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HADAD — HADRACH

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Quelques traits de ce dieu expliquent néanmoins pourquoi on l’assimila au soleil. Ce que dit Macrobe de la manière de le représenter, ainsi qu’Alèrgatis, paraît exact.

— Les Romains ayant emprunté le culte d’Hadad à Héliopolis (Baalbek), d’où le nom de Jupiter Heliopolitanus, qu’ils lui donnèrent, le confondirent, avec Hélios ou le Soleil qu’on adorait dans cette ville d’Asie. L. Preller, Rômische Mythologie, 2 in-8°, Berlin, 1881-1883, t. ii, p. 402. Cf. Lucien, De dea Syria, 31, édit. Didot, p. 742, où Hadad, sans être nommé, est assimilé à Jupiter. Bæthgen, Beitrâge, p. 72. La distinction entre les divers dieux était, d’ailleurs, souvent assez difficile à établir, et l’on pouvait aisément, et quelquefois avec raison, les confondre les uns avec les autres. — Movers a rapproché Hadad d’Adonis, qui est aussi une personnification du soleil. Die Phônizier, t. i, 1881, p. 196 ; t. II, p. I, 1849^ p. 513. Il s’appuie sur ce que Zacharie, . xii, 10, parle de la « lamentation d’Hadadrimmon », et il y voit une allusion aux lamentations des femmes de Byblos sur la perte d’Adonis. L’allusion est fort douteuse. Voir Die Klage ûber Hadàd-Rimmon, dans W. von Baudissin, Studien zur Religionsgeschichte, t. l, in-8°, Leipzig, 1876, p. 295-325. 2° Quelques commentateurs tels que Grotius, Bochart, Vitringa, Lowth, Rosenmûller, Scholia in Vêtus Testamentum, Jesaias, t. iii, 1791, p. 963, ont cru trouver la mention du dieu Hadad dans un passage obscur et peut-être altéré d’Isaïe, lxvi, 17. Cf. Cornélius à Lapide, In Is., édit. Vives, t. xi, p. 763. Le prophète annonce les châtiments qui frapperont ceux qui pratiquent les rites païens, « qui se sanctifient et se purifient au milieu des jardins, » ’ahar’ahad (Vulgate : postjanuam). D’après certains exégètes, ’ahad ne serait autre que le dieu Hadad et ce serait contre les adorateurs du faux dieu qu’Isaïe ferait entendre ses menaces. Cette hypothèse n’est pas généralement admise. Voir W. Gesenius, Commentar ûber den Jesaja, t. i, part. ii, 1821, p. 307. Siir les mots’ahar’ahad, qui ont un sens si douteux, voir J. Knabeniauer, Conim. in Isaiam, t. ii, 1887, p. 512-513.

F. Vigouroux.

H ADAÏA (hébreu : ’Adâyâh ; Septante : ’EJeVi ; Codex Alexandrinus : ’UStBâ), de Bésécath, père de la reine Idida, la mère du roi de Juda Josias. IV Reg., xxii, 1.

    1. HADAR##

HADAR (hébreu : Radar, Gen., xxv, 15 ; Hâdad, I Par., i, 30 ; Septante : Codex Alexandrinus : XoSôetv ; Codex Cottonianus : Xaî, 8ô ; Codex Bodleianus : XoSSâB, Gen., xxv, 15 ; Codex Vaticanus.-XovSâv ; Codex Alexandrinus : XoSSetS, I Par., i, 30 ; Vulgate : Radar, Gen., xxv, ’15 ; Hadad, I Par., i, 30), nom du huitième fils d’Ismaël. Gen., xxv, 15 ; I Par., i, 30. Quelle est la vraie forme de ce nom ? Le texte original et les versions offrent des variantes embarrassantes. La leçon Hâdad a pour elle le meilleur appui. Ces ! celle que donnent, même pour Gen., xxv, 15, plus de trois cents manuscrits et de nombreuses éditions imprimées. Le Pentateuque samaritain et beaucoup de manuscrits chaldéens ont le daleth final, bien que le heth initial soit remplacé par un hé. Les Septante, malgré la corruption du mot, semblent avoir aussi lu ljàdad ; le X du commencement représente le heth. Dans les anciens manuscrits et les vieilles éditions de la Vulgate, on trouve Hadad ou Adad. Cf. J. B. de Rossi, Variée lectiones Veteris Testamenti, Parme, 1781, t. i, p. 22-24 ; t. v, p. 5 ; C. Vercellone, Variæ lectiones Vulgatse latinee, Rome, 1860, t. i, p. 91. Quant à l’histoire d’Hadad ou de la tribu qui en descendit, nous ne savons absolument rien. On a cherché à rapprocher de ce nom la côte arabe de Hatf, entre Oman et Bahrein, le pays de Xarrr.vs’a de Polybe, ï’Attene de Pline. Cf. Keil, Genesis, Leipzig, 1878,

p. 224.

A. Legendre.
    1. HADASSA##

HADASSA (hébreu : Hâdàëâh ; Septante : Codex Vaticanus : ’ASouriv ; Codex Alexandrinus : ’AJaui),

ville de la tribu de Juda, mentionnée une seule fois dans l’Écriture. Jos., xv, 37. Le nom signifie : neuve [ville] : on peut le rapprocher du phénicien Qarfhadaif et de l’assyrien Qar-ti-fya-da-as-ti, « Villeneuve, Neapolis. » Cf. Corpus inscriptionum semiticarum, Paris, 1881, part, i, t. i, p. 25-26. Hadassa fait partie du deuxième groupe des cités de « la plaine » ou de la Sêphélah. Elle est citée entre Sanan et Magdalgad. Cette dernière peut être reconnue dans El-Medjdel, à l’est d’Ascalon. C’est donc dans le voisinage qu’il faudrait chercher la ville dont nous parlons. Les explorateurs anglais proposent de l’identifier avec’Ebdis ou’Eddis. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 409 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 76. Si le dernier nom, ’Eddis, est exact, il peut à la rigueur convenir. Il est clair, en tout cas, qu’il ne faut pas, comme l’a fait Eusèbe, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 220, confondre Hadassa avec F’Aêocaâ (Vulgate : Adarsa, Adazer) des Machabées, située au nord de Jérusalem. I Mach., vii, 40, 45. Voir Adarsa, t. i, col. 213. Les Talmuds, Mischna, Erubin, v, 0, parlent d’une localité de Juda, HadaSah, qui ne renfermait que cinquante maisons. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 98. Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, pense qu’il s’agit de celle de Josué.

A. Legendre.
    1. HADÈS##

HADÈS ("<xc8ï)ç, 88 « 15), séjour des morts. Les Septanto ont ordinairement rendu par ce mot le terme hébreu se’ôl. Voir Enfer, . t. ii, col. 1793. Les écrivains du Nouveau Testament ont fait de même. Luc, xvi, 23 ; Act., if, 27, 31 ; Matth., xvi, 18 ; I Cor., xv, 55 ; Apoc, i, 18 ; vi, 8 ; xx, 13, 14. Ils l’ont employé dans un sens métaphorique. Matth., xi, 23 ; Luc, x, 15. Le mot SSric se lit aussi dans les livres et parties deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Tob., iii, 10 ; iv, 19 ; xiii, 2 ; Sap., i, 14 ; ir, 1 ; xvi, 13 ; xvii, 14 ; Eccli., ix, 12 ; xiv, 12, 16 ; xvii, 27 ; xxi, 10 ; xxvilij 21 ; xli, 4 ; xlviii, 5 ; li, 5-6 ; Baruch, ir, 17 ; iii, 11, 19 ; Dan., iii, 88 ; II Mach., vi, 23. La Vulgate a traduit Se’ôl et &81)i ; par infemius, inferi, inferus. Voir Enfer et Scheôl.’HADID (hébreu : Hàdîd ; Septante : AoSaSf ; Codex Vaticanus : AU, ’ÂpwB ; Codex Alexandrinus : A68’AUS,

I Esdr., ii, 33 ; AoSaBéS ; Codex Vaticanus : A68, ASià ; Codex Alexandrinus : "ASÎ8, II Esdr., vii, 37 ; ’AStAS,

II Esdr., xi, 34), ville mentionnée entre Lod, l’ancienne Lydda, au sud-est de Jaffa, et Ono, Kefr’Ana. I Esdr., n, 33 ; II Esdr., vii, 37 ; XI, 34. C’est la même qu’Adiada, de I Mach., xii, 38. Voir Adiada, t. i, col. 216.

A. Legendre.
    1. HADRACH##

HADRACH (hébreu : Ifadrâk ; Septante : 2e8pi-/, Vaticanus : ’A8pi/, variante). Ce nom, ne se rencontran l qu’une seule fois dans la Bible, dans l’oracle de Zacharie IX, 1, contre les nations limitrophes d’Israël, a donné lieu à des interprétations incertaines et contradictoires. Toutefois le texte même de Zacharie, lui donnant comme parallèle Damas, et le faisant suivre au ꝟ. 2 d’Émath, noms de villes de Syrie bien connues, indique suffisamment qu’Hadrach est une appellation géographique, désignant également une localité syrienne, dans le voisinage des deux précédentes. Si l’on ne trouve plus présentement dans le voisinage de Damas de localité de ce nom (J.-L. Porter, dans Kitto, Biblical Cyclopsedia, . 1876, t. ii, p. 190), et quelque valeur qu’on attribue à l’affirmation de R. José reproduite par Iarchi (Calmet, Comment, liitér., Zacharie, ix, 1 ; Gesenius, Thésaurus, p. 448), il est certain que les Assyriens connaissent et mentionnent, précisément dans les environs de Damas et d’Émath, en Syrie, une terre et une ville dont le nom est transcrit dans les textes cunéiformes : Rala-ri-ka, Ha-ta-ra-ka ou Ra-twak-ka, où l’on ne peut se refuser à reconnaître le nom même d’Hadrach. Uno