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HETTHIM — HEURE


Jud., i, 26. La Vulgate rend partout ailleurs ce nom par Hethasi, « Héthéens. » Voir Héthéens.

    1. HETZEL ou -HEZEL Jean Guillaume##


HETZEL ou -HEZEL Jean Guillaume, orientaliste allemand, protestant, né à Kœnigsberg, le 16 mai 1754, mort le 12 juin 1824. Après avoir étudié à Wittenberg et à Iéna, il fut appelé à enseigner les langues orientales à Giessen et en 1800 fut nommé bibliothécaire de l’Université de cette ville. L’année suivante, il acceptait une chaire à l’université de Dorpat en Russie où il resta jusqu’en 1820. Voici ses principaux ouvrages : Die Bibel. Altes und Neues Testament mit vollstànding erklârenden Bemerkungen, 10 in-8°, Lemgo, 1780-1791 ; Dialogen zur Erlâuterung der Bibel, in-8°, Leipzig, 1785 ; Die Bibel in ihrer wahren Gestalt, in-8°, Halle, 1786 ; Neuer Versuch ûber den Brief an die Hebrâer, in-8°, Leipzig, 1795 ; Biblisches Reallescicon, 3 in-8°, Leipzig ; 1783-1785. — Voir A. G. Hoffmann, dans Ersch et Gruber, Allgetneine Encyklopâdie, sect. ii, part, vji (1830),

p. 38t.

B. Heurtebize.
    1. HEUMANN Christophe Auguste##


HEUMANN Christophe Auguste, polygraphe protestant allemand, né le 3 août 1681 à Alstsedt, dans le duché de Weimar, mort le 1 « mai 1763. Il se distingua également dans la théologie, dans la philosophie et dans la philologie. Après avoir étudié à Iéna, il entreprit, en 1705, avec son ami Ehrenberger, un voyage scientifique en Hollande, où il connut les savants les plus illustres, et en particulier les chefs des principales sectes protestantes. En 1717, il fut nommé inspecteur du collège de Gœltingue, fut reçu en 1728 docteur en théologie à Helmstædt, et revint enseigner à Gcettingue, où il devint professeur de théologie en 1734, à l’époque où le collège y fut transformé eu université. En 1758, il crut devoir résigner ses fonctions parce que, sa croyance sur l’eucharistie étant plus conforme à celle des sectes dites réformées qu’à celle des luthériens, il ne pensait pas pouvoir, en conscience, continuer à enseigner dans une université luthérienne. Il mourut à l’âge de 82 ans. La quantité de ses écrits est énorme. Mais les trois suivants sont les seuls à citer ici : Deutsche Vebersetzung des Neuen Testaments, in-8°, Hanovre, 1748 ; 2e édit., ibid., 1750 ; Erklârung des Neuen Testaments, 12 iri-8°, Hanovre, 1750-1763 (traduit en hollandais) ; Anmerkungen ûber Heumann’s Erklârung des Neuen Testaments, in-8°, Gcettingue, 1764. A. Régnier.

    1. HEURE##

HEURE (chaldéen : Mâh ; Septante : ûpa ; Vulgate : hora), division du jour.

I. Les heures dans l’Ancien Testament. — Le mot Sâ’âh se trouve pour la première fois dans Daniel, iii, 6 ; iv, 16, 30 ; c’est un mot chaldéen qui désigne plutôt un temps court qu’une division précise, du jour. Dans les livres antérieurs de la Bible, les Septante traduisent par ûpa et la Vulgate par liora le mot’êf ou d’autres termes signifiant le temps. Exod., ix, 18 ; Deut., xxviii, 57 ; Jos., xi, 6 ; I Sam. (Reg.), ix, 16 ; I (III) Reg., xix, 2 ; xx, 6 ; II (IV) Reg., iv, 16, 17 ; x, 6, etc. On trouve dans les Livres Saints une division du jour de vingt-quatre heures en trois parties : soir, matin et midi. Ps. lui (Vulgate, liv), 18. Dans d’autres passages on trouve mentionnées sii parties du jour : l’aurore, néséf ou sahar, Gen., xxii, 26 ; II Sam. (Reg.), xxiii, 4, etc. ; le lever du soleil ou matin, bôqér, Gen., i, 5 ; Exod., x, 13 ; xii, 10, etc. ; la chaleur du jour, hôm hay-yôm, depuis neuf heures du matin, II Esd., vil, 3 ; midi, sohôrâïm, Gen., xliii, 16 ; Deut., xxviii, 29 ; le vent ou la fraîcheur du soir, rûah hay-yôtn, un pen avant le coucher du soleil, Gen., iii, 8 ; enfin le soir, ’éréb, depuis le début du coucher du soleil jusqu’à la nuit complète. Gen., i, 5 ; xxrx, 23 ; Deut., xvi, 4, etc. Le roi Ëzéchias avait un cadran solaire sur lequel on mesurait, à l’aide de degrés ou ma’âlôf, l’ombre portée par le soleil, Is., xxxviii, 8 ; IV (II) Reg., xx, 9 11 ; mais c’était un instrument tout nouveau, qu’il avait emprunté aux Assyriens, et rien ne prouve que de son temps la division assyrienne en heures ait été adoptée dans son royaume. Le Targum traduit le mot ma’âlof par’ébén Sâ’ayyd, pierre des heures, Symmaque par < ! >pa).<S-|f[ov et saint Jérôme par horologium, mais cette traduction suppose une précision encore inconnue au temps d’Ézéchias. La nuit était partagée en trois veilles. Ps. Lxiii (Vulgate, lxii), 7 ; ex (Vulgate, lxxxix), 4. La première durait du coucher du soleil à minuit, Lam., n, 19 ; la seconde de minuit au chant du coq, Jud., vii, 19 ; la troisième, ou veille du matin, se terminait au lever du soleil. Exod., xiv, 24 ; I Sam. (Reg.), xi, 11. Cf. F. Vigoureux, Manuel biblique, 10e édit., Paris, in-12, 1897, t. i, p. 294-295. Les heures consacrées à la prière étaient le soir, le matin et midi. Ps. lv, 17 (Vulgate, liv, 18) ; Josèphe, Ant. jud., IV, iv, 3 ; cf. Act. T ii, 15 ; iii, 1 ; x, 9.

II. Les heures dans le Nouveau Testament.

A l’époque de Notre-Seigneur les Juifs divisaient le jour proprement dit en douze heures. Joa., xi, 9. La première commençait au lever du soleil. Cela apparaît nettement dans la parabole des ouvriers de la vigne. Le maître de la vigne qui a loué des ouvriers dès le matin sort ensuite vers la troisième heure, c’est-à-dire vers neuf heures du matin, à la sixième et à la neuvième heures, c’est-à-dire à midi et à trois heures de l’après-midi, enfin à la onzième, c’est-à-dire vers le soir. Matth., xx, 3, 5, 9. Notre-Seigneur fut condamné à la sixième heure. Joa., xix, 14. Le lendemain, il fut crucifié à la troisième heure. Marc, xv, 25. Les ténèbres commencèrent à couvrir la terre à la sixième heure et durèrent jusqu’à la neuvième qui fut celle de sa mort. Matth., xxvii, 4546 ; Marc, xv, 33-34. La troisième heure est encore indiquée dans les Actes, ii, 15, comme étant celle où saint Pierre prit la parole devant la foule après la descente du Saint-Esprit. C’est à la sixième heure que Notre-Seigneur s’assit au bord du puits de Jacob pour entretenir la Samaritaine, Joa., IV, 6 ; à la septième que fut guérie la fille du centurion de Capharnaum. Joa., iv, 52. Le centurion Corneille priait tous les jours à la neuvième heure, Act., x, 30 ; à cette même heure, saint Pierre, qui était en prières depuis la sixième, eut la vision par laquelle Dieu lui faisait connaître qu’il devait recevoir l’officier romain dans l’Église chrétienne. Act., x, 3, 9. Il n’est question des heures de la nuit que dans un seul passage. Le tribun Claudius Lysias fit partir sous escorte saint Paul à la troisième heure de la nuit quand il l’envoya au procurateur Félix. Act., xxiii, 23. Ailleurs la nuit, est divisée en veilles et non en heures. Ces veilles sont ainsi désignées : le soir, le milieu de la nuit, le chant du coq et le matin. Marc, xhi, 35. La première commençait au coucher du soleil et se terminait à neuf heures ; la seconde se prolongeait jusqu’à minuit, Matth., xxv, 6 ; la troisième se terminait à trois heures du matin, moment où chantait le coq ; c’est à cette heure que Pierre entendit le coq chanter, Joa., xviii, 28 ; la quatrième finissait au point du jour. Josèphe, Ant. jud., V, vi, 5 ; XVIII, ix, 6. Voir Veilles. L’heure est indiquée comme une mesure de temps par Notre-Seigneur quand il dit à ses Apôtres : Vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi, Matth., xvi, 40, et dans les Actes, v, 7 ; xix, 34, où il est question de l’espace de trois heures et de deux heures. Mais il s’agit ici d’une longueur approximative. La durée des heures variait en effet d’après celle du jour puisqu’elles en étaient toujours la douzième partie. De là le proverbe juif : « Toutes les heures ne sont pas égales. » Rab. Joshua, cité par J. G. Carpzov, Apparatus historico-crUicus antiquitatum et codicis sacri et gentis Hebrmse, in-4°, Leipzig, 1748, p. 345. La sixième heure coïncidait toujours avec midi. Dans un grand nombre de passages, le mot heure n’a pas un sens précis, il signifie seulement le moment. Matth., viii, 13 ;