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HIRAM — HIRONDELLE


et les instruments pour les sacrifices. II serait sans doute possible que le père d’Hiram portât le même nom que lui et que, s’il vivait encore, il eût accompagné son fils pour lui venir en aide, à Jérusalem. Le texte de III Reg., "Wi, 14, n’est pas assez précis pour permettre d’affirmer <jue le père d’Hiram était mort ou vivant, lors du départ du fils. L’écrivain sacré dit que ce dernier était fils d’une femme veuve de la tribu de Nephthali, mais il ne nous explique pas si elle était veuve d’un Israélite ou veuve du Phénicien qu’elle avait épousé à Tyr. Cependant, quoi qu’il en soit, il n’est guère vraisemblable que le père et le fils portassent le même nom, et l’on ne voit pas pourquoi on ferait dans le récit des Paralipomènes une distinction entre les ouvrages exécutés par le père et ceux qu’avait exécutés le fils, celui-ci ayant eu certainement la direction générale de tous les travaux. Il est donc plus probable que le niot’âbîv, pater ejus, est une interprétation maladroite d’un copiste et que les Septante, qui n’ont pas cette intercalation, reproduisent le vrai texte primitif. Certains commentateurs ont expliqué le texte des Paralipomènes en supposant, les uns, que le nom complet de l’artiste tyrien était Hiram-Abi ; les autres, que’abî est un titre honorifique signifiant « le maître » ou quelque chose de semblable ; mais ces explications ne concordent pas avec le texte même et manquent de vraisemblance.

    1. HIRAS##

HIRAS (hébreu : Hirdh ; Septante : E’pdt ;), Chananéen, ami de Juda fils de Jacob. Gen., xxxviii, 1, "12, 20. Les Septante et la Vulgate font de lui lee berger » de Juda, au lieu de son ami. Les deux versions ont ponctué autrement que les Massorètes le mot du texte original ; elles ont lu j>. 12 et 10, rô’êhû, « son pasteur, s au lieu de rê’êhû, « son ami. » Ce qui est dit ꝟ. 1 que Juda se sépara de ses frères pour aller chez Hiras à Odollam, qu’il vit là Sué, fille d’un Chananéen, et qu’il l’épousa, semble indiquer que la lecture des Massorètes est la meilleure et qu’Hiras était, en effet, non le serviteur, mais un ami du patriarche. Un détail donné au J. 12 a pu d’ailleurs faire supposer qu’il était berger ; c’est qu’il accompagna le fils de Jacob lorsque celui-ci alla faire tondre ses brebis à Thamna et qu’il rencontra Thamar, sa belle-fille, sur son chemin à la porte dÉnaîm. Voir Juda, Thamar et Énaïm, t. ii, col. 1766 ; mais un ami pouvait être avec lui dans cette circonstance aussi bien qu’un berger. Hiras est sans doute mentionné dans cette circonstance parce que Juda, ꝟ. 20, le chargea de porter à Thamar le chevreau qu’il lui avait promis, et de lui redemander les gages qu’il lui avait laissés, lorsqu’il l’avait traitée comme une courtisane. Hiras ne trouva point Thamar et les gens du pays lui dirent qu’il n’y avait jamais eu là de courtisane, réponse qu’il rapporta à Juda. Gen., xxxviii, 20-23.

H1RCAN (’Ypxav<5 ;), fils de Tobie, homme opulent, qni avait déposé dans le" temple de Jérusalem des sommes importantes qui constituaient une partie du trésor dont voulut s’emparer Héliodore, au nom du roi de Syrie, vers 187 avant J.-C. II Mach., iii, 11. Hircan désigne peut-être le lieu d’origine du fils de Tobie (l’Hyrcanie, où dés Juifs avaient été déportés par Artaxerxès Ochus, E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes, t. i, 1889, p. 204), et n’est pas son nom propre.

— Josèphe, Ant. jud., XII, v, 1, parle des roxiSe ; Twëfou, « les enfants de Tobie, » et nomme en particulier nn fils de l’un d’eux appelé Hircan, Ant. jud., XII, iv, 2, mais rien ne prouve que ce « petit-fils » de Tobie fût « le fils de Tobie » nommé II Mach., iii, 11.

    1. HIRONDELLE##

HIRONDELLE (hébreu : derôr, sus, - Septante : XcXtStdv ; Vulgate : hirundo), oiseau de l’ordre des passereaux fîssirostres, qui a le bec court, le corps ovale, les ailes allongées et la queue ordinairement fourchue

(6g. 150). L’hirondelle se nourrit d’insectes. C’est un oiseau migrateur, qui revient chaque année dans son ancienne demeure et ne craint pas le voisinage de l’homme. Les Égyptiens rendaient un culte à l’hirondelle et la représentaient sur leurs monuments comme une divinité. Cf. Lanzone, Dizionario de Mitologia Egizia, pl. cxviii ; Niedemann, Le Culte des animaux en Egypte, dans le Muséon, t. viii, p. 90-104 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, t. ii, 1897, p. 536-537. — On confond souvent avec l’hirondelle le martinet, qui appartient aussi à la famille des hirundinées, et a un bec plus court et des ailes plus longues que l’hirondelle.

I. Les hirondelles et les martinets de Palestine.

— Les Hébreux ont certainement compris les deux espèces d’oiseaux sous les deux noms de derôr et de sus. Ce dernier nom, sus, désigne spécialement le martinet en arabe. Le mot’dgûr qui, selon quelques auteurs, serait un troisième nom de l’hirondelle, convient beaucoup plus probablement à la grue. Voir Grue, col. 354.

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150. — L’hirondelle.

i° Espèces d’hirondelles. — L’hirondelle commune ou de cheminée, hirundo rustica, abonde en Palestine de mars à novembre. Elle émigré pendant l’hiver dans les régions plus méridionales. L’hirondelle orientale, hirundo cahirica, est couleur châtaigne en dessous au lieu d’être blanche comme la précédente. L’émigration de cette espèce n’est pas générale en hiver ; les hirondelles orientales demeurent alors en grand nombre dans les régions les plus chaudes du pays, la côte et la vallée du Jourdain. La température reste si douce dans ces régions que les insectes peuvent sortir tout l’hiver et les hirondelles, par conséquent, trouver une nourriture assurée. L’hirondelle rousse, hirundo rufula, arrive en mars et se répand dans tout le pays. Elle ressemble à peu près aux autres, mais porte des rayures noires et a la partie inférieure du dos d’un roux très vif. Elle niche dans les rochers et les ruinés et construit en avant de son nid un long couloir d’accès, soigneusement agencé. C’est un oiseau très rare, qu’on ne retrouve guère qu’en Grèce. L’hirondelle des rochers, cotyle rupestris, et l’hirondelle des marais, cotyle palustris, l’une du sud de l’Europe, l’autre d’Abyssinie, toutes les deux grises, habitent d’un bout de l’année à l’autre la vallée du Jourdain, le pourtour de la mer Morte et les gorges des torrents. L’hirondelle des maisons, chelidon urbica, et l’hirondelle dés sables, cotyle riparia, séjournent en Palestine le printemps et l’été.

Martinets.

Les martinets redoutent la grande chaleur

et le grand froid. Aussi en été ils habitent les lieux élevés, et ils quittent si complètement la Palestine en hiver qu’alors on n’y voit plus trace des deux prinçi-