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hébraïque (langue)

(טלר pour טלר) ; a bref avec les gutturales (נער pour נער) ; i bref avec י (בית pour בית). La même raison d’euphonie fait qu’on ne laisse jamais deux schevas consécutifs au début d’un mot ou d’une syllabe ; on remplace le premier par une voyelle auxiliaire (i bref en général ; sous les gutturales ou immédiatement avant, la voyelle qui correspond au scheva composé qu’elles affectent) : דברי pour דברי ; לאבל pour לאבל.

III. Morphologie. — La morphologie est la science des formes grammaticales, c’est-à-dire des modifications ou flexions que subissent les mots en vue d’exprimer les diverses nuances de la pensée qui se rattachent à l’idée principale figurée par la racine elle-même. — 1° La racine est l’élément fondamental en hébreu comme dans toutes les autres langues. Les racines hébraïques ont généralement trois lettres qui, avec les voyelles qu’elles soutiennent, forment deux syllabes. Il faut regarder comme réellement trilittères un certain nombre de racines dans lesquelles une des deux dernières lettres a disparu et qui dès lors paraissent n’avoir que deux radicales : il en est ainsi avec les mots dont les deux dernières consonnes sont semblables : בו pour בוו, « piller, » avec ceux dont une des deux dernières lettres est faible : קס pour קזס, « se lever ; » quant aux racines à quatre lettres, elles sont souvent d’origine étrangère ; parfois aussi elles sont dérivées de racines trilittères. Les racines ont des voyelles spéciales pour les verbes et pour les noms. Généralement on choisit, pour point de départ des flexions grammaticales, la racine sous la forme qu’elle revêt à la 3° pers. sing. masc. du parfait, dans le verbe à sa conjugaison la plus simple.

Les flexions sont de deux sortes en hébreu.

Il

y a des flexions « internes » consistant en des modifications introduites dans l’intérieur même de la racine, telles que des redoublements de lettres : Sup de biop ; des

changements de voyelles : hwp, btop, biop, etc. — Il y a

— t :

aussi des flexions « externes » consistant dans l’addition de divers éléments qui, tout en étant distincts de la racine, s’unissent à elle pour ne constituer qu’un seul mot. Ces éléments adventices prennent le nom de préformantes ou préfixes quand ils sont mis au début du mot avant la racine : Vcp, MspJ, S’iapn, Vispnn ; quand

ils sont à la fin du mot, on les appelle affermantes, suffixes ou désinences : SiDp, nVop, « Vopn. — La morphologie doit s’occuper : des pronoms, des verbes, des noms, des particules.

I. les pronoms.

Pronoms personnels.

Ils sont

les plus importants et se présentent sous plusieurs formes. — 1. Pronoms séparables isolés :


SINGULIER.

1° pcrs.com. > ::>* (à la pause

T

< <

>r : N), > : x (à (a pause » : n).

t — : t

2° pers. masc. niw (rarementVHi.à t - t < la pause rtPN).

1’pers. fém. PK (rarement’fin ;

pause DN)

t

3° pers. masc. N"n

3* pois. fém. N’il



PLURIEL.

wn : N (à la pause !  ; rt : x),

i : n3(àtop.ijn :), . « N.

- : t -.

ont ».

n : nx (ou nanx, rarem. T » - T.._

pis ou tfin).

en (-on) ou rœn. … T..

nsn (rorcmentin, "p).

l’on veut attirer d’une façon particulière l’attention sur le sujet du verbe. Les pronoms personnels sont indiqués le plus souvent par des débris de ces formes complètes, qui se joignent comme préfixes ou comme suffixes aux mots auxquels ils se rapportent.

2. Pronoms inséparables.

Une première série de ces formes mutilées sert à indiquer les personnes dans la conjugaison des verbes et elles se divisent en deux groupes selon qu’on les met avant ou après le radical. Les formes mutilées qui servent à indiquer les personnes au parfait se mettent après le radical et correspondent d’ordinaire à la finale du pronom séparable. Ce sont :



SINGULIER.



PLURIEL.

1™ pers. com. » s.

i :.

2° pers. masc. p.

B71.

2e pers. fôm. ru

P.

3° pers. com…

1.

Ces pronoms séparables sont d’un emploi assez peu fréquent. Ils ne peuvent en effet être utilisés comme compléments ; d’autre part les formes verbales renferment en elles-mêmes l’indication des personnes ; on ne se sert donc des pronoms personnels séparés que dans les cas où

Les formes mutilées qui servent à indiquer les personnes à l’imparfait se placent. avant le radical et correspondent d’ordinaire au début du pronom séparable. Si la première lettre est identique pour plusieurs formes, on complète l’indication des personnes par des désinences empruntées aux finales de ces mêmes pronoms ; on a ainsi :



SINGULIER. PLURIEL.

1™ pers. com pré), n prèf. j,

2e pers. masc prêtn. (désin. ^), préf. ri »

2* pers. tém.(désin. 1), préf. n. (désin. ru), prèf. n.

3° pers. masc (désin. 1)

3’pers. fém (désin. ni)

T

Il est à remarquer que les pronoms de la 3° pers. ne sont pas employés comme désinences au parfait singulier, ni comme préfixes à l’imparfait ; toutefois on empfoie les désinences 1 (des vieilles formes de dfin et de on) et na

(des formes rniw et nsn) pour distinguer les genres

à l’imparfait pluriel.

Une deuxième série de formes pronominales mutilées sert à indiquer les pronoms compléments des verbes, des noms et des prépositions. Elles sont généralement les mêmes, que les pronoms soient compléments des noms, des verbes ou des prépositions ; il n’y a d’exception que pour la 1™ pers. du sing. Voici le tableau de ces pronoms suffixes :



SINGULIER. PLURIEL.

l"pers. com. >_ (avec les verbes i ;), 13,

2’pers. masc. ^, D3. 2° pers. fém. ^, p,

3< pers. masc. iii, 1 ( v), nn, D. 3’pers. fém. ri, -..)h, t.

T T

Parmi ces pronoms il en est qui commencent par une consonne : ce sont ceux que de préférence on joint aux formes qui se terminent par une voyelle. Quand il est nécessaire de les joindre à une forme qui se termine par une consonne, on intercale très souvent une voyelle de liaison (r, , ? : _) ; seuls les pronoms 03 et p ne prennent jamais

cette voyelle. — La plupart des suffixes qui commencent par une voyelle (’__, 3, o, t_J ont l’accent tonique.

Au contraire, le plus grand nombre des suffixes qui commencent par une consonne laissent l’accent sur la voyelle de liaison ou sur la dernière syllabe du mot, et sont dits suffixes légers ; il n’y a d’exception que pour