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HERMÉNEUTIQUE — HERMON


Lûcke, Berlin, 1838. J. T. Beck, Zur theologischen-Auslegung der Schrift, 1838 ; ChristlischeLehrwissensschaft, 1840, t. I. Davidson, Sacred Hermeneutics, Edimbourg, 1844. Clausen, Hermeneutik des N. T., Leipzig, 1841. Lutz, Biblische Hermeneutik, Pforzheim, 1849, 1861. Cellerier, Manuel d’herméneutique biblique, Genève, 1852. A. Kuenen, Critices et hernieneutices lïbrory/n% N. Fœderis lineamenta, 2e édit., 1859. Iinmer, Hermeneutik des N. T., Wittemberg, 1873. Lange, Grundriss, Heidélberg, 1878. Hofmann, Biblische Hermeneutik, édité par Volck, Nôrdlingue, 1880. Milton S. Terry, Biblical Hermeneutics, New-York, 1883. P. Fairbairn, Hermeneutical Manual, Edimbourg, 1858. Briggs, General Introduction to the stitdy of H. Scriptures, 1899. — Cf. Le Long, Bibliotheca sacra, Paris, 1723, t. ii, p. 1043-1044 ; Danko, De sacra Scriptura ejusque interpretatione commentarius, Vienne, 1867, p. 253-259 ; Kirchenlexicon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, t. v, 1888, p. 1871-1875 ; Hurter, Nomenclator literarius, 2e édit., Inspruck, 3 in-8° 1892 ; H. Kihn, Encyklopàdie und Méthodologie der Théologie, Fribourgen-Brisgau, 1892, p. 164-195. E. Mangenot.

    1. HERMES##

HERMES (’Ep(iT| ;), chrétien de Rome à qui saint Paul envoie ses salutations. Rom., xvi, 14. Ce nom était très commun et porté surtout par des esclaves. T. Pape, Wôrterbuch der griechischen Eigennamen, 3e édit., 1863-1870, t. i. p. 382-384. D’après les traditions des Grecs, qui célèbrent sa fête le 8 avril, il fut un des soixante-douze disciples du Sauveur et devint évêque de Salone en Dalmatie.

    1. HERMOGÈNE (’EpuoyévTiç)##


HERMOGÈNE (’EpuoyévTiç), disciple de saint Paul qui %’élpigna de lui avec Phigellius. II Tim., i, 15. Il était originaire de la province d’Asie, peut-être d’Éphèse. On ignore s’il abandonna simplement l’Apôtre, quand celui-ci était prisonnier, ou si, comme Hyménée et Philète, II Tim., ii, 18, il était tombé dans l’erreur. Tertullien, qui a écrit un traité contre un hérétique de son temps nommé aussi Hermogène, appelle le premier apostolicus Hermogenes, pour le distinguer de l’Africain (Adv. Herraog., 1, t. ii, col. 198) ; il le range parmi les hérétiques, De præscripl., 3, t. ii, col. 15, et, d’après lui, il aurait nié la résurrection de la chair. De Resurrect. carn., 24, t. ii, col. 828. Le livre apocryphe d’Abdias raconte qu’Hermogène était un magicien qui avait été converti avec Philète par saint Jacques le Majeur. Fabricius, Codex apocrypkus Novi Testamenti, p. 517. Cette conversion est mentionnée dans le Bréviaire romain, dans les leçons (leçon v) de l’office de l’apôtre saint Jacques au 25 juillet.

    1. HERMON##

HERMON (hébreu : Hérmôn ; Septante : ’Aepi « Sv), chaîne de montagnes, prolongement méridional de l’Anti-Liban, et constituant, à l’est du Jourdain, la frontière nord du pays d’Israël. Deut., iii, 8 ; iv, 48 ; Jos., xii, 1. Elle fermait ainsi le royaume d’Og, roi de Basan, et le territoire de Manassé oriental. Jos., xii, 4 ; xiii, 11 ; 1 Par., v, 23 (fig. 132).

I. Noms.

L’hébreu jlDin, Hérmôn, d’après Gesenius,

Thésaurus, p. 521, se rattache à l’arabe rffà », harm, qui désigne « un pic élevé de montagne ». D’autres le font plutôt dériver de la racine mn, hâram, d’où hérénx, « chose consacrée, » Septante : âvâBsua, <& 1 u i serait une allusion au culte de quelque divinité honorée sur le mont. Cf. Reland, PaUestina, Utrecht, 1714, 1. 1, p. 323. L’Hermon s’appelait primitivement chez les Sidoniens, V~lv, Siryôn ; Septante : Eavuip ; Vulgate : Sarion, et, chez les Amorrhéens, "V », Senîr ; Septante : Savfp, Vulgate : Sanir. Deut, iii, 8. On donne généralement aux deux mots la même signification, celle de i cuirasse »

ou « cotte de mailles ». S’appliquait-elle à la forme de la montagne ou à l’éclat éblouissant de ces cimes reflétant, comme une cuirasse polie, les rayons du soleil ? On ne sait. Ce qui est certain, c’est que ces deux noms se retrouvent dans les inscriptions assyriennes, le premier sous la forme Si-ra-ra, le second sous celle de Sa-ni-ru. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, Giessen, 1883, p. 159, 184, 209. Le djebel Sanir est aussi mentionné par Âbulfeda, Tabula Syrise, édit. Kohler, Leipzig, 1766, p. 164. La Bible donne encore à l’Hermon le nom de jt »  » W, Si’ôn ; Septante : Srjtiv ;

Vulgate : Sion, qui veut dire « élevé ». Deut., iv, 48. Ces appellations ont pu désigner également certains sommets du massif principal ; le Sanir, en effet, est distingué de l’Hermon en deux endroits : I Par., v, 23 ; Cant., IV, 8. C’est de là sans doute que vient la forme plurielle : Hémiônîm ; Septante : ’Epuuvteiij. ; Vulgate : Hermoniim, Ps. xli (hébreu, xlii), 6 (héb., 7). Les Targums et les Talmuds nomment la montagne ( « Sri "ma, Tûr taïga’, « la montagne de neige. » Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 39. Les géographes arabes l’appellent de même Djebel et-Teldj, « montagne de la neige. » Cf. Guy Le Strange, Palestine under the Moslems, Londres, 1890, p. 79, 418, 419. Enfin le nom actuel estDjébel esch-Scheikh, « la montagnedu Scheikh, » parce qu’elle sert de résidence au chef religieux des Druses, ou « montagne du vieillard », ce qui est peut-être aussi une allusion à la couronne de neige dont la blancheur orne là tête du Grand Hermon. Cette dernière épithète sert à le distinguer aujourd’hui du Petit Hermon ou Djebel Dâhy, qui se trouve à l’est de la plaine d’Esdrelon, entre le Gelboé au sud, et le Thabor au nord. Cette petite montagne a reçu cette dénomination par suite d’une fausse interprétation du Ps. lxxxviii, 12 (hébreu, lxxxix, 13).

II. Description.

L’Hermon est une chaîne longue de 28 à 30 kilomètres et courant du sud-ouest au nordest. Elle se compose de roche calcaire recouverte en plusieurs endroits de craie tendre, avec des veines de basalte dans les contreforts du sud et près d’Hasbéya. Séparée de l’Anti-Liban par une profonde dépression, elle a trois sommets : le plus élevé est au nord et domine la plaine de Beqâ’a ou de Cœlésyrie ; le second, à 300 mètres environ, au sud du premier, domine la plaine de Damas et surplombe l’espèce d’entonnoir où se trouve la source du Pharphar ; le troisième, à 400 mètres à l’ouest du second, est le moins élevé et domine la vallée du Jourdain. Le point culminant est à 2800 mètres environ au-dessus de la Méditerranée, et ainsi à plus de 3000 au-dessus du Ghôr, ce qui fait de l’Hermon la seconde montagne de la Syrie. De cette cime, l’œil jouit d’un des plus beaux panoramas qu’il soit donné à l’homme de contempler, embrassant une grande partie de la Palestine, tant au delà qu’en deçà du Jourdain. La vue s’étend au nord sur la longue et haute chaîne du Liban, la vallée de Cœlésyrie et l’Anti-Liban ; à l’est, sur l’immense plaine de Damas et la verdoyante ceinture de jardins qui entourent la cité, sur le grand désert de Syrie et les montagnes du Hauran ; au sud, sur la vallée du Jourdain, les lacs de Houléh et de Tibériade, et, au sud-ouest, sur la Galilée et la Samarie, jusqu’au Carmel ; à l’ouest enfin, l’on aperçoit la Méditerranée, du cap Carmel au promontoire de Tyr. L’Hermon est, en hiver, couvert d’énormes masses de neige, dont il reste quelques amas en été, dans les combes les plus abritées. On y trouve plusieurs sortes de bêtes sauvages : des loups, des renards, des ours de l’espèce appelée par les naturalistes ursus syriacus, mais gui ressemble beaucoup à notre ours brun. Les plantes qui y sont cultivées sont celles des montagnes de Syrie en général. La vigne, dont la culture est assez considérable, s’élève jusqu’à une altitude de 1440 mètres au-dessus de Raschéya. À partir