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HERMON


d’une certaine zone, on rencontre çà et là des bouquets de chênes (quercus cents), puis de grands espaces couverts de gommiers à feuilles épineuses. À une hauteur de 1150 à 1650 mètres, une végétation toute spéciale et assez rare comprend des arbres fruitiers sauvages dont les fruits sont bons à manger. Sur tout le flanc occidental de la montagne, l’arbre le plus commun est le véritable amandier. On trouve aussi deux espèces de genévriers fort intéressantes pour les naturalistes. Audessus de ces arbres, en somme très clairsemés, s’étend une maigre végétation, de petits buissons épineux qui appartiennent tous à la flore des steppes de l’Orient, mais parmi lesquels il y a encore des espèces particulières au pays, comme l’astragale, l’acantholimon, etc.

le dieu Baal, ou peut-être la montagne elle-même, divinisée et confondue’avec la divinité dont le nom était quelquefois accolé au sien, comme le prouve la désignation de Baal-Hermon, par laquelle la Bible la signale en deux passages différents (voir Baal-Hermon, 1. 1, col. 1339). Cet endroit, en effet, est l’un des points culminants du Djebel esch-Scheikh. À l’angle sud-ouest de ce même cône, gisent sur le sol les débris renversés d’un temple qui avait été construit avec des blocs d’un bel appareil et qui doit être celui dont parle saint Jérôme (cf. Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 90), comme étant encore en grand honneur de son temps parmi les païens. Ce cône, ce temple et l’enceinte circulaire qui l’enferme étaient jadis, comme maintenant, ensevelis sous une

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132. — L’Hermon vu de Rascheya. D’après une photographie.

Près des neiges on voit fréquemment le ranunculus demissus. Enfin, le flanc méridional, qui est un peu plus vert que les autres, présente sur de vastes pentes des bouquets d’une grande ombellifère, qui est une espèce de ferula et que les Arabes nomment Soukerân, C’est des flancs de l’Hermon que sortent le Jourdain et les rivières qui arrosent la plaine au-dessous de Damas.

Un des sommets de la montagne est couronné par des ruines, que les uns appellent Qasr Antar, d’autres Qasr Schebib. « Ces ruines, dit V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 292, consistent en une grande enceinte circulaire, dont les arasements seuls sont visibles ; elle avait été bâtie en belles pierres de taille, les unes complètement aplanies, les autres légèrement relevées en bossage, et environnait un cône tronqué et rocheux dont les flancs ont été jadis exploités comme carrière, et au centre duque a été creusée une sorte’de chambre à ciel ouvert, qu’on peut regarder comme un sanctuaire païen d’une époque très reculée. Là, à mon avis, était primitivement adoré

épaisse couche de neige pendant les trois quarts au moins de l’année, et c’était là le haut lieu le plus élevé et de l’accès le plus difficile que fréquentaient les anciens. Chananéens. » Sur les flancs inférieurs du massif, à Thelthatha, Hibbâriyéh, Aiha, Deir el-Aschair, Rukhlch, etc., il y a aussi d’anciens temples, dont on peut voir la description et les plans dans le Survey of Western Palestine, Jérusalem, Londres, 1884, Appendix, p. 491-507.

III. L’Hermon dans l’Écriture. — Dans les livreshistoriques, l’Hermon n’est guère mentionné que comme frontière. Il est opposé comme limite septentrionale à l’Arnon, limite méridionale des possessions israélites, à l’est du Jourdain. Deut., iii, 8 ; iv, 48 ; Jos., zii, 1. Il fut occupé par les Hévéens, Og, roi de Basan, et la demitribu de Manassé oriental. Jos., xi, 3 ; xii, 4 ; xiii, 11 ; I Par., v, 23. Une ville, Baalgad, est signalée au pied de la montagne. Jos., xi, 17 ; xiii, 5. Voir Baalgad, t i, col. 1336. Dans le Ps. lxxxviii (hébreu lxxxjx), 12.