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GAD — GADÉROTH

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peuple de cruelles représailles. Les accusés protestèrent énergiquement de la pureté de leurs intentions, et expliquèrent leur conduite en disant que, loin de vouloir se séparer de Jéhovah et de leurs frères, ils n’avaient songé au contraire qu'à revendiquer et assurer pour l’avenir leur union étroite avec Dieu et le reste d’Israël. L’incident fut doife conclu pacifiquement, et « les enfants de Ruben et les enfants de Gad appelèrent l’autel qu’ils avaient bâti : Témoin entre nous que Jéhovah est Dieu ». Jos., xxii, 7-34. — Lorsque David était caché dans le désert, à Odollam ou à Engaddi (cf. I Reg., xïii, 1, 4 ; xxiv, 1-2), des hommes de Gad, très forts et excellents guerriers, vinrent lui offrir leur concours. I Par., xii, 8-15. — La tribu fournitaussi son contingent pour l'élection royale de David à Hébron. I Par., xii, 37. — Vers la fin du règne de Jéhu, elle succomba, comme les autres tribus transjordaniennes, sous une invasion victorieuse d’Hazaël, roi de Syrie. IV Reg., x, 32, 33. — Elle prit part avec elles à une expédition contre les Agaréniens, I Par., v, 18, 19, et avec elles fut emmenée en captivité par les Assyriens. I Par., v, 26. — Lorsqu’elle fut ainsi déportée, les Ammonites, ses voisins, s’emparèrent de son territoire et de ses villes, crime que Dieu leur reprocha vivement et ne laissa pas impuni. Jer., xlix, 1. — Dans le nouveau partage de la Terre Sainte, d’après Ezéchiel, Gad occupe la dernière place au. sud. Ezech., xlviii, 27, 28. Dans sa reconstitution idéale de la cité sainte, le même prophète, xlviii, 31, met à l’ouest « la porte de Gad », avec celles d’Aser et de Nephthali. — Enfin saint Jean, Apoc, vii, 5, cite Gad entre Ruben et Aser.

III. Caractère.

L’esprit guerrier de Gad, son rôle dans la conquête de la Terre Promise, sa vaillante activité contre des voisins envahissants, une bravoure mêlée de fierté, tous ces caractères sont marqués, bien que d’une manière générale et parfois obscure, dans la prophétie de Jacob et la bénédiction de Moïse. La première, Gen., xlix, 19, renferme une suite très remarquable de jeux tle mots sur Gad :

Gâd gedûd yegûdénnù

Vehû' yagùd 'âqèb.

Gad, la foule [des ennemis, sous ses pieds] le foule,

Mais lui, [a son tour, ] sous son talon les foulera.

On sait que "l’est du Jourdain fut longtemps opprimé par les Ammonites, mais que Jephté fut un puissant libérateur. Jud., x, 8, 17 ; xi, 4-33. La bénédiction de Moïse n’est pas moins expressive. Deut., xxxiii, 20, 21.

Béni soit Celui [Jéhovah] qui met Gad au large !

Gomme le lion il est couché,

Il déchire l'épaule et la tête [de sa proie].

Il a vu [choisi] pour lui les premiers [du pays],

Car là était réservée la part du chef.

Il marche à la tête du peuple,

Exécute les justices de Jéhovah.

Et ses arrêts à l'égard d’Israël.

Gad est donc le lion oriental, comme Juda est le lion occidental. Gen., xlix, 9. Il a su se tailler une belle part dans « les prémices » du pays conquis, c’est-à-dire l’est du Jourdain, faisant bonne garde contre les tribus arabes, qui voulaient envahir le territoire d’Israël. Il a vaillamment marché à la tête du peuple pour la conquête de Chanaan. Ses qualités guerrières sont parfaitement exprimées dans ces paroles : « De Gad accoururent auprès de David, lorsqu’il était caché dans le désert, des hommes forts et d’excellents guerriers, maniant le bouclier et la lance, ayant un visage de lion, agiles comme les chèvres des montagnes… Le moindre pouvait résister à cent, le plus vaillant à mille. » I Par., xii, 8, 14. Les exploits de ces héros gadites sont rappelés, I.Par., xii, 15, par une simple et rapide allusion à un fait qui était resté dans toutes les mémoires : « Ce sont eux qui traversèrent le Jourdain au premier mois (abib ou nisan,

mars ou avril), lorsqu’il a coutume de déborder sur ses rives (à la suite des pluies printanières et à la fonte des neiges de l’Hermon) ; ils mirent en fuite tous ceux qui demeuraient dans les vallées tant à l’orient qu'à l’occident. » Les tribus transjordaniennes étaient d’ailleurs renommées pour leur valeur guerrière, cf. I Par., v, 18, que dut exciter et développer le voisinage des

Arabes pillards. Voir Jephté.

A. Legendre.

5. GAD (VALLÉE DE) (hébreu : ffem^nahal hag*Gâd ; Septante : ^ çapâfï TâS), vallée mentionnée à propos d’Aroër, ville située au delà du Jourdain. II Reg., xxiv, 5. Le texte présente ici certaines difficultés qu’on trouvera expliquées à l’article Aroer 2, t. i, col. 1025.

    1. GADARÉNIENS##

GADARÉNIENS (grec rata^vot'), Marc, v, 1 ; Luc, viii, 26, 37 (texte grec). Voir Géraseniens.

    1. GADDEL##

GADDEL (hébreu : Giddel ; Septante : KeSéS ; Codex Alexandrinu8 : r155r{k), chef d’une famille de Nathinéens dont les membres revinrent de la captivité avec Zorobabel, I Esdr., ii, 47. Dans la liste parallèle de II Esdr., vu, 49, il estappelé Geddel par la Vulgate. Voir Geddel 2.

1. GADDI (hébreu : Gaddi ; Septante : TaSSi), fils de Susi, de la tribu de Manassé, fut un des douze espions envoyés par Moïse pour explorer Chanaan. Num., xiii, 12 (hébr., 11).

2. GADDI (hébreu : hag-Gâdî ; Septante : 6 TeSSî), nom dont la Vulgate, I Par., xii, 8, semble faire un nom de lieu, alors que c’est un mot ethnique désignant les hommes de la tribu de Gad. Il s’agit des guerriers qui vinrent offrir leur concours à David, réfugié dans le

désert. Voir Gad 4 et Gadi t.

A. Legendre.
    1. GADDIS##

GADDIS (Septante : VaSSk), surnom de Jean, un des frères de Judas Machabée. I Mach., ii, 2. TaSSiç parait être avec une terminaison grecque (cf. accusatif TaSSiv dans Josèphe, Ant. jud., XIII, i, 2) le nom hébreu Gaddi, >u, « fortuné. »

    1. GADER##

GADER (hébreu : Gédér, « mur ; « Septante : TaSÉp), ville de Palestine, dont le roi fut vaincu par Josué au moment de la conqdête. Jos., xii, 13. Elle se trouvait dans la partie méridionale, comme le prouvent évidemment les aatres cités au milieu desquelles elle est mentionnée, Gazer, Dabir, Herma, Héred. Elle paraît identique à une localité de la tribu de Juda appelée, I Par., ii, 51, Bethgader (hébreu : Bêf-Gâdêr, « maison de la muraille » ). Voir t. i, col. 1685. On l’identifie tantôt avec Gédor (hébreu ? Gedôr), de la même tribu, Jos., xv, 58, aujourd’hui Djédur, à l’ouest de la route qui conduit de Bethléhem à Hébron, à peu près à égale distance des deux ; tantôt avec Gédéra (hébreu : hag-Gedèrâh), située dans la Séphélah, Jos., xv, 36 (voir Gédéra) ; parfois même avec Gidéroth (hébreu : Gedêrôt), dans la même plaine, et appartenant également à Juda. Jos., xv, 41. Faute de renseignements, le choix est difficile à faire.

A. Legendre.
    1. GADÉROTH##

GADÉROTH (hébreu : hag-Gedêrôf, au pluriel et avec l’article, « les parcs à brebis ; » Septante : Codex Vatieanus, Takrifm ; Codex Alexandrinus, rorôï]p<à(l), ville de Palestine, située dans la Séphélah et prise par les Philistins sous le règne d’Achaz. II Par., xxviii, 18. Elle est appelée Gidéroth, dans la Vulgate, Jos., xv, 41 ; mais le nom hébreu est le même, Gedêrôt, sans l’article ; Septante : TeSoiûp. Dans ce dernier passage, elle est mentionnée parmi les villes du second groupe de « la plaine », après Églon (Khirbet 'Adjldn), Chebbon (ElrQubéibéh), Léhéman (Khirbet el-Lam) et Cethlis (inconnue). Voir la carte de la tribu de Juda. Elle est distincte de Gédéra (hébreu : hag-Gedêrâh) et de Gédérothaïm (hébreu i