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HÉRÉSIE - HÉRITAGE

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étrangère (il parle du docétisme) qui est une hérésie, s C’est là, en dehors des passages de saint Paul et de saint Pierre, le témoignage le plus ancien en faveur du sens moderne d’hérésie. Voir Hérétique, Judaïsants, Nicolaïtes. F. Prat.

    1. HÉRÉTIQUE##

HÉRÉTIQUE (AlpeTix<5 ? ;. Vulgate : hæreticus), employé seulement une fois, Tit., iii, 10. « invite l’homme aipettxdv après un ou deux avis, sachant qu’un tel homme est perverti et qu’en péchant son propre jugement le condamne. » Les protestants sont généralement enclins à ne voir dans cet hérétique qu’un fauteur de discordes et un semeur de zizanie. Cf. Meyer, Kritischexeget. Kommentar, 6e édit., 1894y part, xi, p. 405. Cependant Holtzmann dit, Lehrbuch der neutestam. Théologie, 1897, t. i, p. 501 : « L’hérétique, Tit., iii, 10, est celui qui, au lieu de se soumettre à la vérité enseignée par l’Église, se forme sur Dieu et les choses divines des idées arbitraires et personnelles, d’où résultent facilement des coteries et des partis. » L’hérétique de saint Paul n’est pas tout à fait ce que nous appellerions hérétique ; il ne subit pas seulement l’erreur, il la propage et la défend ; il répond assez bien à ce que nous nommons maintenant hérésiarque. Ces fauteurs d’hérésie qu’il faut éviter après une ou deux admonestations, sont des judaïsants, tout dans cette Épître l’indique. Cf. Tit. i, 10, 13, 14. Cf. S. Jean Chrysostome, Hom., vi, in Tit., iii, 10, t. lxii, col. 696 ; Théodoret, Comment, in Tit., iii, 10, t. lxxxii, col. 869. F. Prat.

HÉRI (hébreu : ’Érî ; Septante : Aï]Se<xç. Gen., xlvi, 16 ; ’A83 :, Num., xxvi, 16), fils de Gad, chef de la famille des Hérites. Gen., xlvi, 16 ; Num., xxvi, 16. Dans ce dernier passage la Vulgate l’appelle Ber. Voir Her 2.

    1. HÉRISSON##

HÉRISSON (Septante : ê^îvoç ; Vulgate : ericius, herinacius), mammifère de l’ordre des insectivores. — 1° Le hérisson est un petit animal dont la taille atteint de vingt à trente centimètres. Il a un museau pointu, les yeux petits, les oreilles arrondies, la queue courte et les quatre pieds armés d’ongles assez forts. Le dessous du corps est couvert de poils ; le dessus porte une multitude de longues épines, habituellement rabattues

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131. — Le hérisson.

en arrière, mais qui ont la propriété de se hérisser, quand l’animal a besoin de se protéger contre un ennemi, et présentent une masse inabordable. En pareil cas, le hérisson seroule en boule, de manière à mettre à l’abri les parties moins bien défendues de son corps. H se nourrit d’insectes, de mollusques et d’autres petits animaux qu’il chasse pendant la nuit. Durant le jour, il se tient caché dans le creux des arbres ou dans des trous quelconques. Sa démarche est d’ailleurs très lente. Il passe tout l’hiver en état d’engourdissement. — L’erinaceus europœus est très commun dans le nord de la Palestine (fig. 131). Dans le sud, on trouve une autre espèce plus mince et de couleur plus claire. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 101. Les Arabes confondent quelquefois le hérisson avec un


animal analogue, leporc-épic. Voir Porc-épic. La collection égyptienne M acgregor possède un hérisson en faïence. H. Wallis, Egyptian ceramic Art, in-4, Londres, 1898, fig. 181, p. 84 — 2° Bon’nombre d’auteurs pensent que le hérisson est désigné par le mot hébreu qippôd, que les versions ont traduit par ê’/îvoç, ericius. Mais les caractères que le texte sacré suppose au qippôd ne conviennent nullement au hérisson. Le qippôd est un oiseau, le butor, voir Butor, t. i, col. 1979, et le hérisson, bien que connu en Palestine, n’est pas mentionné dans le texte original, mais seulement, et à tort, dans les versions. — La Vulgate nomme une fois les hérissons, herinacii, Ps. ciii, 18, dans un passage où l’Hébreu et les Septante parlent des chærogrylles ou damans. Voir Chærogrylle, t. ii, col. 714. — Enfin les Septante et la Vulgate traduisent par « hérisson » le mot qippôz, Is., xxxiv, 15, probablement confondu avec qippôd, comme le donne d’ailleurs à supposer la leçon de quelques manuscrits. Lé qippôz n’est ni un hérisson, puisque le texte sacré le représente comme un ovipare, ni le même animal que le qippôd, déjà nommé quatre versets plus haut dans la même énumératîon. Is., xxxiv, 11, 15. On a cru qu’il fallait voir dans le qippôz une espèce de serpent, l’àxovrtaç ou serpens jaculus. Bochart, Rierozoicon, Liepzig, 1796, t. iii, p. 19. C’est plus probablement un oiseau, le petitduc.

Voir Duc, t. ii, col. 1509.

H. Lesêtre.
    1. HÉRITAGE##

HÉRITAGE (hébreu : gôrdl, hébél, yeruSMh ; Septante : xXîjpoç, xXïipovo|ii’a ; Vulgate : hæreditas, funis, sors), bien en possession duquel on entre à la mort de celui qui en jouissait. Cette entrée en possession se fait en vertu du « droit d’héritage », mispat yeruîSâh, Jer., xxxii, 8, consacré par la coutume ou par la loi. L’héritier s’appelle yôrês, « l’occupant. » II Reg., xiv, 7 ; Jer., xlix, 1. Les mots gôrdl, « caillou, » et hébél, « corde, » qui ont aussi le sens d’« héritage », indiquent la manière dont on tirait au sort les parts d’héritage au moyen de cailloux, et dont on les mesurait au moyen de cordes. De là les traductions quelquefois trop littérales des versions, <r/oîvi<ryia, funiculus, I Par., xvi, 18 ; Ps. civ, 11, <7xotvta, funes. Ps. xv, 6, etc.

I. Lois et coutumes.

Coutumes patriarcales.


Le fils de l’épouse reçoit l’héritage, à l’exclusion du fils de la concubine. Gen., xxi, 10 ; xxiv, 36 ; xxv, 5. Ce dernier n’a que des présents. Gen., xxv, 6 ; Gal., iii, 30. Il peut toutefois être mis sur le même rang que le fils de l’épouse, Gen., xxx, 3, la concubine étant une épouse de second rang régulièrement introduite dans la famille. Voir Concubine, t. ii, col. 906. C’est ainsi qu’on voit les douze fils de Jacob également traités, bien qu’issus de mères de rangs différents. Gen., xlix, 1, 28. Le père conserve cependant le droit d’avantager l’un de ses fils ; Jacob lègue à Joseph une part de plus qu’à ses frères, mais en faisant remarquer que cette part provient de son œuvre personnelle et non du patrimoine des ancêtres. Gen., xlviii, 22. L’ainé des fils reçoit aussi une bénédiction spéciale qui le constitue chef de la famille. Mais ce droit pouvait être conféré à un autre qu’à l’aîné. Rébecca le fit attribuer par Isaac à Jacob, au détriment d’Ésaù, Gen., xxvii, 6-29, et Jacob, malgré Joseph, le conféra à Êphraïm au détriment de Manassé. Gen., xlviii, 13-20 ; I Par., v, 1. Le droit du père de famille était donc souverain en matière d’héritage. — Les filles n’ont point d’héritage. Gen., xxxi, 14. Quand Lia et Rachel deviennent les épouses de Jacob, Laban se contente de leur donner à chacune une esclave. Gen., xxix, 24, 29. Cette manière d’agir s’explique par ce fait que les filles n’avaient pas besoin de dot pour se marier et qu’elles jouissaient des biens de leur nouvelle famille. Voir Dot, t. ii, col. 1495. Cependant la liberté du père restait entière à cet égard, et, dans la terre de Hus, les trois filles de Job héritent aussi bien que leurs frères. Job, xui, 15.

— À défaut d’enfants un esclave peut hértier de son

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