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HORTOLA — HOSPITALITÉ

mis hibros distributa. L’édition faite à Barcelone porte à la première page la date de 1583, et à la fin de 1580 ; nous croyons fausse cette dernière date. Nicolas Antonio et Menendez Pelayo citent une autre édition de Venise en 1585. Hortola avait à un haut degré les qualités de l’écrivain. Limpide et élégant, pur et châtié dans son style, il a des vues élevées même dans les questions grammaticales. Son exposition porte toujours l’empreinte de sa solide connaissance des textes originaux et de l’exégèse. C’est à lui que le célèbre poète Thomas Gonzalez Carvajal doit la couleur hébraïque et la solide théologie qu’il mit dans ses traductions en vers de la Sainte Écriture ; Vosias, Cerda, Possevino dans son Apparatus, font un grand éloge de son latin, et Nicolas Antonio de son Commentaire ainsi qu’André Escot dans sa Bibliotheca hispanica.

Ruperto de Manresa.

HOSA, nom de deux Israélites et d’une ville d’Aser. Les deux Israélites portent un nom différent dans le texte hébreu.

1. HOSA (hébreu : Ḥûšâh ; Septante : Ὠσάν), de la tribu de Juda. Le texte I Par., iv, 4, porte : « Ézer, père d’Hosa. » Hosa peut être un nom de lieu inconnu aussi bien qu’un nom d’homme.

2. HOSA (hébreu : Ḥôsâh ; Septante Ὀσά), lévite de la famille de Mérari. I Par., xvi, 38 ; xxvi, 10. Il fut choisi par David, pour être un des gardiens des portes du sanctuaire, la porte šallékéṭ, du côté de l’Occident, sur le chemin montant, lorsque l’arche eut été transportée à Jérusalem. Sa famille, en y comprenant ses fils et ses frères, se composait de treize personnes. I Par., xxxi, 11, 16. Il était lui-même fils d’Idithun. I Par., xvi, 38. Voir Idithun.

3. HOSA (hébreu : Ḥosâh, « refuge ; » Septante : Ἰασίφ ; Alexandrinus : Σουσά), ville frontière d’Aser. Jos., xix, 29. Elle était limitrophe des possessions de Tyr et dans la direction d’Achzib, mais le site en est incertain. On a proposé de la placer au village actuel d’el-Ghaziéh, au sud de Sidon ; à el-Busséh, au nord d’Achzib, à el-Kauzah ((C. W. M. van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, in-8°, Gotha, 1858, p. 322), ou Kauzih (voir Ed. Robinson, Later biblical researches, Londres, 1856, p. 61 : 62), près de l’ouadi el-Ayun ; à ’Ozziyéh (Conder, Tent Work in Palestine, 1878, t.ii, p. 337) ou el-Ezziyéh (Survey of Western Palestine, Memoirs, t. i, 1881, p. 51) à 6 ou 7 kilomètres au sud-est de Tyr ; mais toutes ces identifications sont purement hypothétiques. La dernière est peut-être plus plausible. Voir Aser, n° 90, tribu et carte, t. i, col. 1085.


HOSANNA (ὡσαννά), acclamation par laquelle la foule accueillit Notre-Seigneur à son entrée dans Jérusalem le dimanche des Rameaux. Matth., xxi, 9, 15 ; Marc, xi, 910 ; Joa., xii, 18. « La foule qui précédait et suivait (Jésus), dit saint Matthieu, xxi, 9, criait disant : Hosanna au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les hauteurs ! » Le mot Hosanna se lit six fois, dans les Evangiles : deux fois isolément, Marc., xi, 9 ; Joa., x, 43 ; deux fois avec le datif : « au fils de David, » Matth., xxi, 9, 15, et deux fois avec le complément « dans les hauteurs ». Matth., xx, 9 ; Marc., xi, 40. Il est tiré du Ps. cxvii (cxviii), 25, de même que les autres paroles d’acclamation rapportées par les trois évangélistes, Matth., xxi, 9 ; Marc., xi, 10 ; Luc. (qui n’a pas Hosanna), xix, 38 : « Béni celui : qui vient au nom du Seigneur ! » Ps. cxvii (cxviii), 26. La coutume s’était introduite parmi les Juifs de répéter tous les jours de la fête des Tabernacles l’Hosanna du ꝟ. 25 du Ps. cxvii, de sorte que ce mot était familier au peuple et que le septième jour de cette fête avait pris le nom de « grand Hosanna ». M. Schwab, Le Talmud de Jérusalem, t. vi, p. 33 ; Buxtorf, Lexicon talmudicum édit. Fisher, 1859, p. 502. La véritable forme hébraïque d’Hosanna est הוֹשִׁיעָה נָא, hôšî’âh nâ’, « sauve, je t’en prie, » σῶσον δή, salvum [me] fac, comme ont traduit les Septante et la Vulgate. Cf. Théophylacte, In Matth., xxi, 9, t. cxxmi, col. 369. Dans l’usage, cette locution s’était sans doute légèrement altérée et abrégée, et elle était devenue au temps de Notre-Seigneur : Hosanna. Le sens lui-même s’en était un peu oblitéré ; ce mot ne semble pas appliqué, en effet, « au fils de David » dans sa signification primitive, puisque le complément est au datif au lieu d’être à l’accusatif, mais seulement comme une sorte de vivat, comme une simple acclamation large et vague. Saint Augustin va justement remarqué, De doctr. Christ., ii, 11, t. xxxiv, col. 43 (Dicunt… Hosanna [esse vocem] lætantis) ; et In Joa. tract., li, 2, t.xxxv, col. 1764 (Vox obsecrantis est, Hosanna, …magis affectum indicans quam rem aliquam significans : sicut sunt in lingua latina quas interjectiones vocant). De là vient que la plupart des anciens auteurs ecclésiastiques en ont ignoré la signification primordiale. Clément d’Alexandrie, Pædag., I, v, t. vii, col. 264, dit que Hosanna équivaut au grec φῶς καὶ δόξα καὶ αἶνος, « lumière, gloire et louange, avec supplication au Seigneur. » Le Pseudo-Justin (au ve siècle), Resp. ad Quaæst., 50, t. vi, col. 1296, interprète exactement le mot Alleluia, « chantez les louanges de celui qui est, » mais il dit faussement que Hosanna signifie μεγαλοσύνη ὑπερκειμένη, « grandeur suprême. » Suidas, dans son Lexique, édit. Bernhardy, 1853, t. i, p. 1287, note, fait mieux encore : il déclare que l’interprétation σῶσον δή est inexacte et il explique le mot par εἰρήνη καὶ δόξα, « paix et gloire. »

L’altération de hôšî’âh nâ’ en hosanna est expliquée de diverses manières. Saint Jérôme, qui avait été interrogé par le pape saint Damase, sur la signification de ce mot, y voit, Epist., xx, 3, t. xxii, col. 377, une corruption par contraction de la locution hébraïque et c’est l’opinion la plus commune. D’autres ont supposé, quoiqu’il n’y ait pas en araméen de racine ישע », que c’était une forme araméenne avec l’addition du pronom suffixe : « sauve-nous. » Voir E. Kautzsch, Grammatik des biblischen Aramäisch, in-8°, Leipzig, 1884, p. 173. G. Dalman, Grammatik des jüdisch-palästirischen Aramäisch, in-8°, Leipzig, 1894, p. 198, y trouve un impératif hiphil apocopé avec nâ’ : הוֹשַׁע-נָא. Cf. Ps. lxxxvi, 2 ; Jer., xxxi, 7.

C’est avec cette signification imprécise que Hosanna est passé dans la liturgie de l’Église dès le commencement. Voir Didache, x, 6, édit. Harnack, in-8°, Leipzig, 4884, p. 35 ; Const. apost., viii, 13 ; cf. vi, 26, t. i, col. 4109, 1090 ; cf. Hégésippe, dans Eusèbe, H. Ε., ii, 28, 14, t. xx, col. 200. L’Église l’a introduit dans les prières de la messe, au Sanctus. Les chrétiens avaient même autrefois l’habitude de saluer les évêques et les saints personnages par les mots : Hosanna in excelsis.

Voir S. Jérôme, In Matth., xxi, 15, texte et note, t. xxxvi, col. 152.

F. Vigouroux.


HOSIEL (hébreu : Ḥǎzî’êl ; Septante : Codex Vaticanus : Ἰειήλ ; Alexandrinus : Ἀζιήλ), lévite de la famille de Séméi, laquelle formait la dernière branche des Gersonites. Hosiel vivait du temps de David. I Par., xxiii, 9.


HΟSΡΙΤΑLΙΕR. 1° Titre de Jupiter considéré comme protecteur des hôtes (ξένιος, hospitalis). Antiochus IV Épiphane voulut le faire adorer sur le mont Garizim. II Mach. vi, 2. Voir Jupiter. — 2° Celui qui exerce volontiers l’hospitalité (φιλόξενος, hospitalis). 1 Tim., i, 2 : Tit., i, 8 ; 1 Pet., iv, 19. Voir Ηospitalité.


HOSPITALITÉ (grec : φιλοξενία ; Vulgate : hospitalitas, Rom., xii, 13 ; Hebr., xiii, 2), bon accueil que l’on