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HOR (MONT) — HORMA

p. 119, y reconnaîtrait volontiers un infinitif ou un nom commun, το assurgere montis, « l’élévation de la montagne, » ce qui s’applique parfaitement au Liban méridional, en particulier au Djébel esch-Schuqîf, qui s’élève presque verticalement à 570 mètres au-dessus du fleuve. Cette hypothèse se lie naturellement à l’explication traditionnelle, qui prend Hor pour un nom propre, « le mont Hor. » La remarque du savant auteur semble même expliquer l’origine de ce nom, qui indiquerait les premières pentes de la grande chaîne de montagnes. Cf. J. van Kasteren, La frontière septentrionale de la Terre Promise, dans le Compte rendu du troisième congrès scientifique des catholiques, Bruxelles, 1895, 2e section, p. 128, et dans la Revue biblique, Paris, 1895, p. 27. Nous préférons cette opinion à celles qui cherchent le mont Hor plus au nord ou l’identifient avec l’Hermon. Cf. K. Furrer, Die antiken Städte und Ortschaften im Libanongebiete, dans la Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, Leipzig, t. viii, 1885, p. 27 ; E. Robinson, Physical geography of the Holy Land, Londres, 1865, p. 314.


HORAM (hébreu : Ḥôrâm ; Septante : Ἐλάμ), roi chananéen de Gazer, à l’époque de la conquête de la Palestine méridionale. Il alla au secours de Lachis, attaquée par les Israélites, et il fut taillé en pièces par Josué. Jos., x, 33. Il est énuméré, mais sans être appelé par son nom propre, dans la liste des trente rois vaincus par le conquérant de la Terre Promise. Jos., xii, 12.


HOREB (hébreu : Ḥorêb, « sec ; » Septante : Χωρήβ). C’est le nom donné dans divers passages du Pentateuque et de quelques autres livres de l’Écriture à la montagne plus connue sous le nom de Sinaï. Exod., iii, 1 ; xvii, 6 ; xxxiii, 6 ; Deut, i, 2, 6, 19 ; iv, 10, 15 ; v, 2 ; ix, 8 ; xviii, 16 ; xix, 1 (dans le Deutéronome, le nom de Sinaï n’apparaît que xxxiii, 2) ; III Reg., viii, 9 ; xix, 8 ; II Par., v, 10 ; Ps. cv (cvi), 19 ; Mal., iv, 4 ; Eccli., xlviii, 7. Primitivement Horeb et Sinaï n’ont pas dû être synonymes. Depuis le moyen âge, on a donné de ces noms deux explications différentes. D’après les uns, Horeb était d’abord le nom de toute la montagne, et Sinaï celui du mont où fut donnée la Loi ; d’après les autres, la partie septentrionale de la montagne qui est plus basse s’appelait Horeb, et la partie méridionale et en particulier son plus haut sommet s’appelait Sinaï. Cette dernière explication paraît convenir au texte qui appelle toujours le campement des Israélites, pendant que la loi leur est donnée, « le désert du Sinaï, » et ne l’appelle jamais alors le désert d’Horeb. De plus, il est dit, Exod., xvii, 6, voir Massah, pendant que les Israélites campent à Raphidim, qu’ils sont près de la pierre d’Horeb ; ce n’est qu’après être partis de Raphidim qu’« ils entrent dans le désert du Sinaï. » Exod., xix, 2. Voir Sinaï.


HOREM (hébreu : Ḥǒrém, « voué, consacré ; » Septante : Vaticanus : Μεγαλααρίμ ; Alexandrinus : Μαγδαλαιωράμ) ; le nom de Horem, dans les deux manuscrits, est amalgamé avec celui du nom de la ville précédente Magdalel, ville forte de Nephthali. Jos., xix, 38. Elle est nommée entre Jéron et Magdalel d’une part, Béthanath et Bethsamès de Nephthali de l’autre. L’identification n’en est pas certaine. D’après C. R. Conder, dans ses premiers écrits, Handbook to the Bible, in-8o, Londres, 1879, et Palestine, in-12, Londres, 1889, p. 256, c’est Khirbet Hârah, dans les montagnes à l’ouest de Meïs, mais dans J. Hastings, Dictionary of the Bible, t. ii, 1899, p. 415, il adopte l’opinion du plus grand nombre des géographes qui placent Horem, à la suite de Van de Velde, dans le moderne Hûrah ou Khirbet el-Kûrah, situé sur une colline au milieu des montagnes de la Galilée, à l’ouest du lac Houlé, à moitié chemin entre ce lac et Râs en-Nâkurah. On y voit des pierres antiques et des citernes. Hurah est près et au sud-ouest de Yarûn, qui représente probablement l’ancien site de Jéron, ce qui est un nouvel indice en faveur de l’identification de Hûrah et de Horem. Voir C V. M. Van de Velde, Narrative of a journey through Syria and Palestine, 2 in-8o, Londres, 1854, p. 178 ; Id., Memoir to accompany the map of the Holy Land, in-8o, Gotha, 1858, p. 322.


HORI (hébreu : Ḥôrî ; Septante : Χοῤῥί, Iduméen, fils de Lotan. Gen., xxxvi, 22 ; I Par., i, 39. Son nom est le même que celui des habitants du pays, appelés, au singulier, ha-Ḥôrî, « l’Horréen. » — Un Israélite, de la tribu de Siméon, qui porte le même nom de Ḥôrî, dans le texte hébreu, Num., xiii, 6, est appelé Huri dans la Vulgate. Voir Huri.


HORITE. Voir Horréen, col. 757.


HORLOGE SOLAIRE. Voir Cadran solaire, t. ii, col. 23.


HORMA, nom, dans la Vulgate, de deux villes de Palestine.

1. horma (hébreu : חָרְמָה, Ḥormâh ; Septante : Ἑρμά, Ἀνάθεμα ; le second mot est la traduction grecque du premier ; Vulgate : Horma, Num., xxi, 3 ; Jud., i, 17 ; Harma, Jos., xix, 1 ; Herma, Jos., xii, 4 ; Arama, I Reg., xxx, 30), nom donné par les Israélites à la ville chananéenne de Séphaath, Jud., i, 17, lorsqu’ils s’en furent emparés et l’eurent vouée à l’anathème. Voir Anathème, t. i, col. 545.

Identification. — Séphaath était dans la partie méridionale de la Palestine appelée Négeb, au sud-est, près du mont Séir, Deut., i, 44 ; mais le site exact est controversé. Il y a sur ce point deux opinions principales, celle de Robinson, qui, Biblical researches, 3 in-8o, Boston, 1841, t. ii, p. 616, identifie Hormah avec es-Suféh, et celle de J. Rowlands (dans Williams, The Holy city, 2 in-8o, Londres, 1849, t. i, p. 464), et de Palmer, Desert of the Exodus, 2 in-8o, Cambridge, 1871, t. ii, p. 373-380, qui l’identifient avec Sebaita (Esbaita ou Sebâta). Es-Suféh est dans un passage à travers les montagnes sur une des routes qui conduisent d’Hébron à Pétra ; Sebaita est dans l’ouadi el-Abyadh, à environ 40 kilomètres dans la direction nord-nord-est d’Aïn Kadis et à environ 26 kilomètres au sud d’Élusa. D’après les données bibliques, Hormah était « parmi les dernières villes qui, au midi, touchaient aux frontières des fils d’Édom », Jos., xv, 21, 30 ; non loin de Siceleg, Jos., xv, 30, et de Cadès. Num., xiii, 27 ; cf. xiv, 40-45. Elle est énumérée entre Gader et Héred (hébreu : Arad) parmi les trente et une villes royales qui furent prises par Josué, xii, 14. Le livre des Juges, i, 16-17, nous apprend qu’elle était dans le voisinage d’Arad et des habitations des Cinéens ; I Reg., xxx, 30, confirme ce dernier point. Ces renseignements ne sont pas suffisants pour permettre de trancher la controverse, mais l’inspection des lieux est en faveur de l’identification de Sebaita et de Séphaath-Horma. Ed. Wilton, The Negeb, in-8o, Londres, 1863, p. 199-200, fait contre l’identification de Hormah et d’es-Suféh une première objection : c’est que le passage d’es-Suféh eût été impraticable pour une armée aussi considérable que celle des Israélites. Une seconde objection, c’est qu’on ne trouve là aucun reste d’une ville un peu importante. À Sebaita, au contraire, les ruines sont assez considérables (fig. 154). Elles occupent un espace de 180 à 270 mètres ; on y remarque les débris de trois basiliques, d’une tour antique, de deux étangs et les vestiges d’une forte muraille qui entourait la ville. Dans les alentours, on aperçoit encore les traces d’anciennes cultures en terrasses. Voir