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du reste, nous amènent au sud-est et au sud de Tyr. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, ’t. iii, p. 66, et Van de "Velde, Memoir to accom.pany the Map of the Holy Lànd, Gotha, 1858, p. 318, signalent, comme pouvant représenter Hamon, le village de Hamûl, sur l’ouadi de même nom, entre le Rds el-Abiad et le Râs en-Naqurah. Il n’est pas question du village dans les autres voyageurs ; mais l’ouadi et l’am Hamûl en maintiennent le nom. Il existe dans le voisinage une localité, Vmmel-’Amtdou élr’Auâmid ou encore el-Amûd, avec laquelle "V. Guérin, Galilée, t. ri, p. 146, identifie l’antique cité d’Aser dont nous parlons (fig. 99). Des ruines importantes y ont été explorées surtout par

comme un monument égypto-phénicien. À côté, vers l’est on voit les vestiges d’un autre qui était pavé de larges dalles et orné de colonnes monolithes, dont quelques tronçons mutilés sont couchés là. Les beaux blocs avec lesquels il avait été bâti paraissent indiquer un travail grec. Enfin, à l’extrémité occidentale da la ville, des ruines très considérables couvrent une grande plate-forme artificielle. Là s’élevait autrefois un grand édifice que décoraient des colonnes monolithes en pierre, surmontées de chapiteaux ioniques et doriques. Ce sont ces colonnes, dont quelques-unes se dressent encore debout et attirent de loin les regards du passant, qui ont fait donner par les Arabes au lieu en question le

99, _ Vue des ruines d’Oumm el-Aouamid. D’après Renan, Mission de Pliénicie, pl. 54.

M. Renan, et sont décrites dans sa Mission àe Phénicie, in-4°, Paris, 1864, p. 695-749. Situées à une faible distance du rivage, qui forme en cet endroit une crique, sorte de petit port naturel, elles s’étendent de l’ouest à l’est sur les pentes et sur le plateau accidenté d’une colline, tout entière couverte de débris (fig. 100) dans une longueur de 1 kilomètre au moins sur 800 mètres de large. Au pied méridional de cette colline serpente l’ouadi el-Hamûl, dans une étroite vallée plantée de beaux caroubiers, de térébinthes, de lauriers-roses et de lentisques. La hauteur où la ville s’élevait en amphithéâtre est elle-même envahie en grande partie par des broussailles et des arbres ; quelques-uns de ceux-ci tombant de vétusté, prouvent que les édifices et les maisons au milieu desquels ils se sont développés ont été abandonnés depuis des siècles. Tout y paraît antique. À une époque très reculée appartiennent de gros murs de soutènement ou de défense, construits avec d’énormes blocs assez mal équarris, de toute forme et de toute grandeur, la plupart sans ciment. Parmi les édifices encore reconnaissables, il en est un, à peu près au centre de la ville, regardé

nom de Khirbet Vmm el-’Audmîd, « ruine de la mère des colonnes. » Cf. V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 141-144. Parmi les inscriptions phéniciennes découvertes en cet endroit, il en est une sur laquelle on lit le nom de |on, Ifanimôn. Elle est ainsi conçue : « À Malak-Astarté, Dieu Hammon, vœu fait par Abdesmun, pour son fils, s Cf. Corpus inscriptionum senriticarum, Paris, 1881, part. i, t. i, p. 33. S’il s’agit ici du « dieu Hammon », l’inscription ne nous apporte aucune lumière pour l’identification cherchée. Mais si, avec quelques auteurs, on peut voir dans’El Hammon, « le dieu de Hammon, » la divinité adorée dans cette ville, la preuve est faite. Les auteurs du Corpus, loc. cit., p. 34, disent que la cité de Josué était « une cité méditerranéenne », tandisque le nom actuel d’ouadi Hamûl vient de Yaïn Hamûl, situé plus haut dans la montagne. Mais rien dans l’Écriture n’indique que Hamon était absolument sur les bords de la mer. La source d’ailleurs est à peine à 25 minutes de Vmm el-’Auâmid. Si elle ne représente pas exactement l’emplacement de la ville biblique, elle en rappelle parfaitement le nom. Il est clair que Vmm