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HEBRON


de la Palestine. La vieille cité des patriarches s’allonge entre deux chaînes de collines verdoyantes, qui lui forment, avec leurs bouquets d’oliviers, un cadre gracieux. Les maisons, construites en belles pierres de taille d’une blancheur éclatante, s’entassent les unes sur les autres autour de la magnifique mosquée qui les domine. Quelques-unes sont à terrasses, les autres sont recouvertes de petites coupoles surbaissées comme celles de Jérusalem. Aux étages supérieurs, les chambres sont aérées par des fenêtres nombreuses. Mais on trouve ici, comme dans la plupart des villes orientales, des rues étroites, malpropres et tortueuses. Il n’y a pas d’enceinte de murailles, les montagnes voisines servant de

large et 15 à 18 de hauteur. Ces murs, semblables à ceux d’un château fort, sont estimés comme le plus ancien et le plus beau reste de l’architecture en Palestine. Ils ont fait l’admiration de tous les voyageurs, depuis le pèlerin de Bordeaux, en 333 ; cf. Itinera Terræ Sanctæ, Genève, 1877, t. i, p. 20, jusqu’à M. de Vogué, Les églises de Terre Sainte, Paris, 1860, p. 344345. L’appareil est le même que celui du Haram de Jérusalem. Les blocs, dont quelques-uns ont plus de 7 mètres de long, sont de même dimension ; leur bossage offre le même caractère, bien qu’il n’ait pas ét4 exécuté par les mêmes moyens. Au sommet de la construction antique, les Arabes ont élevé une muraille en petit appareil, d’un

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120. — *Le Harâm el-Khalil. D’après une" photographie.

forts naturels ; cependant des portes s’ouvrent aux deux extrémités et conduisent dans la campagne environnante, qui est un véritable jardin planté de vignes, d’oliviers, de grenadiers, de noyers, de figuiers et d’abricotiers. Quelques palmiers élèvent leurs panaches au-dessus des maisons, mais leurs fruits ne mûrissent pas à cause des brusques variations de température amenées par l’altitude. Aucun ruisseau ne coule dans la vallée ; mais un certain nombre de sources sont utilisées pour l’arrosage des cultures. — Le monument d’Hébron, c’est le Harâm el-Khalil (fîg. 120). Il comprend une grande cour, une mosquée et une crypte qui est la caverne de Makpélah. Nous nous contenterons de décrire l’enceinte extérieure, renvoyant à Makpélah tout ce qui concerne le tombeau des patriarches. C’est d’ailleurs la partie la mieux connue, bien qu’il soit impossible de l’examiner de près à cause du fanatisme des habitants. On sait, en effet, avec quelle sévérité l’entrée de ce sanctuaire, regardé comme l’un des plus saints de l’islamisme, est interdite aux chrétiens. L’enceinte sacrée constitue un .parallélogramme long d’environ 65 mètres sur 38 de

travail relativement moderne, et portant des créneaux à la partie supérieure. Cette enceinte est fortifiée de distance en distance par des pilastres engagés, de 1 mètre 10 centimètres de large, et d’environ 8 mètres de hauteur, au nombre de 16 sur les grands côtés du parallélogramme, et de 8 sur les petits ; ils ne sont point couronnés par des chapiteaux, mais seulement reliés entre eux par une corniche uniforme, un simple filet carré. Aux quatre angles s’élevaient autrefois autant de minarets : deux seulement sont aujourd’hui debout, l’un à l’angle nord-ouest, l’autre à l’angle sud-est. Deux portes auxquelles on monte par un escalier, permettent de pénétrer dans l’enceinte sacrée. « Cette enceinte, d’une exécution si soignée et d’un aspect si imposant, a-t-elle été bâtie sous les derniers Asmonéens ou sous la dynastie iduméenne ? On l’ignore ; ce qui est certain, c’est que l’on n’y sent nulle part l’influence du style grec, qu’elle est tout entière dans l’esprit et dans le goût du constructeur phénicien. On y retrouve cette alternance de faces saillantes et de faces creuses qui décore à l’extérieur le haut du mur dllérode fà Jérusalem]. » Perroti