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GRUE — GUËNËE
« caqueteuse ». Il lui semble que, dans les deux textes

cités, il ne peut être question d’un grand oiseau comme la grue qui serait associé à de beaucoup plus petits, 1 hirondelle, la colombe, la tourterelle. Mais ces différents oiseaux ne sont nullement comparés au point de vue de la taille. Isaïe les associé à cause de leurs cris et

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85. — La grue.

Jérémie à cause de leur instinct migrateur. D’ailleurs dans les deux textes, la contexture de la phrase réclame un substantif. Le Talmud, Kidduschin, ꝟ. 44 a, traduit’âgûr par kûraki’a, « grue. » Rosenmuller, InJerem., vin, 7, Leipzig, 1826, t. î, p. 277, adopte aussi cette traduction d’autant plus probable qu’un oiseau aussi grand et aussi commun en Palestine n’a pu manquer d’attirer l’attention des auteurs sacrés, et ne serait nommé nulle part si’âgûr n’avait pas ce sens. Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 239 : Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 474.. H.Lesètre.

    1. GUDE Gottlob Friedrich##


GUDE Gottlob Friedrich, théologien protestant allemand, fils de Frédéric Gude, théologien distingué lui aussi, né à Lauban, le 26 août 1701, mort dans la même ville, le 20 juin 1756. Il fit ses études à Halle et à Leipzig ; puis après avoir fait quelques cours à cette dernière université, il retourna à Lauban, où il fut successivement diacre adjoint, second diacre, premier diacre, et enfin archidiacre en 1753. Il a beaucoup écrit, et, entre autres, les ouvrages suivants : Comni. de ecclesise Ephesinx statu, contra Wesselvum, in-8°, Leipzig, 1732 ; Grûndlic/ie Erlâuterung des Briefs Pauli an die Epheser, in-8°, Lauban, 1735. A.’. Régnier.

GUÉ (hébreu : ma’âbâr, rna’àbârâh ; Septante Siâ-Same ; Vulgate : vadum, transitas, transcensus), partie peu profonde d’une rivière où l’on peut passer sans nager

et sans bateau. L’Écriture mentionne le gué au Jàboc, Gen., xxxii, 22, de l’Arnon, Is., xvi, 2 ; les gués du Jourdain, Jos., ii, 7 ; Jud., m-28 ; xii, 5, 6 ; II Reg., xix, 18, et de l’Euphrate (peut-être des ponts). Jer., li, 32. Voir Jourdain et Béthabara, 1. 1, col. 1647.

GUEL (hébreu : Ge’û'êl, « grandeur de Dieu ; » Septante : rou’SrqX), fils de Machi, de la tribu de Gad, fut un des espions envoyés par Moïse pour explorer la Terre Promise. Num., xiii, 16.

    1. GUELFERBYTANUS (CODEX)##


GUELFERBYTANUS (CODEX). Les manuscrits grecs désignés par les sigles Pet Q dans l’appareil critique des Évangiles, appartiennent ensemble à la bibliothèque de Wolfenbùttel et font partie d’un même manuscrit palimpseste (Isidore de Séville, dans l’écriture récente), conjointement avec des fragments de la version gothique d’Ulfilas. L’écriture première fut découverte par Knittel, qui en publia les textes en 1762. Tischendorf en reprit plus tard la lecture et en donna une édition complète dans ses Monumenta sacra inedita, t. iii, Leipzig, 1860, et t. vi, 1869. On en trouvera un fac-similé au t. iii, pl. n. Le manuscrit palimpseste passe pour venir de Bobbio ; il a été acheté à Prague en 1689 par le duc de Brunswick. Le ms. P est constitué par quarante-trois feuillets à deux colonnes de vingt-quatre lignes : il est écrit d’une grande onciale allongée, non accentuée, du VIe siècle. Ces quarante-trois feuillets "ont donné en trente et un fragments 518 versets environ des quatre évangiles. Le ms. Q est constitué par treize feuillets à deux colonnes de vingt-huit lignes ; il est écrit d’une grande onciale arrondie, non accentuée, du Ve siècle. Ces treize feuillets ont donné en douze fragments 247 versets environ de saint Luc et de saint Jean. Les leçons de P et de Q sont apparentées à celles de YAlexandnnus et du Vaticanus.

— Voir Scrivener-Miller, À plain introduction to thecrhticism of the New Testament, 1. 1, Londres, 1894, p. 143 ; C. R. Gregory, Prolegomena, Leipzig, 1894, p. 386-388.

P. Batiffol.

    1. GUÉNÉE Antoine##


GUÉNÉE Antoine, controversiste français, né à Étampes le 23 novembre 1717, mort à Fontainebleau le 27 novembre 1803. Né de parents pauvres, il fit néanmoins de bonnes études, embrassa l’état ecclésiastique et succéda en 1741 à Rollin comme professeur de rhétorique au collège du Plessis à Paris. Il remplit cette fonction jusqu’en 1761. Il renonça alors à l’enseignement pour se vouer tout entier à la défense de la religion attaquée par les philosophes. Il avait déjà appris, dans ce but, l’hébreu, outre le grec ; il étudia également les langues modernes en Italie, en Allemagne et en Angleterre, afin de mettre à profit les travaux apologétiques publiés dans ces pays. Ainsi armé, il devint le meilleur apologiste de son siècle en France. Le pieux évêque d’Amiens, d’Orléans de la Motte, le récompensa de ses travaux en lui donnant un canonicat dans sa cathédrale ; le grand aumônier de la cour l’attacha à la chapelle de Versailles et le comte d’Artois (depuis Charles X) le choisit comme sous-précepteur de ses enfants. Les assemblées du clergé de France lui décernèrent des éloges en 1775 et en 1780 ; l’Académie des Inscriptions l’admit comme un de ses membres en 1778 ; il fut nommé en 1785 à l’abbaye de Loroy, dans le diocèse de Bourges. La Révolution le priva bientôt de ce bénéfice ; il acheta alors un petit domaine près de Fontainebleau, mais, voulant l’exploiter lui-même, il ne réussit pas, le revendit et se retira à Fontainebleau où il mourut. — Guénée doit sa célébrité à ses Lettres de quelques Juifs allemands et polonais à M. de Voltaire, in-8, Paris, 1769. Les premières lettres publiées portaient le titre de Lettres de quelques Juifs portugais, parce qu’elles sont en effet d’un Juif originaire du Portugal établi à Bordeaux. Cette circonstance donna à l’abbé Guénée l’idée d’emprunter le nom de quelques Juifs étrangers pour réfuter les ca-