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HIR — HIRAM


2. HIR, benjamite, cinquième fils de Bêla, I Par., vii, 7, et père de Sépham et d’Hapham. I Par., vii, 12. Dans le premier passage, l’hébreu l’appelle’lrî ; Septante : Oùpi ; Vulgate : Uraï ; dans le second, les trois textes portent respectivement ; ’ir, "Qp, Hir. & version grecque, au lieu de « Sépham et Hapham, fils de Hir, et Husim, fils de Her », qu’on lit dans l’original hébreu et dans la version latine, traduit : « Sapphim et Apphim, et les fils d’Or, Asom, dont le fils fut Aor. » Voir Uraï.

HIRA (hébreu : ’îrd’; Septante : w Ip « c), fils d’Accès, de Thécué, un des vaillants soldats de David. II Reg., xxiii, 26 ; I Par., xi, 28. Dans ce dernier passage, la Vulgate écrit son nom Ira, conformément à l’orthographe qu’elle a donnée à deux autres personnages homonymes. Voir Ira 3.

    1. HIRAM##

HIRAM, nom dans la Vulgate de trois personnages.

1. HIRAM (hébreu : ’îrâm ; Septante : Zaçtafv), le dernier des chefs fallu/) d’Édom, mentionnés dans la liste de la Genèse, xxxvi, 43, et I Par., i, 54. On ne connaît de lui que son nom.

2. HIRAM (hébreu : Hirâm, II Reg., v, 11 ; III Reg., v, 15, 21, etc. ; Hirôm, III Reg., v, 24, 32 ; Hûrâm, II Par., ii, 2, etc. ; Septante : Xtpâp. ; Xsipàp. ; Josèphe : Ei’p<t>[M>{ ; Eîpwiiot ; ’Iépwjio ;  ; Vulgate. : Hiram), roi de Tyr, allié de David et de Salomon. Un roi des Sidoniens est nommé mn sur un fragment de bronze du temple de Baal-Lebanon, acheté en 1878 par le Cabinet des antiques à Paris (voir Écriture, fig. 519, t. ii, col. 1575), ce pourrait bien être le contemporain de David et de Salomon. Clermont-Ganneau, King Hiram and Baal of Lebanon, dans The Athenseum, il avril 1880, p. 502504. Cf. Journal asiatique, t. xvi, 1880, p. 33-34, et Corpus inscript, semit, , part, i, t. i, Paris, 1881, pl. iv et p. 25-26. —, Josèphe, *5lMt. jud., VIII, v, 3 ; Cont. Apion., i, 17-18, rapporte d’après Ménandre et Dios qu’Hiram était fils et successeur d’Abibal. Dès le début de son règne, il entreprit dans la capitale de son royaume de grands travaux, qui changèrent la face de Tyr. Il agrandit et embellit cette ville. L’îlot sacré qui contenait le temple de Melqarth fut réuni à l’Ile où s’élevait la cité maritime. Vers le sud, le sol fut étendu au moyen Ca terres rapportées, et tout un quartier de la nouvelle ville fut bâti sur un terrain ainsi pris sur la mer. Il fortifia le port et reconstruisit avec luxe les temples de Melqarth et d’Astarthé. Il se bâtit un palais dans la ville insulaire qui devint dès lors la véritable capitale du royaume. Les annales tyriennes relatent encore qu’Hiram réprima la révolte de la ville de Kition, dans l’Ile de Chypre, et obligea ses habitants à lui payer l’impôt et à reconnaître l’autorité de la métropole. Voir t. ii, col. 469.

— Il venait de monter sur le trône, quand David prit la forteresse des Jébuséens et fit de Jérusalem sa capitale. Il lui envoya une ambassade, non pas tant pour le féliciter de l’inauguration de son règne sur tout Israël, que pour s’allier avec un voisin aussi puissant. David accueillit avec empressement les ambassadeurs et profita des bonnes dispositions du roi de Tyr pour obtenir les matériaux et les ouvriers nécessaires à l’édification de son palais. II Reg., v, 11 ; 1 Par., xiv, 11 ; xxii, 4. Les deux rois firent une alliance qui dura jusqu’à la mort de David. Lorsque Hiram apprit que Salomon succédait à son père, il envoya des Tyriens le féliciter de son avènement au trône. III Reg., v, 1. Les deux princes contractèrent une alliance qui fut féconde pour les deux peuples et servit spécialement aux projets de Salomon. Celui-ci trouva dans le royaume de son ami et allié tout ce qui lui Élisait défaut, le bois et les ouvriers habiles, pour bâtir le temple de Jérusalem et son palais. Il lui écrivit et lui fit connaître ses desseins ; il lui demandait de faire

couper dans les forêts du Liban par ses sujets, habiles à préparer le bois, les cèdres et les cyprès, que ne produisait pas la Palestine ; il lui demandait aussi un artiste dans l’art de travailler les métaux et les étoffes. Il s’engageait à payer aux ouvriers un salaire convenable. Heureux d’entretenir de bons rapports avec les Israélites Hiram bénit le Dieu de son allié et répondit à Salomon qu’il accédait à tous ses désirs. Il détermina avec précision les conditions de son concours. Les bois coupés dans le Liban par ses serviteurs seraient transportés au bord de la mer, où des radeaux les conduiraient à Joppé. Le payement consisterait en vivres pour la table royale et la subsistance des ouvriers : Salomon fournirait annuellement vingt mille hors de froment et vingt kors d’huile de qualité supérieure. III Reg., v, 2-12 ; II Par., n, 3-15. Hiram envoya à Jérusalem un architecte, nommé Hiram (voir Hiram 3) et des maçons pour tailler les pierres. II Par., ii, 18. Quand Salomon eut besoin d’or pour orner le temple du Seigneur, c’est encore à Hiram qu’il en demanda. Au terme des travaux qui durèrent vingt ans, Salomon donna au roi de Tyr vingt villes de la Galilée en payement des cent vingt talents d’or qu’il lui avait empruntés. Hiram vint visiter les villes galiléennes, mais elles ne lui plurent pas, probablement en raison de leur mauvais état, et il les appela « terre de Chabul ». III Reg., ix, 11-14. Voir t. ii, col. 6. Quelques exégètes, entendant ce mot comme un terme de mépris, en ont conclu qu’Hiram ne les avait pas acceptées, d’autant plus qu’il est dit, II Par., viii, 2, que Salomon les reconstruisit et y fit habiter des fils d’Israël. — Salomon profita encore de son alliance avec Hiram pour organiser une flotte. N’ayant ni navires ni matelots, il demanda à Hiram des marins exercés qui dirigeraient les vaisseaux qu’il avait fait construire à Asiongaber. Voir t. i, col. 1097. Les deux rois avaient un égal intérêt à s’unir pour le commerce de la mer Rouge. La flotte salomonienne alla jusqu’à Ophir, III Reg., ix, 27, et en rapporta de l’or, des bois odoriférants et des pierres précieuses. III Reg., x, 11 ; II Par., ix, 10. — Les relations de Salomon avec Hiram exercèrent donc une action heureuse sur la richesse et l’opulence des Juifs. D’après une tradition tyrienne, rapportée par Tatien, Orat. cont. Grœc, 37, t. vi, col. 880, Clément d’Alexandrie, Strom., i, 21, t. viii, col. 840, cf. Eusèbe, Præp. et)., ix, 34, t. xxi, col. 753, Salomon aurait épousé une fille d’Hiram. Selon Ménandre, cité par Josèphe, Cont. Apion., i, 18, Hiram aurait régné trente-quatre ans et aurait vécu cinquante-trois années ; mais ces dates ne coïncident pas avec des données certaines de la Bible, et on peut conclure. qu’elles sont inexactes. Clair, Les livres des Rois, t. ii, Paris, 1884, p. 30. On montre au sud-ouest de la ville de Tyr un tombeau d’Hiram, qui n’a aucun caractère d’authenticité. Movers, Die Phônizier, t. ii, Berlin, 1849, p. 326 ; Lenormant-Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., t. vi, Paris, 1888, p. 249, 512-516 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 1. 1, 1893, p. 333, 371-372.

E. Mangenot.

3. HIRAM (hébreu : Hirâm, dans III Reg. ; jffurâm dans les Paralipomènes ; Septante : Xipâ[i.), orfèvre phénicien, fils d’un Tyrien qui travaillait le bronze et d’une femme de la tribu deNephthali. III Reg., viii, 13-14, 40, 45 ; II Par., ii, 13-14 ; iv, 11, 16. Il avait appris l’art de son père et y était devenu très habile. Hiram, roi de Tyr, l’envoya à Salomon pour fabriquer les vases et ornements en métal qui devaient servir aux usages du Temple ou contribuer à l’embellir. C’est lui qui fondit les deux célèbres colonnes Jachin et Booz (voir Colonnes, t. ii, col. 856 ; Booz, t. i, col. 1849, et Jachin), la mer d’airain, les divers ustensiles nécessaires pour les sacrifices, etc. IH Reg., vii, 14-46 ; II Par., iv, 11-17. D’après le texte actuel de II Par., iv, 16, ce serait, non pas Hiram lui-même, mais son père, qui aurait fondu les chaudières