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vercle en bois, plat ou légèrement concave, muni d’une poignée ; deux autres poignées saillantes, placées au sommet, permettaient aux ouvriers qui avaient grimpé le long de la paroi dé se maintenir quelques instants en équilibre pour enlever le couvercle lorsqu’ils voulaient ouvrir le grenier ». Maspero, La culture et les bestiaux, dans Études égyptiennes, t. ii, 1888, p. 93. Les greniers se disent encore shunèh dans la vallée du Nil, par un emprunt que les Arabes ont fait à l’égyptien. Les noms de scribe des greniers, surintendant des greniers, préposé aux doubles greniers, reviennent souvent dans les textes. Lepsius, Denkmâler, ii, 9, 47, 51, 103 ; iii, 76, 77 ; Maspero, Un manuel de hiérarchie égyptienne, dans Éludes égyptiennes, t. ii, i cr fasc, p. 57.

Les scènes du transport des céréales dans les greniers se rencontrent assez fréquemment dans les monuments, en sorte qu’on peut se faire une juste idée des coutumes égyptiennes. Quand le blé était battu et tamisé, il était mis en tas et on le mesurait sur place ou devant le grenier, dans la cour d’entrée. Des boisseleurs jurés, sous

35, 48, avec le mot égyptien âr, « grenier pnblic, s le nom, au lieu d’être sous-entendu, se trouverait expressément désigné et emprunté à la langue égyptienne dans des chapitres qui ont conservé tant de termes du pays. III. Grenieiîs en Palestine.

1° Ancien Testament.

— Le texte sacré ne nous a laissé aucune description des greniers construits dans le pays de Chanaa’n..Peut- _ être ne différaient-ils pas beaucoup des constructions que nous avons vues en Egypte. Il est seulement fait allusion aux greniers de Palestine. Joël, i, 17 ; Amos, viii, 5 ; Prov., iii, 10, et Matth., iii, 12 ; vi, 26 ; xiii, 30 ; Luc. r m, 17 ; xii, 18, 21. On ne pouvait ouvrir les greniers pour vendre le blé avant la fin du sabbat. Amos, viii, 5. Des greniers abondants sont une bénédiction, Deut., xxviii, 15-17 ; Prov., iii, 10 ; les greniers vides, suite de. la stérilité produite par une invasion de sauterelles, sont une malédiction divine. Joël, i, 17. — Dans la Vulgate, . Ruth, ii, 23, il est question de blé et d’orge qu’on renferme dans des greniers, in horreis. Mais le texte original porte simplement : « jusqu’à la fin de la moisson.

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78. — Modèle de grenier égyptien. D’après l’original du Musée de Louvre.

la surveillance d’un gardien, procédaient à l’opération : « Un crieur annonce chaque boisseau et un scribe l’enregistre (fig. 77). Dès qu’un tas est épuisé, des hommes de peine l’emportent dans des couffes et le rentrent sous la direction d’un magasinier ; parfois une échelle mobile permet aux manœuvres d’atteindre à l’orifice supérieur de chaque cellule, parfois les cellules sont surmontées d’une terrasse à laquelle on accède par un escalier en briques. » G. Maspero, Lectures historiques, in-12, 1892, p. 64. — Ces scènes des monuments nous permettent de nous représenter, avec la vérité des moindres détails, tous les soins que prescrivit Joseph en faisant accumuler dans les greniers publics l’excédent des récoltes des années d’abondance. Gen., xli, 35, 48, 56. Il y eut une telle quantité de blé recueilli, que les scribes se fatiguèrent bientôt d’inscrire les mesures. Gen., xli, 49. Vigouroux, Bible et découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 167171. Il est à remarquer que le mot horreum de la Vulgate, dans ces passages : Gen., xli, 35, 47, 56 ; xlvii, 22, n’a pas de correspondant dans le texte hébreu ; mais bien que le nom de grenier ne soit pas employé, il est sous-entendu. « Qu’ils fassent des amas de blé, des approvisionnements dans les villes et qu’ils en aient la garde, » avait dit Joseph. Gen., xli, 35. Évidemment ces approvisionnements tirés de toute la campagne entourant chaque ville, jfr. 48, se faisaient dans des greniers publics. Si on admet l’identification du on », ârim, Gen., xli,

des orges et des Mis. » — Il faut sans doute considérer comme des greniers publics ces magasins, ’âsrôt, de vivres que David fit établir dans les villes, les villages et les campagnes, I Par., xxviii, 25, et ceux que Robôam fit construire dans plusieurs villes fortes de Juda. II Par., xi, 11. — Ézéchias fit bâtir de semblables greniers, miskenôf, apothecas, pour le blé. II Par., xxxii, 28. Le même roi [fit préparer dans le temple des. chambres, lesâkôf, pour recevoir les offrandes, les dîmes. II Par., xxxi, 11. Mais ce sont plutôt des magasins, un trésor, qu’un grenier proprement dit, bien que la Vulgate traduise par le mot horrea ; c’est le trésor, Bet-hâ-’âsdr (Vulgate : horreum), où l’on doit porter la dlme. II Esd., xiii, 12-13 ; Mal., iii, 10. On conservait aussi le blé ou l’orge dans des greniers souterrains, des silos creusés dans les champs, matmônîm, où l’on peut cacher ses provisions plus sûrement et les mettre à l’abri des razzias des Bédouins. Jer., xli, 8. Les Arabes ont encore cette habitude. Robinson, Bïblical researches, 3e édit. 1867, 1. 1, p. 324-325 ; t. ii, p. 385.

Nouveau Testament.

La mention du grenier,

àro>flT ; xiri, revient dans plusieurs comparaisons ou paraboles de l’Évangile. Le Messie est comparé par saint Jean-Baptiste à un moissonneur qui, le van à la main, nettoie son grain et le ramasse dans son grenier, tandis qu’il jette la paille au feu. Matth., iii, 12 ; Luc, iii, 17. — Le Sauveur dit que les oiseaux du ciel qui ne sèment, ni