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HOTE — HOUE

qui donnait et celui qui recevait l’hospitalité, d’où naissait

le pactum salis, voir Sel.

H. Lesêtre.
    1. HOTELLERIE##


HOTELLERIE, maison dans laquelle on loge les voyageurs moyennant un salaire. Il n’existait pas dans l’ancien Orient d’hôtellerie proprement dite, mais seulement des khans ou caravansérails. Voir Caravan sérail, t. ii, col. 250.

    1. HOTHAM##

HOTHAM (hébreu : Ilôldm), nom de deux Israélites.

1, HOTHAM (Septante : XraOâv), descendant d’Aser, troisième fils d’Héber, de la famille de Baria. I Par., vu, 32. ^

2. HOTHAM (Septante : Xu>6<z)x), d’Aroër, père de Samma et de Jéhiel, deux des vaillants guerriers de David. I Par., xi, 44.

    1. HOUBIGANT Charles François##


HOUBIGANT Charles François, orientaliste français de la congrégation de l’Oratoire, né à Paris en 1686, mort dans la même ville le 31 octobre 1784. Il entra à l’Oratoire en 1704 et fut successivement professeur à Juilly, à Marseille et à Soissons. En 1722, ses supérieurs l’appelèrent à Saint-Magloire à Paris. Son excès d’application lui causa une maladie qui le rendit complètement sourd..Il se voua alors exclusivement à l’étude des langues orientales. En 1722, il fonda à Avilly une école pour les jeunes filles, et il y établit une imprimerie, composant lui-même ses ouvrages. Ses publications hébraïques n’ont pas rendu les seuvices qu’on aurait pu en attendre, parce qu’il en supprima les points-voyelles. Il avait adopté le système de Masclef qui substitue à la prononciation massorétique de l’hébreu une prononciation arbitraire et barbare, et il le défendit dans la préface de ses Racines hébraïques sans points voyelles, in8°, Paris, 1732, composées en vers sur le modèle des célèbres Racines grecques de Port-Royal. Ses autres ouvrages sont : Prolegomena in Scripturam Sacrant, 2 in-4°, Paris, 1746 ; 2 in-4°, 1753 ; Conférences de Metz, in-8°, Leyde, 1750, publiées pour exposer d’une manière populaire les principes de critique développés dans les Prologomena, où il soutient, à la suite de Cappel, que le texte original de l’Ancien Testament a été altéré en beaucoup d’endroits, quoique non substantiellement, et où il essaye de donner des règles pour corriger cesaltérations. Il appliqua ces règles dans ses Psalmi hebraici niendis quam plurimis expurgati, in-16, Leyde, 1748, et dans sa Siblia hebraica cuni notis criticis et versione latina ad notas criticas facta ; accedunt libri Grseci qui deutero-canonici vocantur in très classes distributi, 4 in-f°, Paris, 1743-175’*. Cet ouvrage, qui coula à l’auteur vingt ans de travail, est un chef-d’œuvre de typographie. Il reproduit, sans points-voyelles, le texte hébreu de Van der Hooght (édition de 1705). Les corrections préparées par Houbigant sont placées en marge ou dans des tables à la fin de chaque volume. Un grand nombre d’entre elles sont conjecturales et arbitraires et n’ont eu aucun succès. L’auteur les édita séparément sous le titre de Notée criticse in universos Veteris Testamenti libros, tum hebraice tum grsece scriptos, cum integris Prolegomenis ad exemplar Parisiense denuo récuses, 2 in 4°, Francfort-sur-le-Mein, 1777. La version latine qui accompagnait la Bible hébraïque parut aussi séparément : Veteris Testamenti versio nova ad hebraicam veritatem facta, 8 in-8°, Paris 1745. On a encore de lui, outre la traduction de quelques ouvragesanglais, Psalmorum versio vulgata et versio nova ad hebraicam veritatem facta, in-16, Paris, 1746 et 1755 ; traduction française par Gracien, in-12, Paris, 1767 ; L’examen du Psautier français des RR. PP. Capucins où l’on prouve i° qu’ils ne devraient pas prendre pour sujet ordinaire des Psaumes, les Juifs captifs et maltraités par les

Chaldëens ; 2° qu’ils donnent une fausse idée de la langue sainte et qu’ils en violent souvent les règles, in-8°, La Haye (Paris), 1764. — Voir Cadry, Notice sur la vie et tes ouvrages du P. Houbigant, dans le Magasin encyclopédique, mai 1806 ; A. Ingold, Essai de Bibliographie oralorienne, in-8°, Paris, 1880, p. 62.

HOUE (hébreu : ma’edêr ; ’ël ; Vulgate : sarculum, ligo), instrument agricole composé d’un long manche de bois, à l’extrémité duquel est fixée une pièce légèrement recourbée qui fait avec le manche un angle assez aigu. Les anciens Égyptiens composaient leurs houes de deux pièces de bois, la plus courte arquée et terminée en pointe, et dont une corde réglait l’écartement (fig. 155). Voir aussi’t. i fig. 46, col. 284 ; t. ii, fig.’214, col. 603, et Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, ’Paris, 1895, t. i, p. 67. Encore cet instrument avait-il eu des devanciers ""plus primitifs dans les bois de cerfs réduits à un seul andouiller et les branches d’arbre formant entre elles un angle plus ou moins ouvert dont les premiers hommes se firent des hoyaux. N. Joly, L’homme avant les métaux, Paris, 1888, p. 234. Sitôt qu’on le put, et il dut en être ainsi chez les Hébreux dès la fin des Juges, I Reg., xiii, 20-21, on se servit du fer pour constituer ou au moins terminer la pièce pointue

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155. — Houes égyptiennes. Musée du Louvre.

de la houe. On emploie la houe ou hoyau pour remuer superficiellement le sol en tirant à soi comme sur une pioche. Cet instrument à main suffisait pour préparera l’ensemencement les terrains légers, comme les alluvions du Nil ou de l’Euphrate. On s’en servait aussi sur les pentes des montagnes, dont la terre arable a peu de profondeur et où l’emploi de la charrue serait impossible. Pline, H. N., xviii, 49, 2. La houe n’a pas cessé d’être en usage pour sarcler, biner, etc. Sur son emploi en Orient, voir Niebuhr, Description de l’Arabie, p. 137. — La houe est désignée une fois dans la Sainte Écriture sous le nom de ma’edêr, par Isaïe, vil, 25. Le prophète suppose les montagnes de Juda bien cultivées de son temps, et il annonce qu’en punition des crimes de la nation, ces montagnes, dont on préparait le sol avec la houe, ne seront plus fréquentées par les cultivateurs et qu’en conséquence elles ne produiront plus que des épines et des ronces. Les Septante ne traduisent pas le mot hébreu et se contentent de dire que la montagne sera labourée, 71poîpiipivov ôpoîpifirôrjderai. — Il est assez probable que ma’edêr n’a pas été le seul mot hébreu servant à désigner un instrument aussi usuel que la houe. Il est raconté qu’au temps de Saûl, I Reg., xiii, 20, 21, « chacun en Israël descendait chez les Philistins pour aiguiser son mahârëSâh (Oépio-rpov, vomer), son’ê{ (oxfjo ?, ligo), son qardom (àitr„ securis), son mahà-