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GAD (TRIBU)


4. GAD, une, des douze tribus d’Israël.

I. Géographie.

La tribu de Gad occupait, au delà, c’est-à-dire à l’est du Jourdain, Num., xxxii, 32 ; Jos., XHI, 8, dans le pays de Galaad, Num., xxxii, 29 ; Deut., iii, 12, 16, le territoire compris entre Ruben au sud, et Manassé au nord. Elle avait partagé avec la première le royaume de Séhon, roi des Amorrhéens, dont elle posséda la partie septentrionale. Num., xxxii, 38 ; Jos., xiii, 8-10, 21, 27. Voir la carte.

I. limites.

Ses limites précises sont ainsi décrites par Josué, xiii, 24-28 : « Moïse donna aussi à la tribu de Gad, aux enfants de Gad selon leurs familles [la terre dont voici la division] : Leurs possessions étaient Jazer, toutes les villes de Galaad (pu plutôt la moitié de la province, comme on le dit ailleurs, Deut., iii, 12 ; Jos., xiii, 31) et la moitié de la terre des enfants d’Ammon jusqu'à Aroër, qui est en face de Rabba ; depuis Hésébon jusqu'à Râmat-ham-mispéh (Vulgate : Ramoth, Masphé) et fiétonim, et depuis Mahanaïm jusqu'à la frontière de Lidbir (Vulgate : Dabir). Dans la vallée [ils possédaient] Bétharan, et Bethnemra, et Soçoth, et Saphon, le reste du royaume de Séhon, roi d’Hésébon ; le Jourdain [formait] la limite jusqu'à l’extrémité de la mer de Cénéreth, au delà du Jourdain vers l’orient. Tel est l’héritage des enfants de Gad selon leurs familles, [avec] leurs villes et leurs villages ; » La frontière est nettement tracée de deux côtés. Au sud, elle comprend une iigne droite allant du Jourdain vers l’est et passant au-dessus d’Hesbdn. Cette ville représente, en effet, l’ancienne Hésébon, qui terminait au nord le territoire de Ruben, Jos., xiii, 17, et marquait au sud, nous venons de le voir, la limite de Gad. Il faut dire cependant que cette ligne de démarcation est ici un peu flottante, comme ailleurs du reste, par exemple entre Dan et Juda. Ainsi Hésébon, bien qu’attribuée à Ruben, Jos., xiii, 17, est néanmoins comptée parmi les villes lévitiques de Gad. Jos., xxi, 37 ; I Par., vi, 80, 81. Peut-être lui fut-elle réellement donnée plus tard, ou bien faut-il tenir compte d’une certaine indécision entre les villes frontières. Noué savons, d’autre part, que la tribu voisine possédait de ce même côté Bethjésimotb, aujourd’hui Khirbet Suéiméh, Jos., xiii, 20, Asédoth, Ayun Muça, Jos., xiii, 20, et Éléalé, El’Al. Num., xxxii, 37. À l’ouest, le Jourdain constituait la limite naturelle. Deut, iii, 17 ; Jos., xiii, 27. Gad possédait ainsi toute la plaine ou l’Arabah depuis l’extrémité méridionale du lac de Génésareth jusque près de la mer Morte. Deut., iii, 17 ; Jos., xiii, 27. Cependant la partie montagneuse qui lui appartenait n’allait pas si haut vers le nord. Le texte sacré, en effet, lui assigne, dans un passage, Deut., iii, 16, comme frontière septentrionale, le torrent de Jaboc, c’est-à-dire le Nahr ez-Zerqa, qui séparait autrefois les deux royaumes amorrhéens et devait séparer de même Gad de Manassé oriental. Mais ailleurs, Jos., xiii, 26, 30, la limite entre les deux tribus est fixée par Mahanaïm (Vulgate : Manalm). Cette localité se trouvait au nord du Jaboc. Cf. Gen., xxxii, 2, 22. Malheureusement son emplacement exact n’est pas connu. Plusieurs auteurs ont cru la retrouver sous un nom qui la rappelle assez bien, Mahnéh, à une certaine distance au nord du Nahr ez-Zerqa. Voir Mahanaïm. Si l’on adopte cette opinion, il faut donc reculer jusque-là la frontière de Gad. L’expression de Josué, xiii, 26 : « Depuis Mahanaim jusqu'à la frontière de Lidbir, » ne nous apporte aucune lumière. Voir Dabir 3, t. ii, col. 1200 ; Lodabar. De même en est-il pour celle qui indique la ligné de démarcation du côté de l’est : « Jusqu'à Aroër, qui est en face de Rabba. » Jos., xiii, 25. Rabba est bien l’ancienne Rabbath-Ammon, aujourd’hui Amman ; mais l’Aroër mentionnée ici est inconnue. Voir Aroer 2, 1. 1, col. 1021. Nous devons croire cependant que le territoire de Gad ne dépassait pas la capitale des Ammonites, puisque cette tribu n’avait reçu que « la moitié de la terre des fils d’Ammon ». Jos., xm^28. Nous marquons en pointillé

sur la carte une limite fictive, mais assez probable. Voir Ammon 4, t. i, col. 489, et fig. 119. Il faut remarquer néanmoins que plus tard elle s’agrandit assez considérablement et s'étendit « dans la terre de Basan jusqu'à Selcha », aujourd’hui Salkhad, au sud du Djebel Hauran, à l’extrême limite des possessions israélites. Cf. I Par., v, 11, 16.

IL. villes principales- — Les villes attribuées à Gad par Josué, xiii, 25, sont les suivantes :

1. Jaser (hébreu : Ya’zêr ; Septante : 'IaÇirjp) ou Jazer, Num., xxxii, 1, 3. Eusèbe et saint Jérôme, Onoriiastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 131, 264, la placent à dix milles (près de quinze kilomètres) à l’ouest de Philadelphie, c’est-à-dire Rabbath Ammon ou Ammdn, et à quinze milles (vingt-deux kilomètres) d’Hésébon ou Hesbân. On a proposé de la reconnaître dans Beit Zér’ah, à cinq kilomètres environ au nord-est d’Hesbân, à seize kilomètres au sud-ouest d’Amman. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 97. Khirbet Sâr ou Sir, à l’ouest d’Amman, répondent bien mieux aux indications de VOnomasticon.

2. Ramoth-Masphé (hébreu : Râmaf ham-tniçpéh ; Septante : 'Apotêwè xotrà ri)V Mauoviqîi). Plusieurs identifications sont proposées ici, suivant qu’on sépare ou qu’on unit les deux mots. Une opinion assez commune est en faveur d' Es-Salt ; mais elle n’a rien de certain. On trouve ailleurs Ramoth en Galaad (hébreu : Ra’môt bagGil’dd ; Septante : 'Apï)u.8 £v T>j Ta^aâB ; 'Pau.o>9 iv t » j TaXaâB) comme cité lévitique et' ville de refuge. Jos., xx, 8 ; xxi, 38 ; I Par., vi, 80.

3. Bétonim (hébreu : Betônîm ; Septante : Botocve !  ; Codex Alexandrinus, Botocviv), généralement reconnue aujourd’hui dans Batânah ou Batnéh, à quelque distance au sud-ouest d’Es-Salt. Cf. Van de Velde, Meraoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 298. Voir t. i, col. 1764.

4. Manaïm (hébreu : Mahanaim ; Septante : Maiv), citée ailleurs comme ville de refuge et donnée aux enfants de Lévi. Jos., xxi, 38 ; I Par., vi, 80. C’est peut-être Mahnéh ou Mihnéh. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places, p. 120 ; F. Buhl, Géographie des Allen Palàstina, 1896, p. 257.

5. Bétharan (hébreu : Bêp hârâm ; Septante : Cofiex Alexandrinus, Bnjôapàn), aujourd’hui Tell er-Ramêh, au nord-est de l’embouchure du Jourdain dans la mer Morte. Voir t. i, col. 1664.

6. Bethnemra (hébreu : BêfNimràh ; Septante : Boeiflava6pi), voisine de Bétharan, avec laquelle elle est toujours citée (cf. Num., xxxii, 36), se retrouve actuellement sous le nom à peine changé de Tell Nimrin, au nord de Tell ei'-Raméh. Voir t. i, col. 1697.

7. Socoth (hébreu : Sukkôf, Septante : Eûx^mûs). On propose de l’identifier avec Tell Dar’ala, au-dessus du Nahr ez-Zerqa. Cf. G. Armstrong, Names and places, p. 170. C’est problématique.

8. Saphon (hébreu : Sâfôn ; Septante : Eeeçâv). C’est V’Amatfio du Talmud (cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 249), l"Au.a806 « de Josèphe, Ant. jud., XIILxiii, 5, etc. Les uns la placent à ElHamméh, sur lés bords du Schériat el-Menddiréh ou Yarmouk, au sud-est du lac de Tibériade. Cf. Names and places, p. 180. D’autres la cherchent à Tell Amatéh, près de l’embouchure de Youadi Radjib dans le Jourdain. Cf. F. Buhl, Géographie, p. 259.

A cette liste il faut ajouter, d’après celle des Nombres, xxxii, 34-36 :

9. Jegbaa (hébreu : Yogbehâh ; Septante : (tybxrav avede) paraît bien identifiée avec El-Djubéihdt, au nord-ouest d’Amman.

Faut-il ajouter également Étroth et Sophan, qui précèdent Jazer et Jegbaa, Num., xxxii, 35? L’hébreu porte : 'Atrof Sôfdn, Il y a là une obscurité dont on te