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HAYMON D’HALBERSTADT — HAZAEL


Voir P. Antonius, Exercitatio historico-theologica de vita et doctrina Haymonis Halberstadiensis, in-4°, Halle, 1704 ; C.-G. Derling, De Haymone episcopo floiberstadiensi commentatio hislorica, in-4°, Helmstadt, 1747 ; Histoire littéraire de la France, t. v, p. 111 ; Mabillon, Acta sanctorum ord. S. Benedicti, sæc. iv, part, i (1677), p. 618 ; Annalesord.S. Benedicti, t. n (1739), p.585, 586 ; dom François, Bibl. générale des écrivains de l’ordre de S. Benoît, t. i, p. 455 ; Ziegelbauer, Hist. rei litterarite ord. S. Benedicti, t. iv, p. 24, 28, 29,

30, etc.

B. Heurtebize.
    1. HAZAEL##

HAZAEL (hébreu : Hâzd’êl, Hâzâh’êl, II Par., xxii, 6, « Dieu regarde, c’est-à-dire protège ; » Septante : ’ACariX ; Vulgate : Hazæl) est un roi de Syrie qui régna à Damas de 886 à 857 avant notre ère et qui est mentionné dans les inscriptions cunéiformes sous le nom de Haza i-lu. Il n’était d’abord qu’un des principaux officiers du roi Bénadad I er, peut-être le général en chef de son armée, et Josèphe, Ant. jud., IX, iv, 6, le qualifie « le plus fidèle des serviteurs » de ce roi. Le prophète Élie reçut un jour du Seigneur l’ordre d’aller à Damas sacrer Hazaël roi de Syrie, III Reg., xix, 15, qui était désigné dès lors comme le futur instrument des vengeances divines sur Israël. III Reg., xix, 17. Son glaive fut, en effet, terrible pour le royaume d’Israël. Voir t. ii, col. 1226, 1673. Plus tard, quand Elisée alla à Damas, le roi Bénadad I er, qui était malade, envoya Hazaël consulter l’homme de Dieu sur sa guérison. Hazaël alla à la rencontre du prophète avec la charge de quarante chameaux en présents, choisis entre tous les biens de Damas, les plus beaux produits et les objets les plus précieux de la capitale Elisée connaissait les projets ambitieux d’Hazaël, il savait que, quelle que fût sa réponse, le courtisan annoncerait au roi sa guérison ; aussi il répondit à l’envoyé : « Allez et dites au roi : - Vous guérirez ; cependant le Seigneur m’a montré qu’il mourrait de mort. » Puis, debout devant Hazaël, il fixa sur lui un regard pénétrant, et l’ambassadeur royal, comprenant que ses sentiments secrets étaient dévoilés, se troubla et rougit. Elisée se mit à pleurer. Hazaël surpris demanda : « Pourquoi mon seigneur pleure-t-il ?

— Je sais, répliqua l’homme de Dieu, quels maux vous infligerez aux fils d’Israël, Vous brûlerez leurs villes fortes, vous tuerez par l’épée leurs jeunes hommes, vous écraserez leurs petits enfants et vous ouvrirez le ventre des femmes enceintes. » Par une fausse et feinte humilité, Hazaël répartit : « Qu’est votre serviteur, un chien (selon les Septante, , un chien mort), pour accomplir de si grandes choses ? » Elisée ajouta : « Le Seigneur m"a fait voir que vous serez roi de Syrie »  » Revenu auprès de son maître, Hazaël lui dit au nom du prophète : < Vous recouvrerez la santé. » Mais le lendemain, il prit une couverture, la plongea dans l’eau, puis retendit mouillée sur le visage de Bénadad qui mourut étouffé, et il régna à sa place. IV Reg., yili, 7-15. Voir t. i, jcol. 1574 ; t. ii, col. 1227, 1694.

Hazaël eut bientôt l’occasion de commencer à exécuter contre Israël les maux prédits par Elisée. Joram, en effet, semble avoir mis à profit le changement de dy. nastie opéré à Damas, pour reprendre aux Syriens la forteresse de Ramoth-Galaad. Hazaël, qui n’avait pu sauver cette ville, se vengea de sa perte par l’échec qu’il infligea aux Israélites dans les environs de Ramoth. Joram, qui avait pour allié Ockozias, roi de Juda, Il Par., xxii, 6, fut blessé dans le combat et se rendit à Jezraël pour se soigner, laissant à Jéhu le. commandement de son armée. Le général en chef fut sacré roi d’Israël par l’envoyé d’Elisée à Ramoth même, et c’est de là qu’il partit pour aller exterminer la maison d’Achab. rV Reg., vm, 28, 29 ; ix, 1-16. Calmet, Commentaire littéral nulle quatrième livre des Bois, 2e édit., Paris, 1724, t. ii, p. 847, 849-850 ; Ms r Meignan, Les prophètes d’Israël,

Quatre siècles de lutte, Paris, 1892, p. 278-279. Au début de son règne, Jéhu chercha à se fortifier contre les. Syriens et, inaugurant la politique fatale que devait suivre un siècle plus tard Achaz, roi de Juda, il implora contre Hazaël la protection dé Salmanasar II, roi d’Assyrie, et s’assura son appui en lui payant tribut. Ce fait nous est révélé par deux inscriptions cunéiformes, celle destaureaux et celle de l’obélisque de Nimroud, qui racontent la campagne du roi de Ninive contre Hazaël. Dans la dix-huitième année de son règne, Salmanasar II traversa TEuphrate pour la seizième fois. Hazaël, roi de Damas, se confiant sur la force de ses soldats, en rassembla utr grand nombre et se fortifia à Saniru, un pic des montagnes qui sont vis-à-vis du Liban. Salmanasar le défit, tua six mille hommes de son armée, prit onze cent vingt et un de ses chars et quatre cent soixante-dix de ses chevaux. Hazaël s’enfuit et s’enferma dans sa capitale. Le roi de Ninive assiégea Damas, coupa les plantations, s’avança vers les montagnes du Hauran, saccageant les villes, y mettant le feu et emmenant de nombreux prisonniers. Voir t. ii, col. 1227. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iii, p. 479-482 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 5e édit., Paris, 1893, t. ii, p. 379. Trois ans plus tard, en la vingt-unième année de son règne, 839, Salmanasar fit une seconde campagne contre Hazaël et il lui prit quatre villes. Hazaël n’essaya plus de résister aux Assyriens ; pour ne pas s’exposer à de nouvelles défaites, il se soumit et consentit à payer tribut. En paix de ce côté, il poursuivit avec succès ses entreprises contre Israël, dont Jéhovah était las. Dans une série d’escarmouches, sous le régne de Jéhu, il battit les Israélites sur toute la partie des frontières de leur pays qui était en contact avec la Syrie, depuis le Jourdain jusqu’au point le plus oriental, dans le pays de Galaad, de Gad, de Ruben et de Manassé, depuis Aroër sur l’Arnon jusqu’à Basan. IV Reg., x, 32, 33 ; Maspero, op. cit., p. 381-382. Le prophète Amos, i, 3, 13, prédit des châtiments contre Damas, dont le roi à écrasé Galaad sous les herses de fer et a éventré les femmes enceintes. Voir col. 55. Sous Joachaz, fils de Jéhu, Hazaël et son fils Bénadad II furent encore les ministres de la vengeance divine contre Israël. Le roi de Syrie avait fait périr presque toute l’armée israélite et l’avait réduite en poussière, pareille à celle de l’aire qu’on foule aux pieds. IV Reg., xiii, 3, 7. Cependant, dans cette extrémité, Joachaz implora le Seigneur, qui écouta sa prière, vit l’affliction de son peuple et lui envoya un sauveur. IV Reg., xiii, 4-5, 22, 23. On a soupçonné que ce sauveur, à moins que ce ne soit Joas, fils de Joachaz, IV Reg., xiii, 25, n’était autre qu’un roi assyrien qui, en battant le roi de Damas, avait donné du répit aux Israélites. « Mon opinion, dit G. Smith, The Assyrian Ëponym Canon, p. 192, est que par ce sauveur il faut entendre Salmanasar dont les expéditions contre Bénadad durent abattre pour un temps la puissance et donnèrent ainsi aux Israélites le temps de respirer. » Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, t. iii, p. 484-485 ; Meignan, Les prophètes d’Israël. Quatre siècles de luttes, p. 301-305. Hazaël fit aussi une expédition contre le royaume de Juda, sous le règne de Joas. Il vint assiéger Geth et, quand il l’eut prise, il se mit en marche contre Jérusalem. Joas acheta la paix et donna au roi de Syrie tout l’argent que ses prédécesseurs avaient offert au temple de Jérusalem. IV Reg., xii, 17, 18. Cf. II Par., xxiv, 23, 24. Hazaël eut pour successeur son fils Bénadad IL IV Reg., xiii, 24. Ce roi habile et valeureux avait bâti dans sa capitale un palais magnifique, que le prophète Amos, i, 4, menaça d’incendie pour venger les crimes des Syriens contre Israël. Vigouroux, La Bible et lesdécouvertes modernes, t iii, p. 489. Quelques assyriologues pensent qu’il y eut d’autres rois de Syrie qui portèrent le nom d’Hazaël ; mais il est fort