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GURBAAL — GYMNASE


des dernières ramifications des montagnes de Juda, qui va se perdre dans la vallée de Bersabée, se trouve un endroit appelé el-Ghurra et une colline appelée Tell elGhur, qui conservent peut-être le nom de Gur-(Baal).

    1. GUYART DESMOULINS##


GUYART DESMOULINS, chanoine d’Aire, traducteur de la Bible en français. On écrit aussi son nom Guyard et Guiars Desmoulins. Lui-même s’appelle dans un opuscule latin : Ego Guiardus de Molendinis (De capite B. Jacobi Majoris Apostoli, publié dans la Revue des sociétés savantes, 1861, t. v, p. 510) et dans une charte française « Guiars des Molins », N, de Wailly, Charles d’Aire en Artois, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. xxviii, part. i, 1874, charte 9, p. 193 (Guiart, dans la charte 6, ibid.), de même que dans plusieurs manuscrits de la Bible hisloriale (S. Berger, La Bible française, p. 160). Il était né à Aire en juin 1251, Le 1 er octobre 1297, le chapitre de Saint-Pierre d’Aire, dont il faisait partie, le nomma son doyen. On ignore la date de sa mort, on sait seulement qu’il vécut jusqu’après 1313, probablement jusque vers 1322, époque où il avait un successeur. Guyàrt a été un des premiers écrivains qui aient traduit une partie de la Bible en français. Sa traduction, très importante pour l’histoire des versions des Écritures en notre langue, est connue sous le nom de Bible historiaux ou Bible hisloriale. Sur son œuvre, voir Françaises (versions) de la Bible, t. ii, col. 2355-2357. Nous reproduisons ici le verso du premier feuillet de la Genèse (fig. 87), d’après le manuscrit 312 de la bibliothèque Mazarine. — La Bible historiale fut imprimée par Antoine Vérard à Paris, en 2 volumes, vers la fin du xve siècle, mais d’après des manuscrits dans lesquels l'œuvre du chanoine d’Aire avait été notablement modifiée et transformée. Voir Fr. Morand, Un opuscule de Guiard des Moulins, dans la Revue des sociétés savantes des départements, 1861, t. v, p. 495-500 ; Ed. Reuss, Fragments relatifs à l’histoire de la Bible française, dans la Revue de théologie, t. xiv, 1857, p. 1248, 73-79 ; Sam. Berger, La Bible française au moyen âge, in-8°, Paris, 1874, p. 157-188, 325-327, etc. ; Paulin Paris, Guyart des Moulins, dans l’Histoire littéraire de la France, t. xxviii, 1881, p. 440-455.

    1. GUYAUX Jean Joseph##


GUYAUX Jean Joseph, théologien catholique belge, né à 1684 à V amfercee en Brabant, mort à Louvain le 8 janvier 1774. Il avait fait ses études de philosophie en cette dernière ville. Il y devint professeur d’Ecriture Sainte, chanoine, puis doyen de la collégiale de SaintPierre. Il a travaillé à l'édition de la Bible publiée par du Hamel, in-f », Louvain, 1740, et une grande partie des notes sont de lui. Il est en outre auteur d’un Commenterais in Apocalypsim, in-8°, Louvain, 1781. M. Gérard, chanoine de Gand et professeur de philosophie à Louvain, a fait imprimer l’ouvrage suivant de J.-J. Guyaux : Prxlectiones de sancto Jesu Christi Evangelio deque actis et epistolis Apostolorum, 7 in-8°, Lout vain. — Voir Hurter, Nomenclator literarius (2 « éd.),

t. iii, col. 9t.

B. Heurtebize.
    1. GYMNASE##

GYMNASE (grec : »(iv<xo-tov ; latin : Gymnasium), ensemble des locaux spécialement affectés chez les Grecs aux exercices physiques de la jeunesse et à l’entraînement des athlètes. Sous le règne d’Antiochus IV Épiphane, l’impie Jason et ceux qui, comme lui, voulaient introduire chez les Juifs les mœurs païennes, obtinrent du roi, à qui ils promirent, en échange de cette permission, la somme de cent cinquante talents d’argent, l’autorisation de construire à Jérusalem un gymnase et une éphébée. I Mach., i, 15 ; II Mach., iv, 9. Ce gymnase fut en effet construit par eux aux pieds de la citadelle. II Mach., r ?, 12. La description la plus complète d’un gymnase grec est celle que nous donne Vitruve, V, Xi (fig. 88). En voici l’ordonnance. On trace d’abord un

péristyle carré ou rectangulaire, sur un pourtour de deux stades olympiques, soit 384 mètres. Trois des portiques qui bordent les côtés sont à colonnade simple, lé quatrième, qui fait face au sud, est à double colonnade. Sous ce portique double sont placées les pièces suivantes : i°l’ephebeum, k(voiT Éphébée, t. ii, col. 1830), vaste salle où sont disposés des sièges de façon à ce que les éphèbes puissent s’exercer en présence de leurs maîtres ; 2° le coryceum, B ; quelques savants croient que cette salle était destinée au jeu du corycos, sorte de ballon suspendu contre lequel les athlètes et les jeunes gens s’exerçaient au pugilat. D’autres en font le lieu où ils déposaient leurs provisions de bouche renfermées dans des besaces, en grec xdpuxoc ; 3° le conisterium, C, c’est-à-dire l’endroit où les lutteurs se frottaient de sable fin, xovi'Çw ; 4° le bain froid, D, ou ).outpôv ; 5° l’elxothesium, E, où ils oignaient leurs membres ; 6° le frigidarium, F, pièce fraîche qui servait de transition entre la cour et le tepidarium ; 7° G, un couloir qui conduisait au propnigeum ; 8° le propnigeum, H, c’est-à-dire la pièce qui précède l'étuve et où se trouvait le calorifère ; 9° en retour, l'étuve voûtée, I, dont la longueur est double de la largeur et qui renferme à une extrémité le laconicum, c’est-à-dire l’endroit où l’on transpirait à l’aide de l’air chaud et à

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88. — Gymnase. Plan, d’après Vitruve ; Saglio, Dictionnaire des antiquités, i. ii, p. 1687.

A. Ephebeum ; B. Coryceum ; C. Conisterium ; D. Bain froid ; E. EUeothesium ; F. Frigidarium ; G. Couloir ; H. Propnir geum ; I. Étuve voûtée.

l’autre la piscine d’eau chaude. En face, se trouvaient les exèdres ou sièges des juges et des maîtres. L’ensemble de ces bâtiments formait la palestre. — Un passage conduisait de la palestre dans le gymnase proprement dit. « En dehors de la palestre, dit Vitruve, on construira trois portiques ; l’un sera contigu au péristyle, les deux autres seront placés à droite et à gauche sur la longueur d’un stade. Le premier, qui regarde du côté du nord, sera double et très large, le second simple. Dans ce dernier on disposera le long du mur des trottoirs larges de 10 pieds au moins. Au milieu, on creusera une chaussée qui sera de deux marches de 1 pied et demi en contre-bas du trottoir. La largeur de la chaussée sera d’au moins 12 pieds. » Ce portique était appelé par les Grecs Çikttô ;. « Le long du xyste et du portique double on tracera des allées que les Grecs appellent icap « Spo|tî8e(. » Les athlètes s’exerçaient dans la mauvaise saison sous le xyste couvert ; pendant.les beaux jours ils se tenaient sous des arbres en plein air. Derrière le xyste était un stade assez vaste pour contenir les spectateurs. Les ruines des gymnases découvertes dans les fouilles récentes correspondent assez bien à la description de Vitruve. Il est facile de s’en rendre compte par le plan de celui d’Olympie (fig. 89). Toutefois ce n’est que par conjecture qu’on identifie la plupart des pièces. — Les gymnases étaient fermés la nuit et ne s’ouvraient qu’au lever du soleil. L’administration de ces