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GALAAD


poursuivant son père, passa à son tour en Galaad. II Reg., xvii, 26. Le combat entre l’armée de David et l’armée du révolté se livra dans la forêt d’Éphraïm, au nord du Jaboc et non loin sans doute de la localité appelée aujourd’hui Fâra’. Voir Épiiraïm (Forêt d’), t. ii, col. 1880. L’armée d’AJbsalom fut vaincue et dispersée et Galaad devint le tombeau de son chef. II Reg., xviii. Des délégués de Juda vinrent en Galaad prendre David pour le ramener en Judée. Le vieux Galaadite Berzellai qui avait assisté David de ses biens, l’accompagna jusqu’au Jourdain, mais ne voulut’point quitter son pays. II Reg., xix, 9-40. Le recensement exécuté par Joab, la quarantième année du règne de David, constata en Galaad deux mille sept chefs de groupes de famille de grande valeur ; ils furent préposés au pays pour tout ce qui concernait le culte divin et le service du roi. II Reg., xxiv, 5-6 ; I Par., xxvi, 31-32. Jaddo, fils de Zacharie, était chargé de la demi-tribu de Manassé. I Par., xxvii, 21. Sous Salomon, les préfets de tribut en Galaad étaient Bengaberà Ramoth de Galaad et Ahinadab fils d’Addo à Mahanaîm ; Gaber, filsd’Uri, avait sous lui le pays qui avait appartenu à Séhon et à Og (probablement la portion du royaume de ce dernier qui se trouvait au sud du Jaboc). III Reg., iv, 13-14. La gloire la plus pure de Galaad est d’avoir donné la naissance au prophète Élie et de l’avoir dérobé à la fureur d’Achab et de Jézabel. Peut-être est-il en droit de revendiquer encore le prophète Osée, comme le prétend une tradition actuelle.

Les Syriens, avec leur roi Bénadad II, envahirent Galaad au temps d’Achab, et s’emparèrent de Ramoth. Achab, voulant reprendre cette ville, s’avança en Galaad, accompagné par Josaphat, roi de Juda ; mais il fut atteint d’une flèche dès le commencement du combat, mourut le même jour et son armée s’éloigna. III Reg., xxii, 1-36 ; II Par., xviii. Joram, fils et deuxième successeur d’Achab, porta de nouveau la guerre en Galaad ; il ne réussit pas mieux que son père j blessé comme lui d’une flèche, il se retira laissant Jéhu général des troupes continuer la lutte. Un disciple d’Elisée envoyé par le prophète vint à Jéhu, le sacra roi et le chargea, au nom du Seigneur, de venger les crimes commis par la maison d’Achab. L’expédition paraît avoir été abandonnée. IV Reg., viii, 26-29 ; ix ; II Par, , xxii, 5-6. Tandis que Jéhu régnait sur Israël, Hazaël, successeur de Bénadad II, sur le trône de Damas, se jeta sur Galaad et le parcourut en tout sens, pillant, incendiant et commettant les plus affreuses atrocités. IV Reg., x, 32-33 ; xiii, 3. Cf. viii, 10-12 ; Jos., Ant. jud., IX, vin, 1. Le prophète Amos, i, 3, 13, annonce des châtiments à Damas etaux Ammonites pouravoir écrasé Galaad sous les herses de fer et éventré les femmes enceintes. Sous lés règnes de Joachaz, fils de Jéhu, et de Joas, frère et successeur de Joachaz, Galaad avait été délivré quelques instants, ainsi que le reste d’Israël, de la longue et dure tyrannie des Syriens. IV Reg., xiii, 4-5, 23-25. Jéroboam II, fils de Joas et son successeur, brisa le joug de Damas et l’assujettit elle-même. IV Reg., Xiv, 26-28. Galaad eut encore quelques jours de prospérité. Le recensement opéré’sous ce roi compte pour le pays transjordanien quarante-quatre mille sept cent soixante guerriers munis de boucliers, d’épées et d’arcs, parfaitement formés à la guerre. Aidés de leurs voisins, ils combattirent les Agaréens vivant à l’est de Galaad, leur tuèrent un grand nombre d’hommes, firent prisonniers cent mille autres et ramenèrent cinquante mille chameaux, deux cent cinquante mille brebis et deux mille ânes. Le peuple de Galaad était innombrable ; il occupa le pays des Agi réens jusqu’à la captivité. II Par., v, 11-23.

Les Galaadites, quand éclata le schisme de Jéroboam l’r, avaient accepté le culte du veau d’or et s’étaient livrés à tous les désordres qu’il entraînait à sa suite ; ils devaient subir le châtiment annoncé par les prophètes à

Israël coupable et être emmenés en captivité. Ose., vi, 8 ; xii, 11. Cf. x, 6 ; IV Reg., xvii, 23. Sous le règne de Phacée, Théglathphalasar envahit le nord et l’est du royaume d’Israël et transporta les habitants de Galaad, avec ceux de la Galilée supérieure, en Assyrie (731). IV Reg., xv, 29. Les inscriptions cunéiformes font mention de l’événement et ajoutent que le roi assyrien institua ses généraux gouverneurs de ces provinces dépeuplées. Western Asiatic Inscription, t. iii, p. 10, n° 2. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iii, p. 522-524. Treize ans plus tard, les restes des tribus de Gad, de Ruben et de Manassé oriental demeurés en Galaad furent déportés à Hala, à Habor et sur les rives du fleuve Gozan (721), avec les autres Israélites faits captifs après la prise de Samarie. I Par., v, 26. Cf. IV Reg., xvii, 23.

Le pays de Galaad fut occupé alors par les Ammonites, les Moabites et probablement aussi par les Arabes ismaélites, iduméens ou madianites qui habitaient le désert à l’orient. Cf. Is., xv ; Jer., xlviii ; xlix, 1 ; Amos, i, 13. Ces populations s’unirent aux Syriens et à leurs voisins pour repousser les prétentions du roi d’Assyrie [Assurbanipal] leur demandant de s’assujettir à lui payer le tribut. Judith, grec, i, 8. (Dans la Vulgate on lit Cédar au lieu de Galaad.) Une armée conduite par Holopherne vint venger le roi d’Assyrie de ce refus. La terre de Moab et d’Ammon, dont Galaad formait la principale partie, est spécialement mentionnée parmi les pays qui furent dévastés et dont les habitants furent passés au fil de l’épée. Judith, i, 12. Les villes de la région du Jaboc, d’après la version Peschito, Judith, ii, 14, furent détruites. La Vulgate lit Mambré pour Jaboc ; le grec, ii, 24, porte’A6p<iva. Les populations terrifiées députèrent des ambassadeurs au puissant monarque pour faire acte de la plus entière soumission. Cette démarche n’évita pas à leurs pays une nouvelle dévastation. Les villes furent détruites, les arbres coupés et les habitants enrôlés par force dans les troupes auxiliaires réunies pour marcher avec les troupes régulières contre la Samarie et la Judée. Les peuples occupant Galaad, Moabites, Ammonites, Iduméens, se trouvaient dans l’armée faisant le siège de Béthulie. Judith, m. Cf. Judith, Vulgate, v, 23 ; vil, 8 ; grec, vi, 1 ; vii, 8, 17-18. La concentration des forces eut lieu, d’après la Vulgate, Judith, ii, 14-15, dans la terre de Gabaa, habitée par les Iduméens. Peut-être faudrait-il lire Galaad. Les habitants de Galaad, en apprenant la mort d’Holopherne, se joignirent aux Juifs et aux Galiléens pour poursuivre les soldats assyriens en fuite. Judith, xv, 5 (grec).

Plus d’une fois, pendant les invasions de Sennachérib et de Nabuchodonosor, les fugitifs juifs cherchèrent une retraite en Galaad ; il y furent mal accueillis par les-Ammonites et les Moabites possesseurs du pays. Les prophètes reprennent ceux-ci et leur annoncent qu’eux aussi seront expulsés à leur Itour, que Galaad reverra, ses anciens habitants, les fils d’Israël, et reprendra son antique splendeur. Jer., xlix, 1-3 ; l, 19 ; Amos, i, 1315 ; Abdias, 19 ; Zach., x, 10. Cf. Is., xvi ; Ezech., xxv ; Soph., ii, 8-10.

Depuis la captivité jusqu’à Jésus-Christ.

De retour

de Babylone, les Juifs ne tardèrent pas à s’établir dans le pays de Galaad. Hyrcan, fils de Joseph, neveu lui-même par sa mère du grand prêtre Onias, repoussé par ses frères parce qu’il était le plus jeune, alla se fixer au de la du Jourdain, dans la partie méridionale de Galaad. Là, non loin d’Hésébon, sur un rocher environné de profonds ravins, il s’éleva une puissante forteresse. De vastes constructions devaient servir à son habitation et à recevoir ses amis.. Les murailles étaient ornées de représentions d’animaux gigantesques ; des jardin » arrosés par des eaux courantes faisaient l’agrément dece séjour. Ce château fut appelé Tyr. Il est connu au-