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GAÉLIQUES (VERSIONS) DES SAINTES ÉCRITURES

trouve à la fin du Missel de Stowe, manuscrit liturgique datant en partie du viiie siècle, et en partie du Xe. Voir Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1889, p. 148. Ce Missel a été publié par Warren, The Liturgy and ritual of the Celtic church, Oxford, 1881, p. 207gaéliques du livre, The Irish passages in the Stowe Missal, Calcutta, 1881. — 12. Enfin à Cambridge, dans la bibliothèque de Saint-John’s Collège, il existe un psautier latin manuscrit du Xe siècle, qui contient des gloses gaéliques. Elles ont été publiées, d’abord par M. W. Stokes, Goidelica, 2e édit., p. 58-60 ; puis par -Zimmer, Glosste Bibernicse, p. 209-211.

II. La période du gaélique moyen, ou période de transition, qui va du xie siècle, environ, jusqu’au xvi », ne contient pas davantage de versions bibliques proprement dites ; mais elle est cependant plus riche que la période précédente, comme littérature biblique générale. Il serait d’ailleurs difficile, à l’heure actuelle, de donner la liste complète des morceaux bibliques, attendu qu’un grand nombre sont encore en manuscrit et ont été jusqu’ici peu ou point étudiés. Voici seulement les principaux par ordre chronologique. — 1. Entre le xi « et le XIVe siècle, il y a peu de chose. Notons cependant, dans, le British Muséum, le manuscrit 1802 du fonds Harléien, petit in-4° de 156 feuillets, écrit à Armagh, l’an 1139, par le scribe irlandais Mælbrigte Hua Mælunaig, et qui contient d’abord le texte latin des quatre évangiles, apparenté de très près à la Vulgate, avec quelques gloses gaéliques ; puis surtout quatre poèmes gaéliques : le premier, sur les Mages ; le second, sur le Christ et ses apôtres ; le troisième, sur leur mort ; le quatrième, en vers mnémoniques, sur la guerre qui éclata entre la tribu de Benjamin et les autres enfants d’Israël. Notons encore la Vision d’Adamnan dans le Leabhar na huidhre (Livre de la vache brune), manuscrit du xiie siècle, à la bibliothèque de l’Académie royale d’Irlande, à Dublin. La Vision d’Adamnan est un morceau religieux, rempli de formules bibliques sur le ciel et l’enfer. Cette pièce a été publiée par M. W. Stokes, Simla, 1870, et par M. Windisch, dans les Irische Texte, Leipzig, 1880. Le même manuscrit contient quelques sermons et homélies, dont une, entre autres, sur le jugement dernier, donne à peu près tous les passages de l’Évangile ayant trait au jugement, avec des textes de saint Paul et de l’Apocalypse. Cette homélie a été publiée, pour la première fois, dans la Revue celtique, t. iv, p. 245-255, par M. W. Stokes.

— 2. Au xive siècle, on trouve une histoire d’Israël dans un manuscrit volumineux et important, le Leabhar Breac (livre tacheté), à la bibliothèque de l’Académie royale d’Irlande, aujourd’hui cote 23, P. 16, et auparavant 40.6 de l’ancien fonds de l’Académie. Ce manuscrit, qui est une compilation de morceaux bibliques et religieux, a été publié sous le titre suivant : Leabhar Breac, the « Speckled Book », otherwise styled Leabhar tnor Duna Doighre, the « great Book of Dun Doighre », a collection of pièces in Irish and Latin, compiled front ancient sources about the close of the fourteenth ccntury : now for the first time published from the original manuscript in the library of the Royal Irish Academy, part, i, Dublin, 1872 ; part. ii, Dublin, 1875. Cette publication est un fac-similé lithographique exécuté sous la direction de M. Gilbert, qui contient, outre l’histoire d’Israël, p. 113-132, une histoire abrégée du Nouveau Testament, p. 132-150 ; et, çà et là, des sermons, des homélies, des Passions remplis de textes bibliques. La Passion de Jésus-Christ, qui est à la page 160, n’est pas autre chose qu’une traduction de l’Évangile apocryphe de Nicodème. Au reste, il est difficile de dire sur quel texte ces passages bibliques ont été directement traduits. Les savants qui ont étudié le Leabhar Breac, n’ont pas, jusqu’ici, porté suffisamment leur attention sur ce point. M. YI. Stokes semble croire à une traduc tion faite sur la version latine antéhiéronyniienner Revue celtique, t. ii, p. 382. Peut-être, d’ailleurs, selon plusieurs celtistes, ces différents passages ne seraient-ils que des fragments d’une version gaélique plus ancienne de la Bible. En attendant une étude d’ensemble sur cette question, on consultera avec fruit le travail que M. R. Atkinson a récemment consacré aux Passions et aux homélies du Leabhar Breac, sous ce titre : The Passions and the Homilies from Leabhar Breac ; text, translation and glossary, Londres, 1887. Ce volume contient la reproduction des textes gaéliques, p. 41-275 ; la traduction anglaise de ces textes, p. 277-514 ; un glossaire gaélique-anglais, p. 515-910. Voir dans la Bévue celtique, janvier 1888, p. 127-132, une appréciation de cet ouvrage par M. d’Arbois de Jubainville. Dans la même Revue, t. ii, p. 381-383, M. W. Stokes donne une liste, d’ailleurs incomplète, des homélies du Leabhar Breac. D’autres textes de ce manuscrit qui contiennent, des légendes relatives à l’enfance de Jésus-Christ, sont imités ou traduits des évangiles apocryphes. Ils ont été publiés par le P. Hogan, avec une traduction anglaise, dans le t. vi des Todd Lectures séries, sous le titre de Homilies and legends from Leabhar Breac, Londres, 1895. — 3. Après le Leabhar Breac, le manuscrit biblique le plus important du XIVe siècle est le Leabhar Buide Lecain, « livre jaune de Lecan, » que possède la bibliothèque du collège de la Trinité, à Dublin. Il est coté H. 2.16, et a 958 colonnes. On y trouve un résumé de l’histoire de l’Ancien Testament, p. 62 et suiv., 281et suiv., ainsi que la Passion du Christ, simple traduction de l’évangile apocryphe de Nicodème, p. 141 et suiv., comme celle du Leabhar Breac. Voir, pour l’analyse du manuscrit, O’Curry, Lectures on the manuscript materials of ancient Irish History, Londres, 1861, p. 190-192. — 4. Au XIVe siècle appartient encore le manuscrit 23. P. 12, autrefois 41.6, dans l’ancien fonds de l’Académie royale d’Irlande, à Dublin. Il est connu sous le nom de Livre de Ballymote, et contient aussi, avec quelques variantes de rédaction, l’histoire d’Israël, qui se trouve dans le Leabhar Breac. — 5. Au XIVe siècle également, remonte le manuscrit que possède la bibliothèque de l’Université de Rennes. C’est un in-quarto de 125 feuillets. La première partie contient divers morceaux religieux plus ou moins bibliques, et notamment une homélie qui commence par un récit de la création et des premiers temps du monde, traduit librement de la Genèse ; un recueil de sentences sur la patience, tirées de saint Jacques, saint Paul, Job, les Nombres, l’Ecclésiaste, le Lévitique, le Deutéronome et Isaïe ; un recueil de sentences sur la charité, tirées des mêmes auteurs ; enfin un autre recueil de sentences sur les peines de l’enfer, tirées d’Isaïe, de l’Ecclésiaste, de saint Matthieu, saint Luc et les Actes des Apôtres. Voir, dans la Revue celtique, janvier 1894, une analyse détaillée de ce manuscrit, par G. Dottin. — 6. Parmi les manuscrits du xve siècle, les principaux sont : le n » 23. P. 3, autrefois Hodge and Smith 142, à la bibliothèque de l’Académie royale d’Irlande, à Dublin, qui contient une Vie de Jésus-Christ et une Vie de la Sainte Vierge ; le manuscrit côté V, par Gilbert, dans l’ouvrage où il a catalogué les manuscrits du couvent des franciscaines de Dublin, Fourth report of the royal Cor » mission on historical manuscripts, Dublin, 1874 ; on y trouve une Vie de Jésus-Christ. Un manuscrit plus important est le n°l du fonds celtique de la Bibliothèque Nationale, à Paris, qui a été décrit par Todd dans les Proceedings of the Royal Irish Academy, Dublin, 1846, t. iii, p. 223-229. Il contient, dans la première partie, fol. 1-8, sous le titre : Stair claindi Israël, une histoire abrégée du peuple juif, qui commence par ces mots : « Voici la détermination, le récit et le commencement de l’histoire du second âge du monde. » Ce morceau, qui a été écrit en 1473, d’après une note du manuscrit,