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HÉSÉBON


riennes et il faut probablement la compter parmi les villes, au nord d’Aroër et de l’Araon, que prit et saccagea Salmanasar II dans sa campagne de 854 avant JésusChrist contre le roi de Syrie et ses alliés, du nombre desquels était Achab, roi d’Israël. Cf. Western Asiatic Inscriptions, t. iii, p. 8 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 3e édit., Paris, 1882, p. 42-44. Hésébon se vit arracher ses habitants israélites sous le règne de Phacée, lorsque Théglathphalasar envahit les contrées à l’est du Jourdain et transporta au loin les tribus de Manassé oriental, Gad et Ruben (721). IV Reg., xvii, 23 ; Par., v, 26. Les Moabites depuis longtemps avaient la prétention de reprendre lés villes en possession de ces deux dernières tribus. Le roi Mésa, au temps d’Ocho cris de douleur qui se feront entendre jusqu'à Jasa. Les ennemis formeront le projet de sa ruine et marcheront contre elle ; ils la réduiront au silence, ils la frapperont du glaive ; ses jardins et ses vignes seront dévastés, et l’on pleurera sur elle. Is., xv, 4 ; xvi, 8-9 : Jer., xlviii, 2, 34, 45 ; xijx, 3. Si les récits bibliques ne nous font pas assister à l’exécution des jugements prophétiques, l’histoire, quoiqu’elle ne nomme pas Hésébon en particulier, atteste cependant leur rapide accomplissement. Cinq ans en effet après la prisé de Jérusalem par Nabuchodonosor, les armées chaldéennes, après avoir soumis la Cœlésyrie, envahirent les pays d’Ammon et de Moab et les réduisirent sous leur domination (582). Josèphe, Ant. jud., X, IX, 7. Hésébon ne put pas échapper au sort

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141. — Fontaine de Hesbân. D’après une photographie de M. L. Heiùet.

zias, fils d’Achab, en occupant Médaba, Baalméon et Nébo, était arrivé jusqu’aux portes d’Hésébon ; ses successeurs purent achever la réalisation de ces convoitises. Hésébon, au temps des invasions des Chaldéens et ' de leurs guerres en Judée, était occupée par les fils de Moab. Les Juifs cherchent alors un refuge dans les régions orientales. « Fuyant la violence, dit Jérémie, xlviii, 45, ils accouraient à l’ombre d’Hésébon, » devenue l’objet de la fierté et de la joie des Moabites. Si les autres villes se ^montrèrent inhumaines à l'égard des fugitifs, Hésébon paraît s'être distinguée par sa férocité, puisque les prophètes menaçant les Moabites et leurs’villes à cause de leur orgueil et de leur dureté, s’adressent tout spécialement à elle. Reprenant, en le modifiant légèrement, le mâsâl d’Hésébon, Jérémie semble la désigner comme le principe de la colère vengeresse d’en haut : « Un incendie est sorti de Moab et une flamme du milieu de Séhon ; elle dévorera les contrées de Moab et les têtes des filles du tumulte, » des villes au bruyant orgueil. Jer., xlviii, 45. Aussi est-elle désignée la première aux châtiments. Hésébon cessera de faire la joie de Moab. Elle jettera des

réservé aux villes prises par les soldats de Babylone : elle dut être saccagée et ses habitants furent emmenés en captivité, comme l’avaient été les Juifs qu’ils n’avaient pas voulu recevoir dans leurs murs. Hésébon et ses alentours étaient foulés par les Arabes nomades, quand Hyrcan, neveu d’Onias, vint s'établir dans ta voisinage sur le rocher de Tyr, aujourd’hui 'Araq el-Émîr (181175). Ant. jud., XII, iv, 11. Hésébon est une des villes de la Transjordane qu’occupa Alexandre Jannée (106-79), et où il rétablit les Juifs. Ant. jud., XIII, xv, 4. Hérode l’ancien, devenu roi de Judée et maître du pays au delà du Jourdain (37 ans avant Jésus-Christ), choisit Hésébon pour y établir, comme il avait fait à Sébaste en Samarie et à Gaba en Galilée, une forteresse qu’il confia à la garde de gens dévoués à sa personne, afin de surveiller en Pérée les Juifs dont il connaissait les dispositions peu sympathiques à son gouvernement et pour réprimer au besoin leurs soulèvements. Ant. jud., XV, toi, 5. Ces gens étaient sans doute, pour un grand nombre, des Syriens hostiles aux Juifs, car Hésébon est citée parmi les villes où après les massacres de Césarée, sous Florus