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HIRONDELLE — HISTORIOGRAPHE


pales espèces de ces oiseaux. Le martinet noir ou commun, cypselus apus, a le corps complètement noir, à la différence de l’hirondelle qui a le ventre blanc. Il arrive en Palestine au commencement d’avril et s’y rencontre en tré% grand nombre. Le martinet de montagne, cotyle melba, plus grand que le martinet noir, a la gorge et le ventre blancs, et le dessus du corps d’un gris plus ou moins foncé. On le trouve dans les pays de montagnes, des Pyrénées au Japon, et dans le nord de l’Afrique, mais surtout dans les Alpes. Il arrive du sud en Palestine dès le milieu de février et habite dans les endroits les plus inaccessibles des ravins et des rochers. Son vol, plus rapide encore que celui des autres oiseaux de son espèce, lui permet de traverser tout le pays en une heure ou deux. Le martinet galiléen, cotyle af finis, qui vit dans l’Inde et en Abyssinie, ne se trouve en Palestine que dans la vallée du Jourdain, où il habite toute l’année. On le rencontre en bandes nombreuses, s’abritant dans des nids formés de plumes et de paille agglutinées avec de la salive et fixés à la paroi inférieure des rochers qui surplombent. Ce martinet pousse un cri plaintif mais agréable, qui n’a rien de la dureté de éblui des autres oiseaux de la même espèce. — 3° Il se peut que, par les noms de derôr et de sus, les Hébreux aient encore désigné d’autres passereaux analogues aux précédents. Le guêpier, merops apiaster, serait probablement de ceux-là. C’est un oiseau qui ne vit que dans les pays chauds de l’ancien monde ; il se nourrit d’abeilles et de guêpes, ressemble assez à l’hirondelle et s’en distingue surtout par son plumage plus clair. On en compte trois espèces en Palestine. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 204 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 383.

II. Les hirondelles dans la Bible.

On lit dans les Proverbes, xxvi, 2 :

Comme l’oiseau s'échappe, comme l’hirondelle s’envole, ' La malédiction sans motif reste sans effet.

L’allusion porte ici sur le vol rapide de l’hirondelle et surtout du martinet, qui passent rapidement et disparaissent bientôt au regard sans laisser trace de leur passage. Ps. lxxxiii (lxxxiv), 4 :

Le passereau même trouve une demeure, L’hirondelle un nid pour placer ses petits ; Tes autels, Dieu des armées… !

Les différentes espèces d’hirondelles, qui aiment tant à nicher dans les hautes constructions élevées par les hommes, voltigent constamment à Jérusalem, au-dessus de l’enceinte du temple et autour de la mosquée d’Omar. Elles y établissent leurs nids en toute sécurité et personne ne songe à les déloger. Les martinets, au contraire, ne se construisent pas de nids et se réfugient dans les creux des murailles et des rochers. C’est donc à l’hirondelle proprement dite que se compare le psalmiste ; comme elle, il établira sa demeure au Temple même et les autels du Seigneur seront son refuge. Ezéchias dit dans son cantique, Is., xxxviii, 14 :

Je poussais des cris comme l’hirondelle qui vole, Je gémissais comme la colombe.

Il s’agit ici des cris plaintifs d’un malade, auxquels les cris tristes et répétés du martinet ressemblent beaucoup mieux que le cri plus joyeux de l’hirondelle. En parlant des migrations, Jérémie, viii, 7, dit que « la tourterelle, l’hirondelle et la grue connaissent le temps de leur retour ». La remarque peut s’appliquer aux hirondelles proprement dites, dont la plupart émigrent de Palestine, et surtout au martinet noir et au martinet de montagne, qui, sans exception, abandonnent le pays durant la saison froide. Baruch, vt, 21 ; compte les hirondelles au nombre des oiseaux qui viennent impunément voltiger autour dés idoles et se poser sur elles

dans le temple des Babyloniens. Enfin, Tobie, ii, 11, devint aveugle par la fiente chaude qui tomba sur ses yeux du haut d’un nid de moineaux, <rrpou6fa, d’après le texte grec, et d’hirondelles, d’après la Vulgate.

H. Lesêtre.

HIRSÉMÉS (hébreu : 'Ir Sâtnés, c’est-à-dire « la ville du soleil », comme l’explique la Vulgate ; Septante : TtôXei ; Saunai ?), v '"e ae ' a tribu de Dan. Il y a lieu de croire qu’elle est la même que Bethsamés, « . la maison du soleil, y> et la même aussi que le lieu appelé Har-Hérés, « mont Harès. » Jud. i, 35. Voir Bethsamés 1,

t. i, col. 1732, et Harés, col. 428.

A. Legendre.
    1. HIRT ou HIRTH Jean Frédéric##

HIRT ou HIRTH Jean Frédéric, théologien protestant, né à Apolda, le 14 août 1719, mort à Wittenberg, le 29 juillet 1784. Professeur de philosophie, puis de théologie à l’université d’Iéna, il devint, en 1775, superintendant de Wittenberg. Parmi ses ouvrages, dont plusieurs se rapportent à la langue hébraïque, nous mentionnerons : De parenthesisacra Veteris Testamenti, in-8°, Iéna, 1745 ; De chaldaismo biblico, in qua inprimis Chaldaismus Jeremise in specie explicatur, in-4°, Iéna, 1751 ; Philolog. exegetische Ab/iandlung uber Psalm xlv, 15, in-4°, Iéna, 1753 ; Biblia Ebrsea analytica, in-8°, Iéna, 1753 ; Biblia analytica, pars chaldaica, prsemissa introductione historico-critica ad chaldaicum biblicum, in-8°, Iéna, 1754 ; Einleitung in die hebrdische Abtheilungskunst der heil. Schrift, in-8°, Iéna, 1767 ; Commentaria ad Proverb., xri, 31, in-4°, Iéna, 1768 ; Vollstândig Erklârung der Spruche Salomonis, in-8°, Iéna, 1768 ; Syntagma observationum philologico-criticarum ad linguam Veteris Testamenti

pertinentiutn, in-8°, Iéna, 177t.

B. Heurtebize.

. HIRZEL Ludwig, théologien protestant suisse, né à Zurich, le 27 août 1801, mort le 13 avril 1841. Il fit ses études en Allemagne. Lors de la fondation de l’université de Zurich en 1832, il y fut nommé professeur extraordinaire de théologie. On a de lui : De Pentateuchi versionis syriacse quam Peschito vacant indole, in-8°, Leipzig, 1825 ; De chaldaismi biblici origine et auctoritate critica commentatio, in-4°, Leipzig, 1830 ; Dos Buch Hiob erklârt, in-8°, Leipzig, 1839 (dans le Kurzgefasstes exegetisches Handbuch zum alten Testament). J. Olshausen a publié la 2e édition de cet ouvrage en 1852 et A. Dillmann la troisième en 1869.

    1. HISTOIRE NATURELLE DE LA BIBLE##


HISTOIRE NATURELLE DE LA BIBLE. - Voir Animaux, Arbres, 1. 1, col. 603-612, 888-894 ; Fleur, t. ii, col. 2287 ; Herbacées (Plantes), col. 596, et les articles spéciaux consacrés chaque animal et à chaque plante.

    1. HISTORIOGRAPHE##

HISTORIOGRAPHE (hébreu : mazqîr, « celui qui faitsouvenir ; » Septante : lia tôjv 6îro|/, V7]|/, àT< « >v, âva|/, iii, vr|(Tx « v, ûîro|jivï]uiaTOYpœi>oc, * Vulgate : a commentariis), titre de l’officier de la cour chargé de rédiger les annales royales.

1° Les Israélites avaient eu de tout temps leurs chroniqueurs. Le chapitre xrv de la Genèse ne peut avoir pour source qu’un document écrit vers l'époque d’Abraham. Moïse se servit d’anciens mémoires pour la rédaction du premier livre du Pentateuque. Le Livre des Guerres du Seigneur, Num., xxi, 14, celui du YdSâr ou des Justes, Jos., x, 13 ; II Sam. (Reg.), i, 18, qui remontent à une époque très ancienne, étaient des recueils au moins en partie historiques. Dieu lui-même ordonna à Moïse de conserver par écrit le souvenir des grands événements de l’exode et du binai. Exod., xvii, 14 ; xxrv, 7 ; Deut., xvii, 18 ; xxviii, 58, 61 ; xxix, 20, 27 ; xxxi, 24 ; cf. Jos., xviii, 9 ; xxiv, 26. Israël eut donc dès l’origine, des historiens, selon la coutume qui existait depuis longtemps chez les Chaldéens, ses ancêtres. Le livre de Josué et celui des Juges montrent qu’il eut soin de garder la mémoire des principaux faits qui accotnpa-