap, Lev., Il, 5, et le marhését, Lev., ii, 7, étaient pétris avec du miel et de l’huile et cuits dans la poêle. II Reg., xiii, 8. Voir Gâteaux, col. 114. En général la cuisine se faisait à l’huile et au sel : aussi le manque d’huile marque-t-il une grande misère. Pendant la grande sécheresse, au temps d’Achab, la veuve de Sarepta n’avait plus qu’un peu de farine et un peu d’huile dans un petit vase, III Reg., xvii, 12 ; mais par un miracle l’huile ne diminua pas jusqu’à la cessation de la sécheresse. Le même miracle se reproduisit pour la. femme d’un prophète par l’intervention d’Elisée. IV Reg., iv, 2, 6, 7. Avec le pain et le vin et l’huile rien ne manque à l’homme pour rendre son visage florissant. |Ps. civ (Vulgate, cin), 15. — 2. Éclairage. — On se servait pour s’éclairer d’huile d’olive : on en versaitdans de petits vases ou lampes qu’on plaçait sur le chandelier. Après avoir garni d’huile leurs lampes, les vierges imprévoyantes de la parabole, Matth., xxv, 3, 4, 8, n’avaient pas eu la précaution d’emporter avec elles le vase d’huile destiné à les alimenter. Rosenmûllcr, Bas alte und neue Morgent and, Leipzig, 1818, t. v, p. 98. — 3. Soins du corps. — En Orient, l’huile d’olive plus ou moins aromatisée est fréquemment employée pour oindre le corps. Deut., xxviii, 40 ; II Reg., xii, 20, IV Reg., iv, 2, Ps. cxl, 5 ; Ezech., xvi, 18 ; Dan., xiii, 17. À la cour du roi de Perse, les jeunes filles qui étaient introduites auprès du roi devaient commencer par s’oindre le corps d’huile de myrrhe pendant six mois. Esth., ii, 12. Cf. Pline, H. N., xxiv, 102. Souvent on ne répandait cette huile que sur une partie du corps comme la tête. Ps. xxiii (Vulgate, xxii), 5 ; Eccle., ix, 8 ; Luc, vii, 46. On le faisait dans les fêtes, les banquets, c’était un symbole de joie, Is., lxi, 3 ; on s’en abstenait en signe de deuil. II Reg., xiv, 2 ; Is., lxi, 3. —. 4. Médicaments.

On avait reconnu les propriétés adoucissantes, calmantes de l’huile ; aussi l’employait-on pour soigner les blessures. Is., i, 6. On la mêlait souvent avec le vin et ce remède était reconnu comme très efficace, Luc., x, 34 : le bon Samaritain s’en sert pour panser les blessun.sde la victime des voleurs qu’il rencontra sur la route de Jéricho à Jérusalem. Ces médicaments faisaient partie du bagage du voyageur. Luc, x, 34. Quand Jésus eut donné aux douze leur première mission, il s’en allait évangélisant et guérissant les malades. Luc, ix, 6. Saint Marc, vi, 13, mentionne l’emploi de l’huile dans ces guérisons. Il est vrai que l’huile et les onctions jouaient un grand rôle dans la médecine orientale. Lightfoot, Horse Hebraicse, dans ses Opéra omnia, 1699, t. ii, p. 444 ; mais évidemment il y a là autre chose qu’un simple remède naturel ; une vertu miraculeuse lui est attachée. Faut-il voir avec Maldonat, Evang., in-8°, Mayence, 1883, 1. 1, p. 576, le sacrement de l’extrême-onction ? La plupart des commentateurs catholiques ne sont pas de cet avis, et se bornent à y reconnaître une préparation et une figure du sacrement, apud Marcum quidem insinuatum, per Jacobum autem promulgatum, comme s’exprime le Concile de Trente, sess. xiv. Voir t. ii, col. 2140.

IV. Usages sacrés.

1. Dîme.

L’huile la meilleure devait être offerte en prémices au Seigneur. Num., xviii, 12 ; Peut., xviii, 4. La dlme en est prescrite. Deut., xii, 7. Dans les offrandes des chefs des douze tribus ou sanctuaires pendant le séjour au Sinaï, on voit figurer la farine et l’huile. Num., vii, 13, 19, 25, 31, 37, 43, 49, 55, 61, 67, 73, 79. À la restauration du culte sous Ézéchias, la dîme de l’huile est apportée par le peuple. II Par., xxxi, 5. Après le retour de la captivité, Néhémie la fait donner. II Esd., x, 37 ; xiii, 12. Il y avait dans le temple des magasins pour conserver l’huile ainsi offerte, et des lévites étaient chargés de veiller sur ces réserves d’où l’on tirait ce qui était nécessaire pour le service du culte. I Par., ix, 29 ; II Par., xxxii, 28 ; II Esd., x, 39. — 2. Luminaire sacré. — Le chandelier à