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hébraïque (langue)


les désinences commencent par une voyelle (n_, i) ou par une consonne, qu’elles sont accentuées (n_, i, dp, in) ou non (n, ii, >n). — 6) Les participes de la conjugaison simple et celui du niphal s’obtiennent également du parfait. Kal a deux participes ; un actif (Vop), dont

la voyelle caractéristique est l’ô long impermutable de la première radicale ; un passif fiTOp) caractérisé sur T

tout par l’û long impermutable de la deuxième radicale. Le participe niphal Oîispi) ne diffère du parfait que

par l’allongement de la voyelle de la seconde radicale. Ces participes sont des noms véritables qui se déclinent comme les adjectifs ordinaires. — c) On distingue en hébreu deux infinitifs : l’infinitif dit « absolu », et l’infinitif « construit ». Ces infinitifs sont, eux aussi, de véritables noms abstraits, dérivés du radical d’après les mêmes principes que les substantifs ordinaires. — L’infinitif le plus souvent employé est l’infinitif construit, qui ne mérite d’ailleurs cette appellation que pour le kal, jisp, où il est en réalité dans les mêmes rapports avec

l’infinitif absolu "rtisp que l’état construit avec l’état absolu

T

dans les noms. Aux autres conjugaisons l’infinitif construit est un nom à part ayant toujours, il est vrai, sa première voyelle semblable à celle de l’infinitif absolu (niphal inf. abs. "îispn, const. "îispn ; pihel inf. abs. "rép,

const. "rep, etc.). Cet infinitif qui exprime l’idée verbale

abstraite, par exemple, le tuer, peut avoir un double complément. Il peut avoir un complément à la façon du nom, indiquant la personne à laquelle il faut attribuer comme à un sujet l’acte exprimé par le verbe : le tuer de Pierre, c’est-à-dire l’acte par lequel Pierre tue. Il peut avoir un complément direct à la façon du verbe, indiquant le sujet sur lequel s’exerce l’action exprimée par la racine : le tuer Pierre, c’est-à-dire l’acte par lequel on tue Pierre.

2. L’infinitif construit sert à son tour de radical secondaire pour le reste de la conjugaison, c’est-à-dire pour l’imparfait, l’impératif et le participe de certaines conjugaisons quhel, puhal, hiphil, hophal, hithpahel). — a) L’imparfait s’obtient en faisant précéder l’infinitif construit des préfixes pronominaux indiqués plus haut (col. 474), ou des préfixes * (d’origine incertaine) pour les 3 M pers. masc, et n (ancienne désinence féminine)pour les3 M pers. fém. ; ces préfixes, munis par eux-mêmes d’un simple scheva, s’unissent au radical selon les règles générales de la phonétique : kal, hbpt.pour Map » ; pihel, Vep » ; hiphil,

<jfopt pour tyopn ». L’addition des désinences (col. 474) se

fait comme au parfait. — b) L’impératif n’a qu’un temps. Comme d’ailleurs il n’a que des secondes personnes, il n’a pas besoin de préfixes qui nuiraient à la brièveté du commandement. — c) Aux pihel, puhal, hiphil, hophal et hithpahel, les participes s’obtiennent en préfixant à l’infinitif construit un d qui se traite absolument comme les préfixes de l’imparfait : pihel, VispD ; hiphil, "vepD

pour. ViopriD, etc.).

Suffixes verbaux.

À la flexion des verbes se rattache

leur adjonction aux suffixes pronominaux compléments. Ces suffixes exprimant le complément direct ne s’unissent qu’aux formes actives. De plus, certains suffixes sont incompatibles avec certaines formes, personnelles du verbe ; les 2 M pers. du verbe ne prennent jamais les suffixes de la 2e pers., ni les i m pers. du verbe les suffixes de la l re pers. ; la 3e pers. sing. fém. ne reçoit pas les suffixes des 2° pers. ptur. Il est à noter que, devant ces suffixes, certaines désinences archaïques ont prévalu, que l’on ne retrouve plus dans la conjugaison ordinaire (qdtalti, pour qâtalte, à la 2’pers. sing. fém., parf. kal ; etc.). —Voir les suffixes verbaux, col. 474.

Verbes irréguliers.

Il n’y a pas en hébreu,

comme en latin et en français, de verbes qui suivent des’conjugaisons différentes de celle que nous venons d’indiquer. Toutefois la présence dans le radical de certaines lettres appartenant à des groupes spéciaux amène l’application des principes de phonétique propres à ces groupes, et par suite modifient les principes généraux exposés ci-dessus. De là les verbes dits irréguliers de l’hébreu. Leur nombre est assez considérable, puisque chacune des lettres du radical peut être empruntée à l’un ou à l’autre de ces groupes. On a encore recours pour les désigner, au verbe "î78 : chacune de ses lettres sert à indiquer la radicale qui présente quelque anomalie dans le verbe que l’on a en vue ; ainsi le verbe id ? est un verbe s guttural, parce que sa première radi "T

cale est une gutturale. — Les verbes irréguliers se divisent en gutturaux, assimilants, et faibles. — 1. Les « gutturaux » sont ceux qui ont une gutturale pour l’une ou l’autre de leurs trois radicales. — 2. Les verbes « assimilants », appelés aussi « défectifs », sont ceux qui ont un 3 comme première radicale (verbes as) et ceux qui ont leurs deux dernières radicales semblables (verbes 77). — 3. Enfin les verbes faibles sont ceux qui ont pour l’une de leurs trois radicales une des lettres faibles t », ii, i, et » : ns et ah ; rb ; >r, 17, et >7. Le même verbe peut se rattacher à plusieurs de ces conjugaisons à la fois et être, v. g. p et vh (Mta), iy et n 1 ! (n’iS), etc.

1T

m. nom. — Sous ce titre, il faut entendre les substantifs et les adjectifs ; ces derniers en effet se traitent exactement d’après les mêmes principes que les noms proprement dits.

I 3 Formation des noms. — Les noms primitifs sont peu nombreux. La plupart des substantifs qui dans les autres langues sont primitifs se rattachent en hébreu à un verbe. C est ainsi que les noms d’animaux, de plantes, de métaux, etc., sont des dérivés par rapport à un verbe exprimant l’une des qualités, des états ou des actes les plus saillants de l’animal, de la plante, du métal en question ; la cigogne par exemple (m>on) est l’oiseau

T * ~ pieux, le bouc (i » ït) est l’animal velu, l’orge (mrto) es

le blé barbu, l’or (anTjest le métal jaune (ans). Il y a

toutefois un certain nombre de noms qu’on ne peut ramener àaucune racine verbale de l’hébreu : 2t », « père ; »

dm, « mère ; » pp, « corne ; » etc.

Le plus grand nombre des noms dérivent d’un verbe Les procédés de dérivation sont multiples en hébreu mais se ramènent à quelques groupes principaux.

a) Beaucoup de noms dérivent du verbe par la simple modification des voyelles : ist, « parole, » de-ist, « parler. »

b) D’autres sont formés par le redoublement de l’une des radicales isn, « laboureur ; » parfois des deux

T *

dernières : ijssrn, « tortueux ; » ou de toute la racine babs, « roue. »

c) Un grand nombre sont dérivés au moyen d’un préfixe : « , 738N, « doigt ; » ii, rrran, « regard, vue, » de

nas, « voir ; » >,-ins>, « huile ; » 3, qiSipsj, « luttes ; »

-t t : * " : tf, narri*, « flamme. » Les plus fréquents sont d et n : D*ipc, « lieu, » de o r.p, « se tenir debout ; » Dann, « au t t : truche. »

d) D’autres noms enfin sont formés au moyen d’afformantes : >, "jms, « jardin planté ; » a, zho, « échelle, »

de Vîd ; et surtout j, fnsî, « souvenir. »

Un nom dérivé ou primitit peut donner naissance à d’autres noms qui sont dits dénominatifs, fisip, « oriental, » de cip. « orient. »